Alger
S'il y a des «progrès politiques» à faire au sud du Mali pour «rapprocher les populations du Nord et du Sud et préserver l'intégrité du pays», «le moment venu, il faudra traiter les mouvements terroristes qui sévissent au nord par les moyens qui conviennent». Ce n'était pas un secret diplomatique: lors de sa visite à Alger dimanche et lundi, Laurent Fabius a plaidé pour une intervention militaire au nord du Mali, la France ne pouvant pas être, selon ses propres termes, «en première ligne» dans une telle action. «La solution du Mali est entre les mains des Maliens», a rappelé son homologue algérien, Mourad Medelci, lors d'une conférence de presse conjointe, en insistant sur la priorité donnée au «dialogue politique», alors même que la position de principe des Algériens, opposés à toute ingérence, a évolué au cours des dernières semaines.
Lors de la dernière réunion sur le Mali, début juillet, à Alger, où se trouvaient des ministres des pays du Sahel mais aussi Hélène Le Gal, conseillère de François Hollande pour les questions africaines, et Jean Félix-Paganon, représentant du ministère français des Affaires étrangères pour la Sahel, il s'est murmuré qu'Alger s'était laissé convaincre de la nécessité d'une intervention militaire en cas d'échec de la diplomatie
Messages d'amitié
Aussi à l'ordre du jour de cette première prise de contact: l'incontournable dossier des relations bilatérales. «Une nouvelle page est en train de s'écrire entre nos deux pays», a assuré lundi Laurent Fabius après un déjeuner et «une longue conversation» avec le président Bouteflika. «J'ai senti un nouvel état d'esprit dans nos relations, a-t-il ajouté, et que nous allions pouvoir faire beaucoup de choses en commun.» Les messages d'amitié que se sont envoyés les présidents à l'occasion de la victoire de François Hollande, du 14 Juillet et du cinquantenaire de l'indépendance algérienne avaient déjà laissé entrevoir une volonté commune de faire le point sur le passé - sans qu'il soit pour autant question de repentance, le président Bouteflika ne l'ayant jamais exigée de la France. «Lancer un nouvel élan, passer à un nouveau stade, partenariat d'exception ne sont pas des mots en l'air. Ce sont des volontés concrètes qui existent à la fois du côté algérien et du côté français», a souligné lundi Laurent Fabius.
Alger attendait surtout de Paris un signal indiquant que le travail entrepris avec le gouvernement Sarkozy serait poursuivi. Le ministre français des Affaires étrangères a promis qu'aux projets sur lesquels le gouvernement précédent avait travaillé (Lafarge, Renault, pétrochimie) s'ajouteraient de nouveaux chantiers comme l'ouverture d'écoles françaises à Oran, à Annaba et peut-être dans une troisième ville, ou un partenariat dans le domaine de la défense. «J'ai déposé la semaine dernière au Conseil des ministres un projet de loi pour l'approbation d'un accord de coopération dans le domaine de la défense entre la France et l'Algérie», a rappelé Laurent Fabius.
Concernant la circulation des personnes, le ministre a convenu qu'il y avait «des progrès à faire»: ce dossier sensible (les discussions pour la révision de l'accord de 1968 entre la France et l'Algérie avancent laborieusement) reviendra à Emmanuel Valls, dont la visite prochaine à Alger a été annoncée dimanche. Il précédera François Hollande, attendu en octobre pour conclure un «partenariat de grande dimension».
Par Mélanie Matarese
S'il y a des «progrès politiques» à faire au sud du Mali pour «rapprocher les populations du Nord et du Sud et préserver l'intégrité du pays», «le moment venu, il faudra traiter les mouvements terroristes qui sévissent au nord par les moyens qui conviennent». Ce n'était pas un secret diplomatique: lors de sa visite à Alger dimanche et lundi, Laurent Fabius a plaidé pour une intervention militaire au nord du Mali, la France ne pouvant pas être, selon ses propres termes, «en première ligne» dans une telle action. «La solution du Mali est entre les mains des Maliens», a rappelé son homologue algérien, Mourad Medelci, lors d'une conférence de presse conjointe, en insistant sur la priorité donnée au «dialogue politique», alors même que la position de principe des Algériens, opposés à toute ingérence, a évolué au cours des dernières semaines.
Lors de la dernière réunion sur le Mali, début juillet, à Alger, où se trouvaient des ministres des pays du Sahel mais aussi Hélène Le Gal, conseillère de François Hollande pour les questions africaines, et Jean Félix-Paganon, représentant du ministère français des Affaires étrangères pour la Sahel, il s'est murmuré qu'Alger s'était laissé convaincre de la nécessité d'une intervention militaire en cas d'échec de la diplomatie
Messages d'amitié
Aussi à l'ordre du jour de cette première prise de contact: l'incontournable dossier des relations bilatérales. «Une nouvelle page est en train de s'écrire entre nos deux pays», a assuré lundi Laurent Fabius après un déjeuner et «une longue conversation» avec le président Bouteflika. «J'ai senti un nouvel état d'esprit dans nos relations, a-t-il ajouté, et que nous allions pouvoir faire beaucoup de choses en commun.» Les messages d'amitié que se sont envoyés les présidents à l'occasion de la victoire de François Hollande, du 14 Juillet et du cinquantenaire de l'indépendance algérienne avaient déjà laissé entrevoir une volonté commune de faire le point sur le passé - sans qu'il soit pour autant question de repentance, le président Bouteflika ne l'ayant jamais exigée de la France. «Lancer un nouvel élan, passer à un nouveau stade, partenariat d'exception ne sont pas des mots en l'air. Ce sont des volontés concrètes qui existent à la fois du côté algérien et du côté français», a souligné lundi Laurent Fabius.
Alger attendait surtout de Paris un signal indiquant que le travail entrepris avec le gouvernement Sarkozy serait poursuivi. Le ministre français des Affaires étrangères a promis qu'aux projets sur lesquels le gouvernement précédent avait travaillé (Lafarge, Renault, pétrochimie) s'ajouteraient de nouveaux chantiers comme l'ouverture d'écoles françaises à Oran, à Annaba et peut-être dans une troisième ville, ou un partenariat dans le domaine de la défense. «J'ai déposé la semaine dernière au Conseil des ministres un projet de loi pour l'approbation d'un accord de coopération dans le domaine de la défense entre la France et l'Algérie», a rappelé Laurent Fabius.
Concernant la circulation des personnes, le ministre a convenu qu'il y avait «des progrès à faire»: ce dossier sensible (les discussions pour la révision de l'accord de 1968 entre la France et l'Algérie avancent laborieusement) reviendra à Emmanuel Valls, dont la visite prochaine à Alger a été annoncée dimanche. Il précédera François Hollande, attendu en octobre pour conclure un «partenariat de grande dimension».
Par Mélanie Matarese