«Si la communauté internationale n'agit pas maintenant. La sécheresse, la flambée des prix des denrées alimentaires et les conflits vont entraîner des millions de personnes dans la faim et la malnutrition dans certaines parties du Sahel». L’alerte est de trois agences des Nations-Unies à savoir l'Organisation des Nations-Unies pour l'alimentation et l'agriculture (Fao), le Fonds des Nations-Unies pour l’enfance (Unicef) et le Programme alimentaire mondial (Pam). Selon les organisations onusiennes, cinq millions de personnes dans la région du Sahel en Afrique de l'Ouest, auront besoin d'une aide alimentaire dans les mois à venir, suite à une sécheresse, mais les fonds actuels seront insuffisants pour prévenir la famine, ont déclaré jeudi les Nations-Unies.
Appel à l'action avant la tragédie
Selon les organisations, il s’agit de la pire faim depuis des années, après que les pluies ont provoqué une faible croissance de la végétation. Six pays du Sahel, une ceinture semi-aride au-dessous du Sahara, font face à cette situation de haut risque, selon les experts. Et même si le pic de la crise n'est pas encore atteint, les experts de l'agence pour enfants des Nations-Unies, l’Unicef, révèlent que davantage de moyens doivent être déployés dès maintenant pour prévenir les décès dus à la malnutrition en juin et en juillet. «Pour une fois, les agences et nos partenaires appellent à l'action avant la tragédie. Nous devons agir maintenant, immédiatement, pour éviter que les enfants ne meurent», a déclaré la Directrice régionale de l'Unicef, Marie-Pierre Poirier, hier à Dakar.
Plus de 1,6 million d'enfants dans la région sont à risque de malnutrition aiguë sévère, soit 50% de plus que lors de la dernière crise alimentaire majeure du Sahel, en 2012, a aussi indiqué la patronne régionale de l'Unicef. Qui précise que son agence s'attend à avoir besoin de 1,3 million de paquets d'aliments thérapeutiques pour sauver les plus vulnérables, «mais, elle n'a pu en commander que 700.000 jusqu'ici», regrette-t-elle.
Les zones concernées : des parties du Mali, du Niger, du Burkina Faso, du Tchad, du sud de la Mauritanie et du nord du Sénégal
La zone à risque comprend des parties du Mali, du Niger, du Burkina Faso, du Tchad, du sud de la Mauritanie et du nord du Sénégal. Une situation qui s’explique par le fait que le Sahel n'a qu'une seule saison de croissance. Ainsi, «si cela se passe mal en raison des chocs climatiques ou des conflits, les gens doivent survivre jusqu'à la prochaine», a déclaré Abdou Dieng, Directeur régional du Programme alimentaire mondial (Pam), qui note que cette année, de nombreuses familles ont déjà épuisé leurs stocks de nourriture destinés à durer jusqu'en septembre, et les éleveurs ont été contraints de migrer quatre mois plus tôt à la recherche d'herbe, ont indiqué les agences des Nations-Unies. «Nous entendons parler de gens qui réduisent le nombre de repas quotidiens et les enfants qui abandonnent l'école… Si nous ne faisons rien pour ces gens, que feront-ils ? Mourir, rejoindre des groupes terroristes ou émigrer», a ajouté Abdou Dieng, qui insiste que plusieurs conflits dans la région, où se trouvent plusieurs groupes militants islamistes, ont exacerbé la situation et rendront l'aide difficile.
Collectivement, le Pam, l'Unicef et la Fao ont déclaré avoir besoin de 676 millions de dollars pour répondre à la crise.
Les Echos
Appel à l'action avant la tragédie
Selon les organisations, il s’agit de la pire faim depuis des années, après que les pluies ont provoqué une faible croissance de la végétation. Six pays du Sahel, une ceinture semi-aride au-dessous du Sahara, font face à cette situation de haut risque, selon les experts. Et même si le pic de la crise n'est pas encore atteint, les experts de l'agence pour enfants des Nations-Unies, l’Unicef, révèlent que davantage de moyens doivent être déployés dès maintenant pour prévenir les décès dus à la malnutrition en juin et en juillet. «Pour une fois, les agences et nos partenaires appellent à l'action avant la tragédie. Nous devons agir maintenant, immédiatement, pour éviter que les enfants ne meurent», a déclaré la Directrice régionale de l'Unicef, Marie-Pierre Poirier, hier à Dakar.
Plus de 1,6 million d'enfants dans la région sont à risque de malnutrition aiguë sévère, soit 50% de plus que lors de la dernière crise alimentaire majeure du Sahel, en 2012, a aussi indiqué la patronne régionale de l'Unicef. Qui précise que son agence s'attend à avoir besoin de 1,3 million de paquets d'aliments thérapeutiques pour sauver les plus vulnérables, «mais, elle n'a pu en commander que 700.000 jusqu'ici», regrette-t-elle.
Les zones concernées : des parties du Mali, du Niger, du Burkina Faso, du Tchad, du sud de la Mauritanie et du nord du Sénégal
La zone à risque comprend des parties du Mali, du Niger, du Burkina Faso, du Tchad, du sud de la Mauritanie et du nord du Sénégal. Une situation qui s’explique par le fait que le Sahel n'a qu'une seule saison de croissance. Ainsi, «si cela se passe mal en raison des chocs climatiques ou des conflits, les gens doivent survivre jusqu'à la prochaine», a déclaré Abdou Dieng, Directeur régional du Programme alimentaire mondial (Pam), qui note que cette année, de nombreuses familles ont déjà épuisé leurs stocks de nourriture destinés à durer jusqu'en septembre, et les éleveurs ont été contraints de migrer quatre mois plus tôt à la recherche d'herbe, ont indiqué les agences des Nations-Unies. «Nous entendons parler de gens qui réduisent le nombre de repas quotidiens et les enfants qui abandonnent l'école… Si nous ne faisons rien pour ces gens, que feront-ils ? Mourir, rejoindre des groupes terroristes ou émigrer», a ajouté Abdou Dieng, qui insiste que plusieurs conflits dans la région, où se trouvent plusieurs groupes militants islamistes, ont exacerbé la situation et rendront l'aide difficile.
Collectivement, le Pam, l'Unicef et la Fao ont déclaré avoir besoin de 676 millions de dollars pour répondre à la crise.
Les Echos