Julian Assange peut rester huit ans, ou même «deux siècles» à l'ambassade d'Équateur à Londres, selon Rafael Correa. Le président équatorien est tout à fait déterminé à offrir sa protection au fondateur de WikiLeaks dans la représentation diplomatique de son pays en Grande-Bretagne, jusqu'à ce qu'il puisse rejoindre l'Amérique du Sud. L'Australien éviterait ainsi une extradition vers la Suède, où il est accusé de viol et d'agressions sexuelles. Et tant pis si l'accueil d'Assange dans le quartier de Knightsbridge a été un peu improvisé.
Le personnel de l'ambassade aurait en effet été pris de court lorsque l'homme qui avait révélé des secrets du Pentagone est arrivé, le 14 juin dernier. L'ambassadrice elle-même, Ana Alba, a dû rapporter dans un premier temps un matelas gonflable de chez elle et le faire installer dans l'une des pièces du rez-de-chaussée. Il a aussi fallu acheter un réfrigérateur plus grand, car la petite ambassade londonienne n'avait pas de cuisine à proprement parler.
Ce fut un grand étonnement pour les employés lorsqu'ils ont vu débarquer 50 policiers britanniques la semaine dernière, après que le Royaume-Uni eut fait savoir à l'Équateur qu'il estimait avoir le droit de pénétrer dans le bâtiment. Le personnel a ainsi pu apercevoir un bobby escaladant un escalier de secours et un autre campant à l'extérieur en face des toilettes.
Mais l'ambassade équatorienne se dit prête à résister aux pressions et, selon Rafael Correa, le déblocage de la situation ne tient qu'à une décision britannique: «Tout ceci peut prendre fin demain, a déclaré le président à la BBC, si le Royaume-Uni garantit un passage sécurisé vers l'Équateur. Ou cela peut prendre des mois, voire des années, si M. Assange ne peut quitter l'ambassade de l'Équateur à Londres.» Laisser filtrer que l'ambassade s'est équipée d'un grand frigo n'est donc pas si anecdotique: il s'agit de montrer que le pays ne compte pas fléchir de sitôt.
«Preuve de bonne foi»
L'Équateur a d'ailleurs décidé de regrouper les pays d'Amérique latine à Washington vendredi pour évoquer ce qu'il qualifie de «menaces» de la Grande-Bretagne. Au programme des discussions, l'acte «hostile et inamical» du Royaume-Uni, ayant consisté à invoquer la loi de 1987 sur le statut des locaux diplomatiques et consulaires, qui l'autorise à lever le statut diplomatique d'une ambassade dans certains cas. De quoi l'autoriser à aller chercher Assange de force dans le bâtiment de briques rouges du numéro 3 Hans Crescent, à Londres.
De son côté, le Royaume-Uni a fait savoir qu'il avait une «obligation légale» de renvoyer le fondateur de WikiLeaks à Stockholm. Mais Londres tente tout de même de calmer le jeu en se disant ouvert au dialogue. Le Foreign Office a d'ailleurs envoyé jeudi matin à l'Équateur une lettre dont le contenu n'a pas été dévoilé, mais ayant pour objectif de rouvrir les discussions. Quito réclamait avant de parler à la Grande-Bretagne une note écrite de renoncement à forcer les portes de son ambassade. Ce serait une «preuve de bonne foi», affirme Correa.
Par Rose Claverie
Le personnel de l'ambassade aurait en effet été pris de court lorsque l'homme qui avait révélé des secrets du Pentagone est arrivé, le 14 juin dernier. L'ambassadrice elle-même, Ana Alba, a dû rapporter dans un premier temps un matelas gonflable de chez elle et le faire installer dans l'une des pièces du rez-de-chaussée. Il a aussi fallu acheter un réfrigérateur plus grand, car la petite ambassade londonienne n'avait pas de cuisine à proprement parler.
Ce fut un grand étonnement pour les employés lorsqu'ils ont vu débarquer 50 policiers britanniques la semaine dernière, après que le Royaume-Uni eut fait savoir à l'Équateur qu'il estimait avoir le droit de pénétrer dans le bâtiment. Le personnel a ainsi pu apercevoir un bobby escaladant un escalier de secours et un autre campant à l'extérieur en face des toilettes.
Mais l'ambassade équatorienne se dit prête à résister aux pressions et, selon Rafael Correa, le déblocage de la situation ne tient qu'à une décision britannique: «Tout ceci peut prendre fin demain, a déclaré le président à la BBC, si le Royaume-Uni garantit un passage sécurisé vers l'Équateur. Ou cela peut prendre des mois, voire des années, si M. Assange ne peut quitter l'ambassade de l'Équateur à Londres.» Laisser filtrer que l'ambassade s'est équipée d'un grand frigo n'est donc pas si anecdotique: il s'agit de montrer que le pays ne compte pas fléchir de sitôt.
«Preuve de bonne foi»
L'Équateur a d'ailleurs décidé de regrouper les pays d'Amérique latine à Washington vendredi pour évoquer ce qu'il qualifie de «menaces» de la Grande-Bretagne. Au programme des discussions, l'acte «hostile et inamical» du Royaume-Uni, ayant consisté à invoquer la loi de 1987 sur le statut des locaux diplomatiques et consulaires, qui l'autorise à lever le statut diplomatique d'une ambassade dans certains cas. De quoi l'autoriser à aller chercher Assange de force dans le bâtiment de briques rouges du numéro 3 Hans Crescent, à Londres.
De son côté, le Royaume-Uni a fait savoir qu'il avait une «obligation légale» de renvoyer le fondateur de WikiLeaks à Stockholm. Mais Londres tente tout de même de calmer le jeu en se disant ouvert au dialogue. Le Foreign Office a d'ailleurs envoyé jeudi matin à l'Équateur une lettre dont le contenu n'a pas été dévoilé, mais ayant pour objectif de rouvrir les discussions. Quito réclamait avant de parler à la Grande-Bretagne une note écrite de renoncement à forcer les portes de son ambassade. Ce serait une «preuve de bonne foi», affirme Correa.
Par Rose Claverie