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16 Février 1994-16 février 2012 : Il y a 18 ans, six policiers étaient tués sur le Boulevard De Gaulle

Rédigé par leral.net le Jeudi 16 Février 2012 à 10:20 | | 1 commentaire(s)|

Ce jeudi 16 février, les Sénégalais se souviennent de cette journée de 1994 qui fait date dans l’histoire politique du pays. Et ce, à cause des événements malheureux qui avaient ému plus d’un compatriote, avec à la clé la mort de six policiers.


16 Février 1994-16 février 2012 : Il y a 18 ans, six policiers étaient tués sur le Boulevard De Gaulle
16 février 1994 - 16 février 2012, voilà 18 ans que des événements douloureux avaient secoué la vie politique du Sénégal. Cette page sombre, tirée de Archipo, rappelle qu’à l’origine d’une crise qui sévissait au Sénégal en 1994, un fiasco politique qui n’avait épargné aucun secteur de la vie nationale. Au plan politique d’abord, depuis près d’une décennie, le refus obstiné d’envisager l’alternance avait installé le Sénégal dans un cycle ininterrompu de contentieux électoraux. Au plan socio-économique, l’échec était patent. L’adoption le 16 août 1993 d’un plan d’urgence, qui prétendait redresser la banqueroute, imposait aux travailleurs et citoyens des sacrifices quasi insupportables. Au plan éducatif, la démission notable des pouvoirs publics avait fini de désintégrer un système qui ne saurait remettre en état les dernières concertations sur l’enseignement supérieur.
L’appel à un dialogue entre différents acteurs de notre devenir collectif, lancé par feu El Hadj Abdou Aziz Sy n’a pas connu les résultats escomptés, rappelle dans Leral.net Makhary Mbaye, auteur d’un mémoire de Maîtrise sur le mouvement des Moustarchidines Wal Moustarchidates à l’Ucad, Département Arabe, en 2002. Tout laissait croire que l’Etat s’employait à créer un embrassement généralisé sans se préoccuper outre mesure des implications sociales graves qui risquaient d’en découler. Et comme pour refuser la fatalité d’une déliquescence à laquelle il n’a nullement participé, le syndicat des travailleurs avait conduit trois grèves générales en vue de défendre ses intérêts fondamentaux.

Tous ces facteurs vont concourir tant soit peu à l’organisation d’un meeting sous l’initiative de la Coordination des forces démocratiques (Cfd), le 16 février 1994. Présidée par les ténors de l’opposition à l’époque, à savoir Me Wade et Landing Savané, la rencontre connut la participation des Moustarchidines membres de la Cfd. A la fin de sa communication au meeting, le secrétaire général du Pds, comme pour satisfaire la demande de la masse, laissera entendre : ‘Vous voulez marcher, eh bien marchez’.

La marche à travers les grandes avenues de la capitale sénégalaise va dégénérer : Sept personnes, dont six policiers, seront tuées à l'arme blanche, en plus des blessés du côté des manifestants. Plus de 150 membres du mouvement des Moustarchidines sont arrêtés ; de même que des membres des partis de l’opposition qui vont rejoindre leur leader en prison dont Serigne Moustapha Sy, arrêté le 30 octobre 93. Ces Moustarchidines et Moustarchidates seront incarcérés dans les prisons de Dakar et Rufisque où ils vont rester des mois avant de bénéficier d’un non-lieu. L’un d’eux d’ailleurs succomba à la torture dans les locaux de la police. Il s’agit de Lamine Samb, membre de la section de Niarry Tally à Dakar.

Le même jour, le ministre de l’Intérieur, de l’époque, Djibo Kâ, lors d’une déclaration télévisée, annonce par décret numéro 001123 du 17 février 94 l’interdiction sur tout le territoire national des activités du mouvement des Moustarchidines.

La politique de la main tendue de Diouf

‘Fidèle à sa politique de la main tendue’, comme l'affirme son Premier ministre, Habib Thiam, le chef de l'Etat rencontre opposants et syndicalistes. Au même moment, à l'initiative de son principal rival, Abdoulaye Wade, trois partis de l'opposition ‘se concertent’ avec les mêmes personnes afin de parvenir à un ‘pacte de paix sociale’.
Si l'objectif recherché paraît le même, la méthode préconisée pour y parvenir est différente. Pour l'opposition comme pour le pouvoir, elle interdit dans l'immédiat un remaniement ministériel attendu et qui devrait voir le retour de M. Wade au gouvernement.

Secrétaire général du Parti démocratique sénégalais (Pds), Me Wade sera reçu par le président Diouf, le 5 janvier. Il n'avait pas écarté un retour au gouvernement qu'il avait quitté en août 1992, quinze mois après y être entré, pour être candidat sans succès, pour la troisième fois, à l'élection présidentielle de février 1993. 
L'idée de la ‘concertation nationale’ a été lancée par ‘Bokk Sopi Senegaal’ (changer ensemble le Sénégal), nouvelle structure politique dont il est le président et qui réunit, outre le Pds, le Parti africain pour la démocratie et le socialisme (Pads) et le Mouvement pour le socialisme unifié (Msu). Comme Me Wade, les dirigeants du Pads et du Msu, Landing Savané et Babacar Sané, avaient été inculpés d'‘atteinte à la sûreté de l'Etat’, avant de bénéficier d'un non-lieu, pour les émeutes du 16 février 1994.

‘Bokk Sopi Senegaal’ était né de divergences au sein de la Coordination des forces démocratiques (Cfd), une alliance de cinq partis de l'opposition dont l'objectif était l'alternance politique pour sortir le Sénégal de la crise.

Abdoulaye SIDY
Walf



1.Posté par Cheikh GAYE le 16/02/2012 14:11 | Alerter
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MALGRE CES LECONS QUE LE PEUPLE SENEGALAIS A VECUES DES OPPORTUNISTES CONTINUENT A CHANTER DANS LES RUES LES LOUANGES D'UN POUVOIR SATANIQUE . OU SONT NOS GUIDES SUR LE CHEMIN DE LA PAIX?
ELECTION DANS UNE TELLE CONDITION NE SIGNIFIE QUE FAVORISER DES COMPLOTS.

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