Alors que les Sénégalais vivent dans une pauvreté souvent extrême et que le pays est menacé par la vague islamiste venue du Sahel, la première question posée par une journaliste américaine a porté sur la décision rendue la veille par la Cour suprême américaine favorable au mariage homosexuel. Elle s'adressait non seulement à M. Obama, mais au président sénégalais, pour ainsi dire sommé de prendre position sur une éventuelle décriminalisation de l'homosexualité au Sénégal.
PAYS DIFFÉRENTS, RELIGIONS DIFFÉRENTES
Le président américain a salué "une victoire pour la démocratie américaine. Je crois, a-t-il ajouté, qu'à la racine de ce que nous sommes en tant que peuple, en tant qu'Américains, il y a le précepte de base que nous sommes tous égaux devant la loi".
Diplomate, Barack Obama, a rappelé que des pays différents, des religions différentes pouvaient avoir des "visions différentes", mais que le devoir des Etats était de "traiter chacun également".
Qu'allait répondre le chef de l'Etat sénégalais, lui qui dirige un pays musulman où l'homosexualité, tabou absolu, est un sujet politiquement instrumentalisé, notamment par les islamistes qui y voient la marque de l'occident décadent ?
"PAS PRÊTS À DÉPÉNALISER L'HOMOSEXUALITÉ"
Macky Sall ne s'est pas démonté. "Le Sénégal est un pays tolérant qui ne fait pas de discrimination en termes de traitement sur les droits (...). Mais on n'est pas prêts à dépénaliser l'homosexualité. C'est l'option du Sénégal pour le moment. Cela ne veut pas dire que nous sommes homophobes. Mais il faut que la société absorbe, prenne le temps de traiter ces questions sans qu'il y ait pression."
Mais le président sénégalais ne s'est pas contenté de cette riposte prudente. "C'est comme la peine de mort, a-t-il taclé, une question que chaque pays traite [à sa façon]. Nous l'avons abolie depuis longtemps. Dans d'autres pays, elle s'impose parce que la situation l'exige. Nous respectons le choix de chaque Etat." Le Sénégal a aboli le châtiment suprême depuis 2004. Seuls dix-huit des cinquante Etats des Etats-Unis en ont fait autant. Choc des cultures, choc des mots et des éloquences.
Source:Lemonde
PAYS DIFFÉRENTS, RELIGIONS DIFFÉRENTES
Le président américain a salué "une victoire pour la démocratie américaine. Je crois, a-t-il ajouté, qu'à la racine de ce que nous sommes en tant que peuple, en tant qu'Américains, il y a le précepte de base que nous sommes tous égaux devant la loi".
Diplomate, Barack Obama, a rappelé que des pays différents, des religions différentes pouvaient avoir des "visions différentes", mais que le devoir des Etats était de "traiter chacun également".
Qu'allait répondre le chef de l'Etat sénégalais, lui qui dirige un pays musulman où l'homosexualité, tabou absolu, est un sujet politiquement instrumentalisé, notamment par les islamistes qui y voient la marque de l'occident décadent ?
"PAS PRÊTS À DÉPÉNALISER L'HOMOSEXUALITÉ"
Macky Sall ne s'est pas démonté. "Le Sénégal est un pays tolérant qui ne fait pas de discrimination en termes de traitement sur les droits (...). Mais on n'est pas prêts à dépénaliser l'homosexualité. C'est l'option du Sénégal pour le moment. Cela ne veut pas dire que nous sommes homophobes. Mais il faut que la société absorbe, prenne le temps de traiter ces questions sans qu'il y ait pression."
Mais le président sénégalais ne s'est pas contenté de cette riposte prudente. "C'est comme la peine de mort, a-t-il taclé, une question que chaque pays traite [à sa façon]. Nous l'avons abolie depuis longtemps. Dans d'autres pays, elle s'impose parce que la situation l'exige. Nous respectons le choix de chaque Etat." Le Sénégal a aboli le châtiment suprême depuis 2004. Seuls dix-huit des cinquante Etats des Etats-Unis en ont fait autant. Choc des cultures, choc des mots et des éloquences.
Source:Lemonde