Chaque génération a sa mission, disait Albert Camus, Dr Malick Diop se positionne dans celle de jeunes leaders politiques émergents sous l’Alternance et entend la découvrir pour l’assumer pleinement. Il commence bien avec son fauteuil de maire du quartier Point E gagné avec la Coalition Benno Siggil Senegaal lors des élections locales du 22 mars dernier. Pour comprendre son mérite, il faut retourner à l’enjeu. Dr Diop a misé, avec les maigres moyens de Benno là où Karim Wade a parié avec toute sa fortune supposée, avec toute sa publicité bonne ou mauvaise dans les médias, avec toutes ses réalisations amplifiées des chantiers de l’Anoci. Le jeu n’était pas évident au départ. Mais, ce n’était non plus perdu d’avance quand on calibre son action politique sur les préoccupations de la masse désabusée est en quête de leaders moins arrogants et plus accessibles. Il fait partie du Sénégal des « assisards ». Il n’est pas libéral. Il n’est pas membre de la Génération du concret. Est-ce le bon choix ? En tout cas, Malick Diop est en train de démontrer qu’on peut réussir en politique à Dakar sans forcément être ami de…, fils de… ou encore associé de…
Il est né il y a 38 ans d’un père médecin. Il fait ses études en Inde à New Delhi où exerçait son papa dans la représentation diplomatique. Ensuite, il obtient son baccalauréat à Rabat, mais revient à Dakar pour s’inscrire à la faculté de médecine de l’université Cheikh Anta Diop. Nous sommes en 1991. L’étudiant devient docteur en 1998, mais s’inscrit en Dess en administration des entreprises à la faculté des Sciences économiques et de gestion. Dans la vie professionnelle, il fait ses premiers pas dans le laboratoire franco-belge Gravssen, mais en 2003 il ouvre son propre cabinet médical qu’il dirige désormais en cumul avec ses fonctions de maire. Précision : « la politique n’est pas mon métier ». En politique, il est séduit et happé par l’appel du 16 juin 1999 de Moustapha Niasse. Depuis, il partage les convictions progressistes bien de chez nous : ressusciter l’espoir, la solidarité, renouer avec la vertu… Le jeune loup croit ferme qu’au Sénégal, il y aura bientôt une redistribution des rôles et, lui, ne veut pas être en reste. Il se prépare : « Je suis un homme politique qui apprend à être un homme d’Etat ». En attendant, il se maintient dans la boxe chinoise et se glorifie d’être le seul Africain à briller sur les rings du monde. Santé !
Il est né il y a 38 ans d’un père médecin. Il fait ses études en Inde à New Delhi où exerçait son papa dans la représentation diplomatique. Ensuite, il obtient son baccalauréat à Rabat, mais revient à Dakar pour s’inscrire à la faculté de médecine de l’université Cheikh Anta Diop. Nous sommes en 1991. L’étudiant devient docteur en 1998, mais s’inscrit en Dess en administration des entreprises à la faculté des Sciences économiques et de gestion. Dans la vie professionnelle, il fait ses premiers pas dans le laboratoire franco-belge Gravssen, mais en 2003 il ouvre son propre cabinet médical qu’il dirige désormais en cumul avec ses fonctions de maire. Précision : « la politique n’est pas mon métier ». En politique, il est séduit et happé par l’appel du 16 juin 1999 de Moustapha Niasse. Depuis, il partage les convictions progressistes bien de chez nous : ressusciter l’espoir, la solidarité, renouer avec la vertu… Le jeune loup croit ferme qu’au Sénégal, il y aura bientôt une redistribution des rôles et, lui, ne veut pas être en reste. Il se prépare : « Je suis un homme politique qui apprend à être un homme d’Etat ». En attendant, il se maintient dans la boxe chinoise et se glorifie d’être le seul Africain à briller sur les rings du monde. Santé !
