Le Conseil départemental de la jeunesse de Gossas a initié un programme de formation des jeunes qui n’ont pas réussi dans les études. Il a lancé, en 2014, l’École de la deuxième chance. Zoom sur cet établissement de formation professionnelle qui forme dans divers métiers.
À Gossas, sur la route reliant Diourbel à Kaolack, en face de la pharmacie « Le secouriste » et à l’angle de la route qui mène à Fatick (en passant par Diakhao), une plaque au mur avec l’écriteau « École de la deuxième chance » attire l’attention. Son slogan : « agir pour servir ». Une initiative du Conseil départemental de la jeunesse de Gossas. L’établissement, lancé en 2014, compte un bâtiment aux couleurs défraichies et un hangar où sont installés de nombreux professionnels et leurs apprenants. Il y a deux arbres acacias dans l’enceinte de l’établissement. On y retrouve beaucoup de motos et de fauteuils. L’École de la deuxième chance est le fruit de la coopération avec des partenaires français, explique Amadou Doudou Ly, le président du Conseil départemental de la jeunesse.
« Nous avons remarqué qu’à Gossas, beaucoup d’élèves qui n’ont pas réussi dans les études avaient du mal à se former. C’est dans ce cadre que nous avons créé ce centre avec des partenaires français. Ils ont assuré le financement ». Il nous a fait visiter les lieux en novembre dernier. Ici, les jeunes sont formés gratuitement en menuiserie bois, menuiserie métallique, mécanique moto et auto, maçonnerie. « Nous donnons aux maîtres un cadre idéal pour exercer et former les jeunes. Ils ne paient rien », renseigne le président du Conseil départemental de la jeunesse. Abdoulaye Sèye, directeur général du centre, loue la qualité de la formation dans l’établissement puisqu’en trois ans, l’apprenant est opérationnel. « Ce centre est une bonne chose. Avant, les jeunes faisaient 10 ans dans un atelier. Ici en trois ans, l’apprenant est opérationnel », affirme M. Sèye. L’école a déjà formé neuf jeunes qui ont obtenu leur Certificat d’aptitude professionnelle (Cap) reconnu par l’État, ajoute-t-il.
Ce jour de novembre 2024, Arona Ndiaye est en plein travail avec un de ses apprenants. Il est en train de raboter un morceau de bois pour fabriquer des meubles. De petite taille, M. Ndiaye se félicite de la création de l’École de la deuxième chance qui aide les professionnels mais également les jeunes. Actuellement, il est en train de former trois jeunes en menuiserie. « Nous sélectionnons et formons gratuitement les jeunes. C’est un bon endroit car ici, nous n’avons pas peur d’être déguerpis. Nous travaillons dans la sérénité », note M. Ndiaye. Il soutient que beaucoup de jeunes sont formés et son maintenant devenus autonomes.
En face de Arona Ndiaye, Baye Zale et ses élèves s’affairent sur une moto. Lui aussi, forme quatre élèves en mécanique moto. « Ce centre est une aubaine pour nous, artisans de Gossas. C’est un bon endroit pour travailler. Il est accessible », note avec enthousiasme Baye Zale. Tout comme Arona, il soutient avoir formé des jeunes qui travaillent maintenant pour leur propre compte.
Les élèves ne se plaignent pas et louent le professionnalisme de leurs maîtres. Adama Faye, apprenti en mécanique moto dans le centre depuis trois ans, a arrêté les études en classe de Ce2, il prévoit après sa formation, de créer son propre atelier. « Nous remercions les initiateurs de ce centre. C’est une bonne école », confie-t-il.
Initiative du Conseil départemental de la jeunesse
Non loin du centre, se trouve l’atelier pour la mécanique automobile. Selon le président du Conseil départemental de la jeunesse, c’est pour donner plus d’espace et ne pas encombrer le centre avec les véhicules que la mécanique auto a été placée à côté. Sur place, nous avons trouvé Babacar Niang et ses élèves. « Ici, il n’y a pas de déguerpissement. On nous laisse travailler tranquillement. C’est une initiative louable du Conseil départemental de la jeunesse », se félicite M. Ndiaye, qui est actuellement en train d’assurer la formation de 20 élèves.
Il souhaite tout de même la dotation en outils et le renforcement de capacités. « Dans la mécanique automobile, nous avons besoin d’un renforcement de capacités, surtout dans l’électronique », confie Babacar Ndiaye. Une demande bien prise en compte par le Conseil départemental de la jeunesse. Son président, Amadou Doudou Ly, informe avoir écrit au 3Fpt pour une demande de formation et de renforcement de capacités des mécaniciens.
Le président du centre, Abdoulaye Sèye, soulève des problèmes notamment l’accès difficile au bois, la principale matière première en menuiserie. Il déplore aussi le fait que beaucoup de jeunes, au lieu de venir recevoir une formation gratuitement, préfèrent le transport avec les motocyclettes. Il souhaite l’accompagnement de l’État par l’octroi d’une subvention pour prendre en charge la restauration des apprenants et le volet médical.
Source : https://www.seneplus.com/education/la-decouverte-d...