Les Bérets bleus, les observateurs de l'ONU, sont arrivés vendredi dans le village d'al-Qoubir, théâtre mercredi d'un massacre qui a fait au moins 55 morts sur 150 habitants, dont des femmes et des enfants.
Un journaliste de la BBC accompagnant les observateurs, Paul Danahar, a envoyé sur son compte Twitter une première description du carnage: «Je vois un morceau de cerveau, dans un coin une masse de sang figé… La plus grande des deux maisons au sommet de la colline a été ravagée par le feu. L'odeur de chair en putréfaction est toujours forte… L'ONU n'a encore trouvé personne.» Les observateurs onusiens avaient tenté une première fois d'entrer à al-Qoubir jeudi, mais avaient été bloqués par l'armée syrienne et des civils, avant d'essuyer des tirs d'armes légères mais aussi d'armes lourdes selon Kofi Annan.
L'opposition et l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) ont accusé les chabihas, milices prorégime. Le gouvernement syrien a condamné le massacre, de même que celui de Houla, près de Homs, qui a fait 108 morts dont 49 enfants le 25 mai. Mais pour Damas, ce sont des «bandes terroristes» qui ont assassiné les civils.
Comme à Houla, le massacre d'al-Qoubir a eu lieu dans un village sunnite situé dans une zone montagneuse où se trouvent également des localités alaouites, la minorité religieuse du président Bachar el-Assad. Les chabihas seraient recrutés dans ces villages pour attaquer leurs voisins. Le régime tenterait ainsi de faire basculer le conflit dans une guerre confessionnelle. En outre, selon Ignace Leverrier, ancien diplomate français en poste à Damas et auteur du blog «Un œil sur la Syrie», «Damas cherche à faire fuir le plus possible les habitants des villages sunnites afin de dégager l'accès aux agglomérations de la montagne alaouite», positions de repli en cas de besoin.
Explosions à Idlib et à Damas
Dans le reste de la Syrie, dix personnes ont été tuées vendredi, y compris quatre membres des forces gouvernementales dans des explosions à Idlib et près de Damas, rapporte l'OSDH. Des fusillades nourries ont par ailleurs éclatées dans la capitale, strictement contrôlée par le régime dans les premiers temps du soulèvement,mais où les violences se multiplient désormais. Des manifestations ont eu lieu dans le pays comme tous les vendredis.
Sur le plan diplomatique, la France s'est dite «favorable» à l'initiative du médiateur international Kofi Annan pour la création d'un nouveau groupe de pays chargés de résoudre la crise. Comme les États-Unis, la France est en revanche toujours opposée à la participation de l'Iran, allié de Damas, à ce groupe de contact qui pourrait regrouper, selon des diplomates, les Occidentaux et des puissances régionales comme la Turquie et l'Arabie saoudite, ainsi que la Russie et la Chine, deux alliés de Damas.
Par Pierre Prier
Un journaliste de la BBC accompagnant les observateurs, Paul Danahar, a envoyé sur son compte Twitter une première description du carnage: «Je vois un morceau de cerveau, dans un coin une masse de sang figé… La plus grande des deux maisons au sommet de la colline a été ravagée par le feu. L'odeur de chair en putréfaction est toujours forte… L'ONU n'a encore trouvé personne.» Les observateurs onusiens avaient tenté une première fois d'entrer à al-Qoubir jeudi, mais avaient été bloqués par l'armée syrienne et des civils, avant d'essuyer des tirs d'armes légères mais aussi d'armes lourdes selon Kofi Annan.
L'opposition et l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) ont accusé les chabihas, milices prorégime. Le gouvernement syrien a condamné le massacre, de même que celui de Houla, près de Homs, qui a fait 108 morts dont 49 enfants le 25 mai. Mais pour Damas, ce sont des «bandes terroristes» qui ont assassiné les civils.
Comme à Houla, le massacre d'al-Qoubir a eu lieu dans un village sunnite situé dans une zone montagneuse où se trouvent également des localités alaouites, la minorité religieuse du président Bachar el-Assad. Les chabihas seraient recrutés dans ces villages pour attaquer leurs voisins. Le régime tenterait ainsi de faire basculer le conflit dans une guerre confessionnelle. En outre, selon Ignace Leverrier, ancien diplomate français en poste à Damas et auteur du blog «Un œil sur la Syrie», «Damas cherche à faire fuir le plus possible les habitants des villages sunnites afin de dégager l'accès aux agglomérations de la montagne alaouite», positions de repli en cas de besoin.
Explosions à Idlib et à Damas
Dans le reste de la Syrie, dix personnes ont été tuées vendredi, y compris quatre membres des forces gouvernementales dans des explosions à Idlib et près de Damas, rapporte l'OSDH. Des fusillades nourries ont par ailleurs éclatées dans la capitale, strictement contrôlée par le régime dans les premiers temps du soulèvement,mais où les violences se multiplient désormais. Des manifestations ont eu lieu dans le pays comme tous les vendredis.
Sur le plan diplomatique, la France s'est dite «favorable» à l'initiative du médiateur international Kofi Annan pour la création d'un nouveau groupe de pays chargés de résoudre la crise. Comme les États-Unis, la France est en revanche toujours opposée à la participation de l'Iran, allié de Damas, à ce groupe de contact qui pourrait regrouper, selon des diplomates, les Occidentaux et des puissances régionales comme la Turquie et l'Arabie saoudite, ainsi que la Russie et la Chine, deux alliés de Damas.
Par Pierre Prier