En Chine, tout s'achète et se revend. On connaissait la commercialisation du lait frelaté, les trafics d'organes et l'écoulement des faux sacs Vuitton, mais l'imagination des criminels à la petite semaine est désormais sans limites. Et l'appât du gain, même le plus modeste, insatiable. Aujourd'hui, même les données personnelles des nourrissons sont sur le marché de contrebande. Une avancée dans la criminalité qui risque de faire rêver les agences de marketing du monde entier à la recherche d'informations toujours plus précises sur leurs consommateurs cibles. Les marketeurs en ont rêvé, Shanghaï l'a fait.
Les jeunes parents de la métropole chinoise ne se doutaient pas que «Big Brother» savait déjà tout de leur rejeton. Et que des entreprises bien informées sauront leur proposer sur mesure les produits dont ils ont besoin dans les prochaines décennies.
C'est désormais chose faite grâce à ce scandale d'un nouveau genre, éventé par la police chinoise: la revente des données personnelles des enfants dès leur naissance.
Un employé d'une firme high-tech en charge de la maintenance informatique de la municipalité de Shanghaï a revendu les informations personnelles concernant 200.000 bébés. Soit l'ensemble des naissances survenues dans les maternités de la ville durant l'année 2011 et jusqu'à avril de cette année!
48 personnes étaient au courant du trafic
Près de 200 millions d'informations sur la nouvelle génération de Shanghaïens ont été ainsi subtilisées par un ingénieur informatique. L'homme n'était pas un hacker désintéressé, puisqu'il a revendu son fichier à un représentant d'assurances ayant de la suite dans les idées. Après avoir stocké les précieuses données lui permettant de démarcher les jeunes parents pour leur proposer des contrats d'assurances ciblés, ce représentant a ensuite revendu son trésor à une filiale chinoise d'un groupe américain, Dun & Bradstreet, spécialisé dans la collecte et la gestion d'informations.
Jusqu'à ce que le scandale éclate et que la police remonte la filière en interrogeant 48 personnes qui étaient au courant de ce trafic high-tech. Les enquêteurs ont découvert que les 200 millions de données avaient été vendues pour la modique somme de 3800 euros… Il n'y a pas de petit profit dans l'immense Chine.
Par Sébastien Falletti
Les jeunes parents de la métropole chinoise ne se doutaient pas que «Big Brother» savait déjà tout de leur rejeton. Et que des entreprises bien informées sauront leur proposer sur mesure les produits dont ils ont besoin dans les prochaines décennies.
C'est désormais chose faite grâce à ce scandale d'un nouveau genre, éventé par la police chinoise: la revente des données personnelles des enfants dès leur naissance.
Un employé d'une firme high-tech en charge de la maintenance informatique de la municipalité de Shanghaï a revendu les informations personnelles concernant 200.000 bébés. Soit l'ensemble des naissances survenues dans les maternités de la ville durant l'année 2011 et jusqu'à avril de cette année!
48 personnes étaient au courant du trafic
Près de 200 millions d'informations sur la nouvelle génération de Shanghaïens ont été ainsi subtilisées par un ingénieur informatique. L'homme n'était pas un hacker désintéressé, puisqu'il a revendu son fichier à un représentant d'assurances ayant de la suite dans les idées. Après avoir stocké les précieuses données lui permettant de démarcher les jeunes parents pour leur proposer des contrats d'assurances ciblés, ce représentant a ensuite revendu son trésor à une filiale chinoise d'un groupe américain, Dun & Bradstreet, spécialisé dans la collecte et la gestion d'informations.
Jusqu'à ce que le scandale éclate et que la police remonte la filière en interrogeant 48 personnes qui étaient au courant de ce trafic high-tech. Les enquêteurs ont découvert que les 200 millions de données avaient été vendues pour la modique somme de 3800 euros… Il n'y a pas de petit profit dans l'immense Chine.
Par Sébastien Falletti