Depuis trente ans, le docteur FMI tue tous les patients qu’il soigne. Un seul traitement dans sa sacoche : la saignée. Si le patient ne guérit pas ? C’est qu’il faut saigner encore ! Le voilà qui agonise ? Saignons-le davantage ! Il meurt ? C’est qu’il a refusé de se laisser saigner assez.
Après l’Europe ravagée, l’Amérique du Sud ruinée, l’Asie enfoncée, les « plans d’ajustement » du Fonds monétaire international gagnent désormais l’Afrique, j’jusqu’au Sénégal. Mais, des expériences passées, on pourrait tirer une leçon d’espoir : les cancres s’en tirent mieux que les bons élèves.
A nouveau, aucune surprise aux propos du Fonds Monétaire International sur le Sénégal. En bref : l’économie ne fait pas trop mal, mais des nuages orageux pointent à l’horizon. Pour les éviter, il faut une réforme des pensions, assainir sur les soins de santé et revoir notre système d’indexation automatique des salaires. Le discours du FMI sonne comme un écho à ce que l’esta-blishment tente de nous faire croire depuis déjà longtemps. Un tel discours est en effet prononcé sur base de données mises à disposition par le gouvernement sénégalais.
Il est vrai que Wade avait pris des décisions qui ont fondamentalement déréglé le système de rémunération des Agents de l'Etat, portant les inégalités de traitement à un niveau jamais atteint!
Mais faut-il sacrifier certains fondamentaux économiques pour stimuler le rythme d’une croissance inclusive ? L’un des paramètres de cette équation, et l’un des éléments de réponse, est le niveau d’endettement de l’économie et surtout la soutenabilité des dettes. Actuellement, les pourparlers entre le Sénégal et le FMI avancent à grands pas. Et comme à l’accoutumée, le recours à une source de financement ou à une autre n’a jamais fait l’unanimité des économistes, encore moins des politiciens. Mais cette fois, les réserves grimpent d’un cran. Car, le passage par le «pompier » éveille les souvenirs du Programme d’ajustement structurel (PAS) initié, ou plutôt imposé, en 1984, par l’institution internationale. Pis, le recours aux bailleurs de fonds étrangers semble devenir un réflexe, voire une solution de facilité !
En effet, avec des ressources naturelles limitées et des recettes fiscales insuffisantes, l’endettement extérieur demeure une source incontournable de financement du budget de l’Etat. Un budget constamment révisé à la hausse pour répondre aux demandes sociales pressantes.
Il est à noter, par ailleurs, que le Sénégal a toujours gardé des niveaux de dette relativement maîtrisés et acceptables. D’ailleurs, le taux d’endettement public extérieur du Sénégal « n’est que » de 42,9% en 2014, de loin inférieur à celui du Japon, 185%, ou à d’autres économies avancées, à l’instar des Etats-Unis ou de la France. L’analyse de la viabilité de la dette publique indique un risque de surendettement faible certes, mais avec une vulnérabilité qui s’accroit.
Or, il est question pour les pays comme le Sénégal qui souhaite « émerger » d’éviter de retourner à la situation antérieure de PPTE et de l’Initiative de l’allègement de la dette multilatérale (IADM).
Ce qui, d’emblée, pose la question de la pertinence du recours aux institutions internationales tel le FMI et celle de savoir s’il n’existe pas d’autres alternatives et d’autres solutions nationales (reprise des exportations du secteur des phosphates et dérivé, relance du secteur touristique et celui de la pèche...) qui éviterait au Sénégal de subir le diktat du FMI...
De nombreux défis sont lancés à ce nouveau programme d’ajustement structurel que le FMI veut nous imposer: la progression du secteur informel, la montée de la pauvreté et des tensions sociales (grèves, insécurité urbaine). Ces tensions viendront s’ajouter au coût social des politiques de développement menées, sans succès, depuis l’indépendance. L’accès aux services de base (éducation, santé, eau potable, électricité, infrastructures collectives) est de plus en plus difficile pour la majorité de la population. Selon la plupart des enquêtes, deux habitants sur trois sont touchés par la pauvreté. Une étude menée sur les ménages note que « les Sénégalais sont surendettés et vivent au-dessus de leurs moyens ».
Le FMI fait une "réponse du berger à la bergère" , en voulant incriminer les salaires des agents de l'Etat, pour répondre à ceux qui incriminent le train de vie exorbitant de l'Etat, dans ses dépenses matérielles et salariales, notamment, celui des Grandes Institutions de la Républiques ( la Présidence, le Gouvernement, l'Assemblée nationale, le Conseil Economique, Social et Environnemental, le Ministère des Affaires Etrangères avec la fameuse prime des épouses des Ambassadeurs), et celui des dirigeants des Entreprises parapubliques et autres Agences! Combien sont- ils ? Combien pèsent – ils ?
