Le guide des thiantacounes et les présumés meurtriers de Ababacar Diagne et Bara Sow sont retournés hier, à Keur Samba Laobé, sur les lieux du crime, pour la reconstitution des faits. Trois mois après le meurtre de deux disciples de Cheikh Bethio Thioune, lors d’une bagarre au domicile de ce dernier, c’était le calme plat dans ce village qui, d’habitude, était bondé de monde.
Pour la circontance, les Forces de l’ordre avaient quadrillé le village 24h avant la reconstitution des faits. La route qui mène vers le village est in-terdite aux personnes, voitures et charrettes. A quelques centaines de mètres du domicile du Cheikh, deux barrages sont érigées à côté d’un camion de la gendarmerie, rempli d’éléments aux aguets. «Nous avons reçu des instructions fermes, que personne n’entre, que personne ne sorte, Monsieur reculez…», balançaient les pandores aux curieux.
Devant le domicile de Béthio, les entrées comme les sorties sont filtrées, plusieurs Pick-up de l’Escadron de surveillance et d’intervention (Esi) de la gendarmerie sont garés en face de la villa. Non loin de ces voitures, une centaine de gendarmes de Thiès et Mbour sont venus en renfort. Malgré l’heure matinale quelques thiantacounes en majorité des femmes et des enfants ont tenu à faire le déplacement.
Il est 9h 40 mn quand une voiture aux vitres teintées arrive et file tout droit vers le domicile du Cheikh et c’est Béthio en personne qui était à bord du véhicule, escorté par une voiture blindée de la gendarmerie.
A 11h 30 mn, le fourgon de la gendarmerie fait descendre la bande à Cheikh Faye, un des chambellans de Bethio Thioune. Les choses sérieuses peuvent commencer, car au même moment, le procureur de Thiès est arrivé sur les lieux. Les Forces de l’ordre repoussent les curieux et autres journalistes, venus voir le déroulement des faits, à plus de 300 mètres des lieux.
Présence massive des gendarmes
A 12h 30 mn, la reconstitution des faits commence et c’est par la devanture du domicile du guide des thiantacounes que les choses débutent. Les présumés meurtriers sortent par groupes. Ils sont menottés et mis dans des voitures Pick-up. Escortés par les gendarmes, ils sont au niveau du portail de la maison, lieux où a commencé la bagarre, le fameux dimanche 22 avril 2012. Soumis aux questions des enquêteurs, ils répondent et les gendarmes prennent leur décamètre et commencent à mesurer.
Quelques minutes plus tard, ils retournent à l’intérieur de la maison. Des va-et-viens qu’ils vont faire à trois reprises, avant de prendre la route de Malicounda. Là-bas, les enquêteurs et les présumés tueurs vont faire plus de cinq allers-retours sur l’axe. Que cherchaient-ils ? Personne ne sait sinon que c’est un fait nouveau, car ce lieu n’a jamais figuré dans les rapports.
«Ils voulaient les enterrer dans ce bâtiment, mais…»
Après 15h, quatre coups de feu tirés en l’air retentissent à l’intérieur de la maison. Malgré la forte canicule, les faits et gestes des présumés meurtriers ont été répétés plusieurs fois. Après plus de 5h passées, dans la maison et dehors, pour reconstituer le déroulement de la bagarre et du meurtre, il ne restait que l’étape de l’enterrement des deux corps non loin du domicile de Béthio Thioune.
Pour se rendre sur les lieux, plus d’une dizaine de voitures roulent en file indienne, passent derrière la maison de Béthio, dans la direction de Malicounda. Après plus d’un kilomètre et demi, les voitures arrivent d’abord dans une maison en chantier, le chauffeur de Béthio, Pape Laye et quatre autres présumés meurtriers descendent de la voiture, ils entrent dans le bâtiment avec quelques gendarmes. Un ouvrier travaillant sur les lieux explique : «C’est dans ce bâtiment que les corps de Bara Sow et Ababacar Diagne ont été d’abord déposés, ils voulaient les enterrer dans le bâtiment mais la terre était dure car le propriétaire avait déjà mis du béton pour faire la dalle. C’est ensuite qu’ils sont sortis pour aller voir ailleurs.»
Quelques minutes plus tard, les voitures sortent et prennent la direction du lieu, une zone recouverte d’herbes et d’arbustes actuellement, où avaient été enterrés les disciples de Béthio. Sur les lieux aussi, plusieurs gestes seront répétés par les présumés meurtriers.
Il est 17h 34 mn, après plus de deux heures passées sur ce lieu, les voitures s’ébranlent en direction du domicile de Cheikh Béthio. Les deux Pick-up et la voiture qui transporte le Cheikh ainsi que quelques gendarmes suivis des enquêteurs entrent encore dans la maison avant d’en ressortir à 18h 07 minutes, dans le fourgon qui transporte les présumés meurtriers. Ces derniers d’entonner ceci : «Cheikh bi ya beuri dolé, cheikh bi ya beuri dolé…» Les voitures prennent la direction de la prison de Thiès, le voyage du Cheikh et de ses talibés aura duré 8 heures.
