Le jugement marque une nouvelle perte d'influence de l'armée turque face au gouvernement de l'AKP (Parti de la justice et du développement), au pouvoir depuis 2002. Vendredi, au terme d'un procès de dix mois, trois généraux à la retraite ont été reconnus coupables d'avoir ourdi, en 2003, un complot visant à renverser le gouvernement islamo-conservateur dirigé par Recep Tayyip Erdogan.
Malgré leurs protestations d'innocence, ils ont été condamnés à vingt ans de prison ; 324 autres se sont vu infliger des peines de 18 et 16 ans de réclusion et 34 ont été acquittés. Cette décision, rendue par une juridiction de la banlieue d'Istanbul, est la première dans une série de procès qui, engagés contre d'anciens responsables de l'armée, divisent la société turque depuis plus de cinq ans.
Selon l'accusation, qui s'appuie sur des documents internes à l'armée saisis début 2010, ces officiers auraient mis sur pied un complot visant à semer le chaos en Turquie pour mieux déloger le gouvernement AKP, un an tout juste après son arrivée au pouvoir. Selon la presse, le plan «Balyoz» («masse de forgeron», en turc) prévoyait simultanément de faire exploser des bombes dans deux grandes mosquées d'Istanbul, d'assassiner des personnalités juives et arméniennes et de simuler l'attaque d'un avion turc par la Grèce au-dessus de la mer Égée.
«Faire payer les soldats de Kemal»
Pour leur défense, les officiers inculpés n'ont cessé de clamer que ce «plan» n'était rien d'autre qu'un scénario destiné à être utilisé dans le cadre de séminaires de formation. Jeudi, le cerveau présumé de la conspiration, l'ex-général Cetin Dogan, a dénoncé une ultime fois «un procès injuste et illégal», clamant: «Nous voyons ici un procès mis en œuvre pour faire payer aux soldats de Mustafa Kemal leur attachement à la République et à ses principes.»
Pour les partisans de l'AKP, les procès engagés contre l'armée constituent un pas important sur la voie de la démocratisation dans un pays marqué par quatre coups d'État militaires depuis 1960. Les cercles laïques dénoncent au contraire une chasse aux sorcières visant à affaiblir l'armée, bastion des défenseurs de l'héritage d'Atatürk, et plus généralement l'ensemble des opposants à l'AKP.
LIRE AUSSI:
» L'ex-chef de l'armée turque en prison
Par Cyrille Louis
Malgré leurs protestations d'innocence, ils ont été condamnés à vingt ans de prison ; 324 autres se sont vu infliger des peines de 18 et 16 ans de réclusion et 34 ont été acquittés. Cette décision, rendue par une juridiction de la banlieue d'Istanbul, est la première dans une série de procès qui, engagés contre d'anciens responsables de l'armée, divisent la société turque depuis plus de cinq ans.
Selon l'accusation, qui s'appuie sur des documents internes à l'armée saisis début 2010, ces officiers auraient mis sur pied un complot visant à semer le chaos en Turquie pour mieux déloger le gouvernement AKP, un an tout juste après son arrivée au pouvoir. Selon la presse, le plan «Balyoz» («masse de forgeron», en turc) prévoyait simultanément de faire exploser des bombes dans deux grandes mosquées d'Istanbul, d'assassiner des personnalités juives et arméniennes et de simuler l'attaque d'un avion turc par la Grèce au-dessus de la mer Égée.
«Faire payer les soldats de Kemal»
Pour leur défense, les officiers inculpés n'ont cessé de clamer que ce «plan» n'était rien d'autre qu'un scénario destiné à être utilisé dans le cadre de séminaires de formation. Jeudi, le cerveau présumé de la conspiration, l'ex-général Cetin Dogan, a dénoncé une ultime fois «un procès injuste et illégal», clamant: «Nous voyons ici un procès mis en œuvre pour faire payer aux soldats de Mustafa Kemal leur attachement à la République et à ses principes.»
Pour les partisans de l'AKP, les procès engagés contre l'armée constituent un pas important sur la voie de la démocratisation dans un pays marqué par quatre coups d'État militaires depuis 1960. Les cercles laïques dénoncent au contraire une chasse aux sorcières visant à affaiblir l'armée, bastion des défenseurs de l'héritage d'Atatürk, et plus généralement l'ensemble des opposants à l'AKP.
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