Patrice SANE,
Militant APR, Membre CCR et du CICR
Après l’Europe ravagée, l’Amérique du Sud ruinée, l’Asie enfoncée, les « plans d’ajustement » du Fonds monétaire international gagnent désormais l’Afrique, j’jusqu’au Sénégal. Mais, des expériences passées, on pourrait tirer une leçon d’espoir : les cancres s’en tirent mieux que les bons élèves.
A nouveau, aucune surprise aux propos du Fonds Monétaire International sur le Sénégal. En bref : l’économie ne fait pas trop mal, mais des nuages orageux pointent à l’horizon. Pour les éviter, il faut une réforme des pensions, assainir sur les soins de santé et revoir notre système d’indexation automatique des salaires. Le discours du FMI sonne comme un écho à ce que l’esta-blishment tente de nous faire croire depuis déjà longtemps. Un tel discours est en effet prononcé sur base de données mises à disposition par le gouvernement sénégalais.
Il est vrai que Wade avait pris des décisions qui ont fondamentalement déréglé le système de rémunération des Agents de l'Etat, portant les inégalités de traitement à un niveau jamais atteint!
Mais faut-il sacrifier certains fondamentaux économiques pour stimuler le rythme d’une croissance inclusive ? L’un des paramètres de cette équation, et l’un des éléments de réponse, est le niveau d’endettement de l’économie et surtout la soutenabilité des dettes. Actuellement, les pourparlers entre le Sénégal et le FMI avancent à grands pas. Et comme à l’accoutumée, le recours à une source de financement ou à une autre n’a jamais fait l’unanimité des économistes, encore moins des politiciens. Mais cette fois, les réserves grimpent d’un cran. Car, le passage par le «pompier » éveille les souvenirs du Programme d’ajustement structurel (PAS) initié, ou plutôt imposé, en 1984, par l’institution internationale. Pis, le recours aux bailleurs de fonds étrangers semble devenir un réflexe, voire une solution de facilité !
En effet, avec des ressources naturelles limitées et des recettes fiscales insuffisantes, l’endettement extérieur demeure une source incontournable de financement du budget de l’Etat. Un budget constamment révisé à la hausse pour répondre aux demandes sociales pressantes.
Il est à noter, par ailleurs, que le Sénégal a toujours gardé des niveaux de dette relativement maîtrisés et acceptables. D’ailleurs, le taux d’endettement public extérieur du Sénégal « n’est que » de 42,9% en 2014, de loin inférieur à celui du Japon, 185%, ou à d’autres économies avancées, à l’instar des Etats-Unis ou de la France. L’analyse de la viabilité de la dette publique indique un risque de surendettement faible certes, mais avec une vulnérabilité qui s’accroit.
Or, il est question pour les pays comme le Sénégal qui souhaite « émerger » d’éviter de retourner à la situation antérieure de PPTE et de l’Initiative de l’allègement de la dette multilatérale (IADM).
Ce qui, d’emblée, pose la question de la pertinence du recours aux institutions internationales tel le FMI et celle de savoir s’il n’existe pas d’autres alternatives et d’autres solutions nationales (reprise des exportations du secteur des phosphates et dérivé, relance du secteur touristique et celui de la pèche...) qui éviterait au Sénégal de subir le diktat du FMI...
De nombreux défis sont lancés à ce nouveau programme d’ajustement structurel que le FMI veut nous imposer: la progression du secteur informel, la montée de la pauvreté et des tensions sociales (grèves, insécurité urbaine). Ces tensions viendront s’ajouter au coût social des politiques de développement menées, sans succès, depuis l’indépendance. L’accès aux services de base (éducation, santé, eau potable, électricité, infrastructures collectives) est de plus en plus difficile pour la majorité de la population. Selon la plupart des enquêtes, deux habitants sur trois sont touchés par la pauvreté. Une étude menée sur les ménages note que « les Sénégalais sont surendettés et vivent au-dessus de leurs moyens ».
Le FMI fait une "réponse du berger à la bergère" , en voulant incriminer les salaires des agents de l'Etat, pour répondre à ceux qui incriminent le train de vie exorbitant de l'Etat, dans ses dépenses matérielles et salariales, notamment, celui des Grandes Institutions de la Républiques ( la Présidence, le Gouvernement, l'Assemblée nationale, le Conseil Economique, Social et Environnemental, le Ministère des Affaires Etrangères avec la fameuse prime des épouses des Ambassadeurs), et celui des dirigeants des Entreprises parapubliques et autres Agences! Combien sont- ils ? Combien pèsent – ils ?
Patrice SANE,
Militant APR, Membre CCR et du CICR