Mais, c’est la phrase à la fois ironique et provocante lâchée par mon employeur (le responsable du site Acropolis) qui m’oblige à réagir et à exprimer ma révolte : ‘C’est bientôt le sommet France-Afrique ! Et tu verras ton président, s’est-il exclamé!’ Je lui ai rétorqué : ‘Mon président gouverne pour sa famille, à l’aune de ses pairs (‘sybarites africains’). Et lui d’enchaîner que ce n’est pas seulement l’Afrique qui connaît ce fléau : ‘Avez-vous déjà oublié la campagne de Sarko fils qui convoitait la présidence de l’EPAD (Etablissement public pour l’aménagement de la défense)?’
J’ai immédiatement pensé à la riposte des ‘intellos’ africains bien inspirés et sous l’emprise de la passion : ‘L’Afrique répond à Sarkozy’. C’était un livre précoce dans lequel ces penseurs ont voulu à tout prix démontrer le rayonnement de l’Afrique dans l’histoire de l’Humanité. En un mot, le titre de cet ouvrage vient à son heure, au regard de la réponse immédiate de l’Afrique à une métropole gangrenée par le ‘faux débat’ de l’identité nationale, ciblant de manière raciste une catégorie de personnes (les Africains, surtout ceux nés sur le territoire français).
Le peuple africain, mal vu et indésirable sur le territoire métropolitain, n’attend rien de positif de cet inutile ‘Sommet’. Une France où l’Africain est catalogué et continue de subir au jour le jour les affronts des contrôles au faciès et des regards méfiants. Etre Africain en France, c’est un véritable parcours du combattant ! Le Noir est perçu comme étant ‘voleur’, ‘dealer’, ‘agresseur’, outre le fait d’appartenir à la catégorie des ‘sous-hommes’. Tous ceux qui rêvaient de voir un président noir en France au lendemain de la victoire d’Obama, doivent déchanter en risquant de patienter encore plusieurs siècles. La société française, purificatrice et recroquevillée sur elle-même, n’est pas aujourd’hui prête à ce genre d’avènement.
Par conséquent, il est écoeurant, inimaginable et insupportable de voir nos dirigeants converger presque tous vers leur maître (Sarko). Une telle conduite ne fait qu’entériner les propos ‘racistes et injurieux’ du président français qui avait eu le toupet de nous dévaloriser sur notre propre sol avec les mots de H. Guaino. En revanche, au vu de la mobilisation massive de la quasi-totalité de nos dirigeants, on a du mal à croire que c’est le même ‘président historien’ qui s’attaquait hier à l’homme africain ‘dépassé par le temps’. De plus, il souhaite aujourd’hui la bienvenue à l’Afrique représentée par des Chefs d’Etat flanqués de fortes délégations, aux dépens du contribuable écrasé par la misère.
Une chose est sûre : Sarko va être très gentil avec eux, malgré cet immense gaspillage, à l’aune de la délégation de Sa Majesté et de ses courtisans. Autrement dit, au lieu de les dénoncer tous, l’arrogant ‘maître métropolitain’, agrégé en Civilisations africaines, les regardera avec les yeux de Chimène, en guise de récompense à la promptitude et au zèle de leur réponse.
Par ailleurs, le retour en Haïti de Jean-Marie Sévada, ex-professeur de géographie à la Sorbonne, est une fierté pour le monde noir, car il a choisi avec courage de déposer sa toge universitaire pour rentrer en Haïti, après trente ans de vie en France : il a la noble idée de participer à la reconstruction de son pays natal pathétique en vivant au côté des siens sous une tente. Un bel exemple à méditer pour toute la diaspora négro-africaine qui se la coule douce sous d’autres cieux en fuyant la misère du pays natal. Son geste est aux antipodes de celui de l’ex-président Abdou Diouf au service de la France, après presque vingt ans passés aux destinées de notre pays, aux dépens du contribuable sénégalais à bout de souffle. De plus, Diouf se gargarise de vulgariser la langue métropolitaine éloignée du centre du monde, au détriment de nos langues nationales et officielles. Un exemple également à méditer pour les Idrissa Seck, Khalifa Sall et compagnie qui possèdent appartements et villas à Paris, à Lille ou ailleurs. Autrement dit, ces ‘patriotes’ aux ambitions présidentielles seraient beaucoup plus crédibles et convaincants en investissant leur capital dans notre pays, rien que pour faire baisser le taux de chômage endémique chez les jeunes désoeuvrés en détresse.
