Des centaines de personnes ont fui jeudi des quartiers de Damas, la capitale, théâtre de combats d'une extrême violence, au lendemain de l'attentat ayant décapité l'appareil sécuritaire syrien. L'exode a concerné un secteur situé à la périphérie de Mazzé (ouest) et les quartiers d'al-Tadamon et du camp palestinien de Yarmouk. Selon une source sécuritaire libanaise citée par l'AFP, plus de 18.600 Syriens, en provenance de Damas notamment, se sont réfugiés au Liban depuis mercredi. De leur côté, les ressortissants irakiens installés en Syrie fuyaient «par milliers» pour rentrer chez eux, alors que les rebelles syriens ont pris le contrôle jeudi de la totalité des postes frontières avec l'Irak voisin, ont annoncé les autorités irakiennes. La population redoute une opération d'envergure des forces régulières.
L'armée a demandé à la population de s'éloigner des zones de combats. «Jusqu'à présent, l'armée avait fait preuve de retenue dans ses opérations, mais, depuis l'attentat, elle est décidée à utiliser toutes les armes en sa possession pour en finir avec les terroristes», a déclaré un responsable militaire à l'AFP. Ce dernier a ajouté que «ces combats d'une extrême violence devraient se poursuivre pendant les prochaines quarante-huit heures, avant le début du ramadan».
Bachar el-Assad est apparu hier à la télévision s'entretenant avec le nouveau ministre de la Défense depuis le palais présidentiel de Damas. Au cours de la journée, l'agence Reuters avait pourtant annoncé qu'il avait quitté la capitale pour Lattaquié, grande ville du «pays alaouite», bastion du régime, afin de superviser la riposte. Puis l'information avait été démentie par des sources proches du pouvoir. La confusion serait née, en fait, de l'arrivée par avion, mercredi soir à Lattaquié, de sa mère Anissa et de sa sœur, Boushra, la veuve d'Assef Shawkat, venues enterrer l'ancien patron des renseignements militaires.
Les circonstances de sa mort ainsi que celle des deux autres cadres sécuritaires disparus mercredi dans l'attentat restent peu claires. Contrairement aux attaques précédentes, aucune image n'a été diffusée par les médias officiels. Une chose paraît sûre: il ne s'agirait pas d'un attentat suicide, mais plutôt de l'infiltration d'un proche de Hicham Bekhtiar, haut responsable de la sécurité, qui aurait introduit une mallette piégée ou caché des explosifs dans le plafond de la pièce où se tenait une réunion du Comité de la sécurité nationale. Le «traître et plusieurs complices» auraient été arrêtés, indiquent plusieurs sources à Damas.
«Le traître» aurait été arrêté
Le ministère de l'Information a accusé la Turquie, qui abrite les dissidents de l'Armée syrienne libre (ASL), ainsi que des services de renseignements occidentaux d'avoir aidé à la préparation de l'attentat. À Genève, un membre de l'équipe de Kofi Annan, le médiateur international, estime que «cet attentat n'a pas pu être commis sans l'appui de services de renseignements extérieurs». Damas soupçonnerait Ankara d'avoir voulu se venger de l'attaque contre un de ses avions, le mois dernier.
Parmi les blessés, figure également, selon nos informations, le général Amine Sharabeh, ancien adjoint d'Assef Shawkat aux renseignements militaires, dont un enfant au moins travaille en France. «C'est le début de la fin du régime», affirme Georges Sabra, porte-parole du Conseil national syrien, principale formation de l'opposition. Un autre opposant de longue date, Faouaz Tello, estime, lui, que le commandement de l'ASL pourrait avoir du mal à maintenir les lignes d'approvisionnement de ses combattants. Selon lui, «les rebelles pourraient devoir procéder à un retrait tactique, comme ils l'ont fait dans d'autres villes». Le secrétaire général de l'Organisation de coopération islamique (OCI), Ekmeleddin Ihsanoglu, a pressé le raïs syrien de faire «des sacrifices» pour sauver son pays. Sous-entendu, Bachar el-Assad doit quitter le pouvoir pour épargner d'autres violences meurtrières à son pays.
Par Georges Malbrunot
L'armée a demandé à la population de s'éloigner des zones de combats. «Jusqu'à présent, l'armée avait fait preuve de retenue dans ses opérations, mais, depuis l'attentat, elle est décidée à utiliser toutes les armes en sa possession pour en finir avec les terroristes», a déclaré un responsable militaire à l'AFP. Ce dernier a ajouté que «ces combats d'une extrême violence devraient se poursuivre pendant les prochaines quarante-huit heures, avant le début du ramadan».
Bachar el-Assad est apparu hier à la télévision s'entretenant avec le nouveau ministre de la Défense depuis le palais présidentiel de Damas. Au cours de la journée, l'agence Reuters avait pourtant annoncé qu'il avait quitté la capitale pour Lattaquié, grande ville du «pays alaouite», bastion du régime, afin de superviser la riposte. Puis l'information avait été démentie par des sources proches du pouvoir. La confusion serait née, en fait, de l'arrivée par avion, mercredi soir à Lattaquié, de sa mère Anissa et de sa sœur, Boushra, la veuve d'Assef Shawkat, venues enterrer l'ancien patron des renseignements militaires.
Les circonstances de sa mort ainsi que celle des deux autres cadres sécuritaires disparus mercredi dans l'attentat restent peu claires. Contrairement aux attaques précédentes, aucune image n'a été diffusée par les médias officiels. Une chose paraît sûre: il ne s'agirait pas d'un attentat suicide, mais plutôt de l'infiltration d'un proche de Hicham Bekhtiar, haut responsable de la sécurité, qui aurait introduit une mallette piégée ou caché des explosifs dans le plafond de la pièce où se tenait une réunion du Comité de la sécurité nationale. Le «traître et plusieurs complices» auraient été arrêtés, indiquent plusieurs sources à Damas.
«Le traître» aurait été arrêté
Le ministère de l'Information a accusé la Turquie, qui abrite les dissidents de l'Armée syrienne libre (ASL), ainsi que des services de renseignements occidentaux d'avoir aidé à la préparation de l'attentat. À Genève, un membre de l'équipe de Kofi Annan, le médiateur international, estime que «cet attentat n'a pas pu être commis sans l'appui de services de renseignements extérieurs». Damas soupçonnerait Ankara d'avoir voulu se venger de l'attaque contre un de ses avions, le mois dernier.
Parmi les blessés, figure également, selon nos informations, le général Amine Sharabeh, ancien adjoint d'Assef Shawkat aux renseignements militaires, dont un enfant au moins travaille en France. «C'est le début de la fin du régime», affirme Georges Sabra, porte-parole du Conseil national syrien, principale formation de l'opposition. Un autre opposant de longue date, Faouaz Tello, estime, lui, que le commandement de l'ASL pourrait avoir du mal à maintenir les lignes d'approvisionnement de ses combattants. Selon lui, «les rebelles pourraient devoir procéder à un retrait tactique, comme ils l'ont fait dans d'autres villes». Le secrétaire général de l'Organisation de coopération islamique (OCI), Ekmeleddin Ihsanoglu, a pressé le raïs syrien de faire «des sacrifices» pour sauver son pays. Sous-entendu, Bachar el-Assad doit quitter le pouvoir pour épargner d'autres violences meurtrières à son pays.
Par Georges Malbrunot