A 18h 10 mn, le grand portail de couleur noire du domicile de Béthio se referme.
Alioune Badara Cissé
Lequotidien
Pour la circontance, les Forces de l’ordre avaient quadrillé le village 24h avant la reconstitution des faits. La route qui mène vers le village est in-terdite aux personnes, voitures et charrettes. A quelques centaines de mètres du domicile du Cheikh, deux barrages sont érigées à côté d’un camion de la gendarmerie, rempli d’éléments aux aguets. «Nous avons reçu des instructions fermes, que personne n’entre, que personne ne sorte, Monsieur reculez…», balançaient les pandores aux curieux.
Devant le domicile de Béthio, les entrées comme les sorties sont filtrées, plusieurs Pick-up de l’Escadron de surveillance et d’intervention (Esi) de la gendarmerie sont garés en face de la villa. Non loin de ces voitures, une centaine de gendarmes de Thiès et Mbour sont venus en renfort. Malgré l’heure matinale quelques thiantacounes en majorité des femmes et des enfants ont tenu à faire le déplacement.
Il est 9h 40 mn quand une voiture aux vitres teintées arrive et file tout droit vers le domicile du Cheikh et c’est Béthio en personne qui était à bord du véhicule, escorté par une voiture blindée de la gendarmerie.
A 11h 30 mn, le fourgon de la gendarmerie fait descendre la bande à Cheikh Faye, un des chambellans de Bethio Thioune. Les choses sérieuses peuvent commencer, car au même moment, le procureur de Thiès est arrivé sur les lieux. Les Forces de l’ordre repoussent les curieux et autres journalistes, venus voir le déroulement des faits, à plus de 300 mètres des lieux.
Présence massive des gendarmes
A 12h 30 mn, la reconstitution des faits commence et c’est par la devanture du domicile du guide des thiantacounes que les choses débutent. Les présumés meurtriers sortent par groupes. Ils sont menottés et mis dans des voitures Pick-up. Escortés par les gendarmes, ils sont au niveau du portail de la maison, lieux où a commencé la bagarre, le fameux dimanche 22 avril 2012. Soumis aux questions des enquêteurs, ils répondent et les gendarmes prennent leur décamètre et commencent à mesurer.
Quelques minutes plus tard, ils retournent à l’intérieur de la maison. Des va-et-viens qu’ils vont faire à trois reprises, avant de prendre la route de Malicounda. Là-bas, les enquêteurs et les présumés tueurs vont faire plus de cinq allers-retours sur l’axe. Que cherchaient-ils ? Personne ne sait sinon que c’est un fait nouveau, car ce lieu n’a jamais figuré dans les rapports.
«Ils voulaient les enterrer dans ce bâtiment, mais…»
Après 15h, quatre coups de feu tirés en l’air retentissent à l’intérieur de la maison. Malgré la forte canicule, les faits et gestes des présumés meurtriers ont été répétés plusieurs fois. Après plus de 5h passées, dans la maison et dehors, pour reconstituer le déroulement de la bagarre et du meurtre, il ne restait que l’étape de l’enterrement des deux corps non loin du domicile de Béthio Thioune.
Pour se rendre sur les lieux, plus d’une dizaine de voitures roulent en file indienne, passent derrière la maison de Béthio, dans la direction de Malicounda. Après plus d’un kilomètre et demi, les voitures arrivent d’abord dans une maison en chantier, le chauffeur de Béthio, Pape Laye et quatre autres présumés meurtriers descendent de la voiture, ils entrent dans le bâtiment avec quelques gendarmes. Un ouvrier travaillant sur les lieux explique : «C’est dans ce bâtiment que les corps de Bara Sow et Ababacar Diagne ont été d’abord déposés, ils voulaient les enterrer dans le bâtiment mais la terre était dure car le propriétaire avait déjà mis du béton pour faire la dalle. C’est ensuite qu’ils sont sortis pour aller voir ailleurs.»
Quelques minutes plus tard, les voitures sortent et prennent la direction du lieu, une zone recouverte d’herbes et d’arbustes actuellement, où avaient été enterrés les disciples de Béthio. Sur les lieux aussi, plusieurs gestes seront répétés par les présumés meurtriers.
Il est 17h 34 mn, après plus de deux heures passées sur ce lieu, les voitures s’ébranlent en direction du domicile de Cheikh Béthio. Les deux Pick-up et la voiture qui transporte le Cheikh ainsi que quelques gendarmes suivis des enquêteurs entrent encore dans la maison avant d’en ressortir à 18h 07 minutes, dans le fourgon qui transporte les présumés meurtriers. Ces derniers d’entonner ceci : «Cheikh bi ya beuri dolé, cheikh bi ya beuri dolé…» Les voitures prennent la direction de la prison de Thiès, le voyage du Cheikh et de ses talibés aura duré 8 heures.
A 18h 10 mn, le grand portail de couleur noire du domicile de Béthio se referme.
Alioune Badara Cissé
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