Enfin, il existe un long et mouvementé compagnonnage entre la France et l’Afrique, depuis les Indépendances jusqu’à nos jours. De de Gaulle à Sarkozy, en passant par Giscard, Mitterand et Chirac, les relations entre la métropole et l’Afrique ont toujours été marquées par la soumission des uns au pouvoir de l’autre. Bokassa n’avait-t-il pas reçu l’onction de la France pour son sacre au titre d’Empereur, avant sa descente aux enfers et n’avait-il pas été épuisé financièrement et humilié à la face du monde par cette même France, au crépuscule de sa vie ?
Le génocide rwandais, sous l’œil complice et passif de Mitterand, ou alors la responsabilité des Belges dans la guerre civile du Congo Zaïre sont édifiants. Ce sont ces mêmes Belges qui sont aujourd’hui chargés du dossier des génocidaires rwandais jugés et détenus dans les geôles flamandes.
C’est pourquoi face à la naïveté de l’Afrique, ils réclament à tue-tête l’ex-président tchadien (Habré). L’heure devrait être au réveil suite à ces multiples exemples. Si l’Union africaine n’est pas capable de régler les problèmes de l’Afrique en s’occupant du sort de ses fils, elle doit purement et simplement être dissoute. D’ailleurs, le transfert de Charles Taylor à la Cour pénale internationale de la Haye est une honte pour toute l’Afrique. Notre continent assujetti démontre encore une fois l’obéissance inacceptable à ces ‘Civilisés’ qui nous qualifiaient hier de barbares ravalés au rang de bêtes de somme, monnayables, taillables et corvéables à merci, justifiant ainsi le marquage sauvage au fer. L’Afrique doit apprendre à dire non! Le philosophe Alain avait raison lorsqu’il disait : ‘Exister, c’est dire non’. On peut être pauvre tout en gardant notre dignité!
Dame Diop/Doctorant au laboratoire du Circples, Section CNA (Centre de Narratologie Appliquée), Spécialité : ‘Etudes Ibériques’, Université de Nice Sophia-Antipolis/
ddiopdame@hotmail.com
Publications : « Les rêves de la fleur », ouvrage de poésie à paraître au mois de juin aux éditions EDILIVRE
Lien pour le consulter
http://www.edilivre.com/doc/20343
J’ai immédiatement pensé à la riposte des ‘intellos’ africains bien inspirés et sous l’emprise de la passion : ‘L’Afrique répond à Sarkozy’. C’était un livre précoce dans lequel ces penseurs ont voulu à tout prix démontrer le rayonnement de l’Afrique dans l’histoire de l’Humanité. En un mot, le titre de cet ouvrage vient à son heure, au regard de la réponse immédiate de l’Afrique à une métropole gangrenée par le ‘faux débat’ de l’identité nationale, ciblant de manière raciste une catégorie de personnes (les Africains, surtout ceux nés sur le territoire français).
Le peuple africain, mal vu et indésirable sur le territoire métropolitain, n’attend rien de positif de cet inutile ‘Sommet’. Une France où l’Africain est catalogué et continue de subir au jour le jour les affronts des contrôles au faciès et des regards méfiants. Etre Africain en France, c’est un véritable parcours du combattant ! Le Noir est perçu comme étant ‘voleur’, ‘dealer’, ‘agresseur’, outre le fait d’appartenir à la catégorie des ‘sous-hommes’. Tous ceux qui rêvaient de voir un président noir en France au lendemain de la victoire d’Obama, doivent déchanter en risquant de patienter encore plusieurs siècles. La société française, purificatrice et recroquevillée sur elle-même, n’est pas aujourd’hui prête à ce genre d’avènement.
Par conséquent, il est écoeurant, inimaginable et insupportable de voir nos dirigeants converger presque tous vers leur maître (Sarko). Une telle conduite ne fait qu’entériner les propos ‘racistes et injurieux’ du président français qui avait eu le toupet de nous dévaloriser sur notre propre sol avec les mots de H. Guaino. En revanche, au vu de la mobilisation massive de la quasi-totalité de nos dirigeants, on a du mal à croire que c’est le même ‘président historien’ qui s’attaquait hier à l’homme africain ‘dépassé par le temps’. De plus, il souhaite aujourd’hui la bienvenue à l’Afrique représentée par des Chefs d’Etat flanqués de fortes délégations, aux dépens du contribuable écrasé par la misère.
