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Spéculation foncière : La face hideuse d’un pillage de près de 844.976 hectares

La Coalition pour la protection du patrimoine génétique africain (Copagen) et du Réseau d’études des dynamiques transnationales et de l’action collective (Redtac) a révélé, dans une enquête, le pillage de près de 844.976 hectares. Ces terres se trouvent entre les mains d’une poignée de personnes et de sociétés qui se sucrent sur le dos des populations locales.


Rédigé par leral.net le Jeudi 8 Octobre 2015 à 09:58 | | 0 commentaire(s)|

D’après nos confrères de Libération, une enquête de la Coalition pour la protection du patrimoine génétique africain (Copagen) et du Réseau d’études des dynamiques transnationales et de l’action collective (Redtac) révèle le vaste pillage des terres sénégalaises par une poignée de personnes et entreprises. Elles trônent sur 844.976 hectares cédés à de vils prix, si ce ne sont pas des attributions entachées d’irrégularités. Le plus grand braquage a été sans doute signé à Mbane où des autorités de l’ancien régime et des étrangers disposent de 240.000 hectares. Là où 200.000 hectares ont été cédés à Sen Ethanol entre Nguith, Ronkh et Diama. L’enquête révèle également qu’un privé, Durabulis, dispose de 5000 hectares à Ronkh.

Une autre entreprise, Sbe Sénégal Sarl, a bénéficié de 300 hectares à Beud Dieng alors qu’un ancien du régime s’est vu attribuer 50 hectares à Sangalkam. Quant à la Société familiale française (Ani), elle a 500 hectares à Sédhiou, là où Djolof Sa se taille 30.000 hectares à Syer (Louga). Une structure espagnole, Usine fer Métal, s’est accaparée de 350 hectares à Potou alors qu’une autre entreprise appartenant à une personne de la même nationalité exploite entre Saraya, Tombronko et Bandafassi 80.000 hectares sous couvert de la société Linka. Dangoté, au nom d’une culture de canne à sucre, qui n’a jamais vu le jour, s’est vu octroyer 40.000 hectares alors que le groupe Foras roule sur 100.000 hectares dans l’Anambé. Un investisseur français « tient » 300 hectares à Diama alors qu’un homme d’affaires italien possède 110 hectares dans la même localité. Quant à la société italienne Jatropha Technologie farm elle a 2000 hectares entre Ndoga Babacar et Tamba.

A Saint-Louis, l’enquête informe que « de très grandes superficies sont actuellement entre les mains des privées qui ont acheté les terres jusqu’aux abords des villages (Ngoyène et Yadé) ». Le rapport ajoute : « Les hommes politiques originaires de chaque zone, notamment des parlementaires partisans de l’ex-régime de Me Wade et originaires de la localité, s’y sont adonnés sans retenu. Ces derniers ont effectué un lobby au niveau national et local pour l’installation des projets dans les différentes zones souvent après leur rejet par les populations locales aux riveraines. A la chute du régime, certains d’entre eux ont retourné leurs vestes tout en déclarant avoir été abusés et s’érigent (désormais) en opposants à l’installation de certains projets ».