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Dimanche 5 Novembre 2017

Panneaux publicitaires : les régies en sursis, Patisen, Senico et Satrec se lancent dans une concurrence déloyale




Alors que l’on n’a pas encore fini d’épiloguer sur les maux qui gangrènent le secteur des panneaux publicitaires, voilà que les gros clients, pour ne pas dire les principaux des régies publicitaires, ont décidé de mener une concurrence déloyale à ces dernières.
 
En implantant tout simplement leurs propres réseaux d’affichage publicitaire. Pour l’heure, trois grosses boites ont déjà décidé de se lancer dans la course visant à enlaidir Dakar et à accroître cette anarchie qui règne dans le secteur de la pose de panneaux publicitaires. A savoir : Patisen, Senico et Satrec. Et si aucune mesure n’est prise par l’Etat, les régies publicitaires risquent tout simplement de mettre la clef sous le paillasson.
 
 D’autant plus que des géants comme Orange, les Banques et les Assurances, pourraient être tentés de mettre sur pied leur propre régie. D’où l’urgence de mettre sur pied une Agence en charge de la Publicité comme l’Office guinéen de publicité (OGP) qui gère ce secteur sur toute l’étendue du territoire national. Et qui jouit d’une grande notoriété eu égard à l’énorme manne financière que dégage ce secteur.
 
 Idem au Mali et en Côte d’Ivoire où opère respectivement l’Agence malienne de la presse et de la publicité (AMAP) et le Conseil supérieur de la publicité (CSP). C’est dire que dans le secteur de la publicité, le Sénégal, pionnier dans beaucoup de domaines, est le mauvais élève de la sous-région.
 
Et que nos autorités gagneraient à s’inspirer de ces exemples de réussite afin de débarrasser définitivement Dakar de son visage hideux et de sa pollution visuelle. La balle est donc dans le camp du ministre de la Communication, des Télécommunications, des Postes et de l’Economie numérique, Abdoulaye Bibi Baldé…
 
Chaque mairie avec ses taux
 
L’anarchie est telle dans l’affichage publicitaire que chaque mairie fixe ses taux comme elle l’entend. Si la loi N° 64-51 du 10 Juillet 1964 fixe les minimas et les maximas (300 F par fraction de M2 pour la publicité occasionnelle et 50.000 FCFA pour l’Occupation du domaine public), les régies ont trouvé des compromis avec des municipalités en arrêtant les taxes à 600 FCFA le mètre carré pour la publicité occasionnelle, 150 000 FCFA pour l’ODP et 20 000 FCFA le mètre carré pour les panneaux permanents.
 
 Mais, certaines mairies comme celle de Mermoz Sacré-Cœur ont voulu corser l’implantation de panneaux publicitaires dans leur territoire communal. Désormais, pour implanter un panneau dans ladite commune, il faut verser 2 000 000 FCFA en guise de pas de portes. Et ce, compte non tenu des taxes que le publiciste doit aussi honorer.
 
Alors qu’une meilleure harmonisation des taxes aurait permis aux municipalités de tirer davantage profit des panneaux publicitaires. Mais, faute de personnel qualifié et de textes de lois adaptés, les maires distribuent les autorisations sur la base d’affinités personnelles ou de recommandations comme de petits pains, sans se soucier de leur impact sur l’occupation de l’espace.
 
Kritik Hebdo