Une chose est sûre : Sarko va être très gentil avec eux, malgré cet immense gaspillage, à l’aune de la délégation de Sa Majesté et de ses courtisans. Autrement dit, au lieu de les dénoncer tous, l’arrogant ‘maître métropolitain’, agrégé en Civilisations africaines, les regardera avec les yeux de Chimène, en guise de récompense à la promptitude et au zèle de leur réponse.
Par ailleurs, le retour en Haïti de Jean-Marie Sévada, ex-professeur de géographie à la Sorbonne, est une fierté pour le monde noir, car il a choisi avec courage de déposer sa toge universitaire pour rentrer en Haïti, après trente ans de vie en France : il a la noble idée de participer à la reconstruction de son pays natal pathétique en vivant au côté des siens sous une tente. Un bel exemple à méditer pour toute la diaspora négro-africaine qui se la coule douce sous d’autres cieux en fuyant la misère du pays natal. Son geste est aux antipodes de celui de l’ex-président Abdou Diouf au service de la France, après presque vingt ans passés aux destinées de notre pays, aux dépens du contribuable sénégalais à bout de souffle. De plus, Diouf se gargarise de vulgariser la langue métropolitaine éloignée du centre du monde, au détriment de nos langues nationales et officielles. Un exemple également à méditer pour les Idrissa Seck, Khalifa Sall et compagnie qui possèdent appartements et villas à Paris, à Lille ou ailleurs. Autrement dit, ces ‘patriotes’ aux ambitions présidentielles seraient beaucoup plus crédibles et convaincants en investissant leur capital dans notre pays, rien que pour faire baisser le taux de chômage endémique chez les jeunes désoeuvrés en détresse.
Enfin, il existe un long et mouvementé compagnonnage entre la France et l’Afrique, depuis les Indépendances jusqu’à nos jours. De de Gaulle à Sarkozy, en passant par Giscard, Mitterand et Chirac, les relations entre la métropole et l’Afrique ont toujours été marquées par la soumission des uns au pouvoir de l’autre. Bokassa n’avait-t-il pas reçu l’onction de la France pour son sacre au titre d’Empereur, avant sa descente aux enfers et n’avait-il pas été épuisé financièrement et humilié à la face du monde par cette même France, au crépuscule de sa vie ?
Le génocide rwandais, sous l’œil complice et passif de Mitterand, ou alors la responsabilité des Belges dans la guerre civile du Congo Zaïre sont édifiants. Ce sont ces mêmes Belges qui sont aujourd’hui chargés du dossier des génocidaires rwandais jugés et détenus dans les geôles flamandes.
C’est pourquoi face à la naïveté de l’Afrique, ils réclament à tue-tête l’ex-président tchadien (Habré). L’heure devrait être au réveil suite à ces multiples exemples. Si l’Union africaine n’est pas capable de régler les problèmes de l’Afrique en s’occupant du sort de ses fils, elle doit purement et simplement être dissoute. D’ailleurs, le transfert de Charles Taylor à la Cour pénale internationale de la Haye est une honte pour toute l’Afrique. Notre continent assujetti démontre encore une fois l’obéissance inacceptable à ces ‘Civilisés’ qui nous qualifiaient hier de barbares ravalés au rang de bêtes de somme, monnayables, taillables et corvéables à merci, justifiant ainsi le marquage sauvage au fer. L’Afrique doit apprendre à dire non! Le philosophe Alain avait raison lorsqu’il disait : ‘Exister, c’est dire non’. On peut être pauvre tout en gardant notre dignité!
Dame Diop/Doctorant au laboratoire du Circples, Section CNA (Centre de Narratologie Appliquée), Spécialité : ‘Etudes Ibériques’, Université de Nice Sophia-Antipolis/
ddiopdame@hotmail.com
Publications : « Les rêves de la fleur », ouvrage de poésie à paraître au mois de juin aux éditions EDILIVRE
Lien pour le consulter
http://www.edilivre.com/doc/20343