Tout est parti de la rencontre du jeune homme avec un autre compatriote, Pape Ndéné Faye, «juriste», et président d’une association non lucrative enregistrée en France. «Embobiné par le baratin» du «juriste» Mamadou avait accepté de l’aider, dans ses démarches administratives, en lui servant, parfois, de garant. «Parce qu’il était interdit bancaire et c’est pour soutenir un compatriote que mon mari a accepté de faire déclarer l’association de Pape -Union des jeunes africains du Monde- avec ses papiers et de lui louer des voitures, à son nom» a déclaré l’épouse du prévenu. En son temps, le juriste avait juré qu’il allait payer la note sous peu. Mais voila, le temps a passé et Pape n’a jamais respecté ses engagements. Las d’attendre, Avis -l’agence qui loue les voitures- envoie des huissiers à…Mamadou et le somme de payer une facture évaluée à plus de 2000 euros. Les différentes interpellations de son garant -pour honorer ses engagements- n’y faisant rien, Pape coupe les ponts avec Mamadou. Ce dernier prend tout sur lui, et se dit que Pape Ndéné finira bien par le rembourser. Mais «le juriste» n’est pas homme à honorer ses engagements et ne compte pas se faire interpeller sur ce dossier. Il va, entretemps, quitter son logement de Boulogne, sans laisser d’adresse. Et son garant ne sait plus où le localiser. Comme un malheur ne vient jamais seul, Mamadou reçoit des sommations de paiement des Galeries Lafayette et des magasins Printemps: un homme, se faisant passer pour lui, a fait, à crédit et avec ses papiers, d’importants achats. Mamadou se présente aux services des contentieux de ces enseignes de luxe et conteste être l’auteur de ces créances. Au moment des dits shopings, lui était à son travail; comme l’a prouvé le relevé d’heure qu’il s’est procuré auprès de son employeur, la Ratp, où il est conducteur de bus. Il n’a jamais accusé personne. Toutefois, il se souvient que Pape Ndéné avait son adresse comme ses papiers avaient été utilisés pour la déclaration de l’association de ce dernier. «C’est louche. Mais bon, je crois que j’ai été victime d’usurpation d’identité», dit-il résigné. Voila, lui, Mamadou, est dans la merde et se dit que celui qui y est, en partie, pour quelque chose ne doit pas se sentir tranquille. Il fouine et trouve sa nouvelle adresse comme son téléphone fixe. Ainsi donc, ce Dimanche 22 aout, à 14 heures 30, Mamadou se rend à la chasse à….Pape. Il le trouvera chez lui, avec un ami. La suite c’est Pape qui la raconte. «Il m’a agressé avec une machette et a volé des appareils électroménagers chez moi». Pour sa défense, Mamadou, bien qu’ayant reconnu s’être introduit chez le gars, avec un couteau, «pour lui faire peur parce qu’il prétendait être champion de karaté»-, nie avoir détruit quoi que ce soit là-bas. Face aux policiers comme devant les magistrats, il a déclaré que c’est Pape qui, le premier, a voulu faire des histoires et le couteau qu’il avait devers lui a tranché la main du «juriste». «Je l’ai maitrisé vite fait. Ensuite il m’a demandé de prendre l’ordinateur portable et la télé en attendant qu’il me paye mon argent», a affirmé le prévenu. Voila, une fois sorti de chez Pape, avec le matériel, Mamadou se fera interpeller par un gendarme qui lui demande de le suivre au commissariat. Il n’opposera aucune résistance. Au poste de police où l’a rejoint Pape Ndéné, celui qui a voulu se faire justice soi-même s’est vu accuser de vol, de violation de domicile et destruction de biens d’autrui comme de coups et blessures volontaires. Pour aggraver l’affaire, le «juriste» a versé au dossier un certificat médical d’incapacité temporaire de travail de 21 jours. Affaire à suivre….
Babacar Touré leral.net
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