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25 Mars: Bon ou "Bonn" anniversaire ? (Par Ahmed Khalifa Niasse)

Rédigé par leral.net le Lundi 25 Mars 2013 à 09:45 | | 0 commentaire(s)|

La première année d’un premier mandat est, en effet, très déterminante. Ici, les choses se présentent sous la forme d’une perte d’illusion, du reste, salutaire. Mais aussi sous un pragmatisme accru. La part de la patrie croissant, le parti, lui, est destiné à être gelé au lendemain des Elections Locales.


25 Mars: Bon ou "Bonn" anniversaire ? (Par Ahmed Khalifa Niasse)
Si le YOONU YOKKUTE est la traduction littérale d’un terme consacré au lendemain des Indépendances sous le concept de « pays en voie de développement », autant dire que c’est prendre du vieux pour faire du neuf.
Toutefois, il y a lieu de reconnaitre qu’à la différence des Senghor(qui avait l’art de noyer les choses dans le verbe), Diouf( qui, lui, administrait les problèmes sans jamais les régler) et Wade( lequel, à son tour, faisait tout passer par la jurisprudence à la sauce keynésienne) le Président Macky Sall s’avère être l’homme de l’ingénierie. Par déformation, le géologue qui va jusqu’aux entrailles de la terre pour en tirer des minerais de toutes sortes.

C’est ainsi qu’il a fait avec le système Wadien alors que d’autres ont préféré l’option de le caresser dans le sens du poil.
Il y a, cependant, un paradoxe. Rien qu’à écouter la rediffusion d’une émission de propagande que lui ont offerte sur un plateau d’argent (contre de l’argent peut-être) Pape Alé Niang et un autre journaliste.

Le principal argument de sa campagne était le suivant :
« Wade et moi avons été élus, chacun, pour cinq ans. La réduction de mon mandat est une infraction politique grave »
Aujourd’hui, l’homme se voudrait être l’artisan de la réduction de son propre mandat. Comme s’il s’agissait d’une auto flagellation. Au nom d’une parole donnée électorale. Ainsi l’ancien Président de l’Assemblée Nationale et le nouveau Président de la République se trouvent aux antipodes, l’un de l’autre. Alors que, là, il s’agit de la même personne.

Est-ce du clair-obscur ? De l’aigre-doux ? Un paradoxe. En tout cas il y a problème !
Le mieux serait qu’au bout de son septennat, la prochaine Présidentielle soit couplée avec un référendum sur la durée du mandat. On évitera, par là même, de dépenser des dizaines de milliards alors que la suppression du Sénat l’avait été pour en économiser.
Mais, aussi, prendre une mesure qui ne s’applique pas au mandat actuel pour ne pas tomber dans les travers de la sacro sainte rétroactivité des lois.

Ce qui n’est pas sans nous rappeler le débat, byzantin du reste, sur la rééligibilité de Wade.
Il ne faut pas, à nouveau, que l’on soit en train de disserter sur le « sexe des Constitutions »
Donc, pas de tripatouillage ! En d’autres termes, sur le premier mandat de Macky, ne touchez-pas à ma Constitution.
Macky pourra, alors, faire 12 ans comme Wade. Car 14 ans, c’est trop long ; mais 10 ans, c’est trop court.
L’autre point évoqué, en son temps, était l’intégration des daaras par des centres de formation.
Vous avez dit les daaras ?

Il s’agit du principal objectif non atteint de la colonisation culturelle.
Les Magal et autres Gamous, mais aussi les Ndigueuls et les Ndigueulions ne sont que l’émanation de la même école. Qui, bien que marginalisée et paupérisée, continue de reformater, à contre-courant, tout ce que finit de formater Microsoft. Par le biais du « Macro soof ».
Si la première année « Mackyannique » est dominée par un amour politique généralisé de caractère orgiaque, la deuxième se fera, certainement, en sens inverse.

Un couple APR-PDS pourra voir le jour après que le parti de Wade soit passé par la méthode du « sardinage ». Qui consiste, pour les industries du poisson en question, couper les têtes avant une mise en boite bien huilée.
Par ailleurs, la Casamance revient à la romance. Et, ce, depuis que Salif Sadio se met à chanter Mali Sadio.
Jusque là c’était du bon anniversaire.
Toutefois le climat économique est « bonn ».

Le chômage ne fait que du « micro yokkute », voire même du « micro yaqute ».
Sur ce chapitre, il y a lieu de s’inquiéter de la forte baisse des importations. C'est-à-dire des moyens pour le développement. Mais aussi des exportations. Le tout constituant des facteurs aggravants du chômage et qu’il faut imputer, sans hésitation, au nouveau ministre des Finances. Lequel gère la dette intérieure comme un bon banquier l’aurait fait de ses D.A.T. Chose contre productive en la matière. A-t-on besoin de mettre les points sur les i, en disant : « un défaut de paiement de la dette intérieure tue les PME, PMI, aggrave le chômage et réduit les importations.

Une chose que l’on peut qualifier de « bonn », mais dans le sens wolof du terme ; c'est-à-dire le contraire de son sens en Français.
D’où le lien logique entre l’exercice normal du septennat présidentiel et la nécessité de permettre à la courbe en j de se faire. Sans quoi c’est vers une courbe en u que nous allons.
Le seul espoir en la matière se trouverait dans un plan d’ingénierie concocté, paramétré par un modèle mathématique qui s’appellera désormais Macky Sall.

AHMED KHALIFA NIASSE