Le climat reste tendu dans la salle d'audience numéro 4 du palais de justice de Dakar où se joue depuis près de trois semaines, le sort des 29 présumés terroristes, dont Imam Alioune Badara Ndao.
Alors que l'accusé Elhadj Mamadou Ba, 25 ans et étudiant en sciences économiques et de gestion soutenait mordicus à la barre ce mercredi matin, qu'il ne considérait pas ses amis qui sont au Nigéria et en Lybie comme étant des terroristes ou des Jihadistes, mais plutôt comme des musulmans en conformité avec la Charia, le procureur lui a rappelé des propres déclarations devant le juge d'instruction.
" Tu avais soutenu devant le juge d'instruction que tes amis avec qui tu fréquentais la mosquée de ton quartier à Yoff comme Moustapha Faye, Pape Moussa Sow, Cheikh Ibrahima Ba... ont tous rejoint les camps de Jihadistes en Lybie et Bokko Harram au Nigéria. À un moment donné, tu était prêt à les rejoindre. N'eut été le rapprochement que tu avais fini d'avoir avec ta mère et l'opposition de celle-ci qui était malade, tu allais partir", insiste, l'avocat de la société.
Ce qui n'a été au goût de l'avocate de l'accusé, Me Ramatoulaye Ba et certains de ses confrères comme Mes Amadou Aly Kane et Mounir Balal, Khouraichi Ba qui ont sont intervenus en précisant que leur client n'a jamais traité de terroristes ses amis." Il faut que monsieur le procureur arrête! Il peut traiter de son côté qui, il veut de terroristes sur la simple base de ses convictions religieuses. Mais en tant qu'avocat et particulièrement celui d'imam Alioune Ndao, on est appelé à défendre nos clients. Et quelque soit la décision, j'ai déjà entièrement confiance à la composition de ce tribunal ", assène Me Balale, très en verve.
C'est ainsi que le président de la seance Samba Kane que certains des robes noires ont accusé d'être plus du côté du représentant du Ministère public, Aly Ciré Ndiaye qu'il accorde plus de temps de parole qu'eux est intervenu pour rappeler aux différentes parties qu'il est maître de son audience.
" Ce n'est pas à vous de me dire comment je dois faire mon travail. Depuis l'ouverture de ce procès j'ai mis tout le monde sur un même pied d'égalité. La police de l'audience n'appartient ni au procureur, ni à vous les robes noires, mais au juge ", a t-il souligné, avant de poursuivre l'interrogatoire.
KADY FATY, Léral