Ces excellents rappels de Serigne Touba aux musulmans, et plus particulièrement à tous ses disciples, s’avèrent d’autant plus actuels en ces temps de « dàggasanté » par médias interposés. Avec la nouvelle mode des polémiques injurieuses et des attaques personnelles ou interconfrériques ou entre obédiences (Soufie/Salafite), via YouTube et Facebook, qui minent non seulement l’unité de tous les musulmans autour de l’essentiel (la préservation des valeurs morales et religieuses léguées par nos Vertueux Anciens), mais risquent, à terme, de semer les graines pernicieuses de déstabilisation de notre pays exposé pourtant aux menaces de la sous-région. Nous poussant même à nous interroger si les prochains Boko Haram ne sortiront pas un jour de nos propres flancs…
Au moment où notre nation a plus que jamais besoin d’unité, de fraternité, d’engagement collectif pour améliorer le sort plus que précaire de nos compatriotes, il n’est assurément plus futile et plus pernicieuse occupation que ces réc ents débats stériles tous azimuts portant sur des détails historiques ou spirituels sans aucune véritable plus-value. Ni pour notre religion, ni pour notre pays. Ni même pour la mémoire de nos illustres devanciers dont nos comportements actuels sont loin d’honorer la mémoire et les relations fraternelles qu’ils ont toujours su entretenir. Ils ne sont nullement pas, non plus, conformes aux orientations fortes sur l’unité et
l’abstention envers les causes de discorde que ne cesse de nous rappeler Cheikh Sidy Moukhtar (puisse le Seigneur lui prêter longue vie).
N’est-il pas temps que l’on se souvienne du principe de Dieu : « Les croyants ne sont rien d’autres que des frères ». Des frères qui s’insultent mutuellement et publiquement ? Certainement pas !
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Cheikh A. Bamba dans son traité sur les Règles de Bonne Conduite, Nahju Hadâil Hâj (La Voie de la Satisfaction des Voeux, v. 71-72, 94-100 et commentaires)
« Endure avec patience les injures et ne les rends à personne. Comporte-toi suivant le conseil du [Poète] rompu en Bonne Conduite : « J’ignore dédaigneusement les propos du calomniateur… »
Car l’échange de propos injurieux et le fait de se traiter mutuellement de menteurs ou de se battre font partie des pires habitudes.
Fais du silence ta réponse si jamais tu es incapable de répondre à un propos. En effet, il arrive des fois qu’une parole ne trouve sa réponse que dans le silence…
Conformément au fameux adage : « Si la parole était d’argent, le silence serait d’or… »
Et si jamais quelqu’un se méprend sur ton compte [en te calomniant], détourne-toi de lui et garde le silence.
Ainsi que l’a ordonné DIEU TRES-HAUT :
« Détourne-toi des ignorants. »
« Et quand les ignorants s’adressent [aux Serviteurs de DIEU], ceux-ci leur répondent avec calme et sérénité… » (Coran)
C’est ainsi qu’un Poète a dit : « Il m’arrive de passer devant une personne malveillante médisant sur mon compte, je m’abstiens alors dignement [de répliquer] et me dis : « Il ne s’adresse certainement pas à moi… » »
L’échange de propos outrageants et le fait de se traiter mutuellement de menteurs font assurément partie des pires habitudes et des moeurs les plus vulgaires…
(…) Ne dis jamais à quelqu’un « tu mens ! » ou « ce n’est pas vrai ! » ou « tu t’es fourvoyé ! »
…Ou tout autre propos de nature à frustrer [ton interlocuteur], fut-il un petit enfant, car cela constitue assurément une maladresse [à éviter].
S’il parle de quelque chose que tu ne connais pas, admets son point de vue ; ainsi feras-tu preuve de noblesse.
Dis-lui plutôt « je ne voyais pas les choses ainsi… » ou « je croyais plutôt que… » ou « je ne savais vraiment pas cela »
…Et d’autres expressions du genre parmi les belles formules à même de réjouir au lieu d’offenser et de susciter la discorde
Habitue ta langue à dire le bien, tu seras de la sorte bienheureux et préservé de tout mal
Conformément aux propos du Prophète, le Maître des créatures – la Paix soit éternellement sur lui :
« Quiconque croit en DIEU et au Jour du Jugement Dernier se doit de dire le bien ou se taire »
Un poète a également dit en ce sens : « Habitue ta langue à dire des choses convenables, tu en tireras profit ; certes la langue prend toujours l’habitude qu’on lui a inculquée »
« En effet ta langue usera en toute circonstance de l’habitude que tu lui as donnée, que ce soit en bien ou en mal, réfléchis donc sur la manière de te parfaire… »