Cheikh Bamba Dieye, 44 ans, Fsd/Bj
Pour que vive le père
Son père, le Sénégal parlera toujours et encore de lui. Tellement Cheikh Bamba Dieye est la parfaite photocopie de Cheikh Abdoulaye. Le landerneau politique sénégalais a découvert pendant la campagne électorale des Législatives de 1998 un homme au discours iconoclaste. Plus de sermons que de discours, l’homme rassurait son monde, appelant les populations à la vertu en politique pour peindre son programme axé sur ses connaissances paysagistes. A sa disparition en 2002, le pays n’est pas sevré. Parce que le fils a repris le flambeau et est sur la voie de le hisser au sommet. Lors de la dernière élection du 22 mars, Cheikh Bamba a gagné la mairie de Saint-Louis devant toute la force libérale puissante de quatre ministres : Cheikh Tidjane Sy, Ousmane Ngom, Ousmane Masseck Ndiaye, Bacar Dia. C’est que le jeune leader a su ces dernières années marquer un point très appréciable en politique. La constance. Son score lors de l’élection présidentielle de février 2007 n’était pas fameux.
Mais, il refuse de suivre le Front Siggil Senegaal dans son mot d’ordre de boycott des scrutins législatifs du mois de juin de la même année et gagne un siège de député à l’Assemblée nationale. Le député arrive alors dans un hémicycle trop « bleu », trop suiviste, trop clanique qui vote des lois souvent scélérates et se fait l’écho sonore des souffrances du Sénégalais tenaillé par la crise et nostalgique d’hommes politiques vertueux. Pour cela, Bamba Dieye engrange un capital de sympathie non négligeable et se positionne comme le contre exemple des députés qui ont fait de l’Assemblée une borne fontaine. Il arrive au Front siggil Senegaal et imprime sa marque, Benno sur le nom de la coalition électorale qui gagnera les plus grandes villes du pays au soir du 22 mars.
Cheikh Bamba Dieye est aussi un marabout, mais il sait retrouver Dieu à la mosquée et rendre au peuple ce qui l’appartient. Cet ingénieur des travaux publics ne verse jamais dans les invectives, mais il est abonné présent dans les marches de contestations comme il a soutenu la protestation des imams contre la cherté des facturations de la Senelec. Tout cela fait qu’à 44 ans (il est né le 12 novembre 1965 à Saint-Louis), Bamba Dieye fait partie aujourd’hui des leaders politiques à l’image non écornée, restée intacte dans le jeu politique où les politiciens sont souvent noyés dans la même bauge des dégouts.
Pour que vive le père
Son père, le Sénégal parlera toujours et encore de lui. Tellement Cheikh Bamba Dieye est la parfaite photocopie de Cheikh Abdoulaye. Le landerneau politique sénégalais a découvert pendant la campagne électorale des Législatives de 1998 un homme au discours iconoclaste. Plus de sermons que de discours, l’homme rassurait son monde, appelant les populations à la vertu en politique pour peindre son programme axé sur ses connaissances paysagistes. A sa disparition en 2002, le pays n’est pas sevré. Parce que le fils a repris le flambeau et est sur la voie de le hisser au sommet. Lors de la dernière élection du 22 mars, Cheikh Bamba a gagné la mairie de Saint-Louis devant toute la force libérale puissante de quatre ministres : Cheikh Tidjane Sy, Ousmane Ngom, Ousmane Masseck Ndiaye, Bacar Dia. C’est que le jeune leader a su ces dernières années marquer un point très appréciable en politique. La constance. Son score lors de l’élection présidentielle de février 2007 n’était pas fameux.
Mais, il refuse de suivre le Front Siggil Senegaal dans son mot d’ordre de boycott des scrutins législatifs du mois de juin de la même année et gagne un siège de député à l’Assemblée nationale. Le député arrive alors dans un hémicycle trop « bleu », trop suiviste, trop clanique qui vote des lois souvent scélérates et se fait l’écho sonore des souffrances du Sénégalais tenaillé par la crise et nostalgique d’hommes politiques vertueux. Pour cela, Bamba Dieye engrange un capital de sympathie non négligeable et se positionne comme le contre exemple des députés qui ont fait de l’Assemblée une borne fontaine. Il arrive au Front siggil Senegaal et imprime sa marque, Benno sur le nom de la coalition électorale qui gagnera les plus grandes villes du pays au soir du 22 mars.
Cheikh Bamba Dieye est aussi un marabout, mais il sait retrouver Dieu à la mosquée et rendre au peuple ce qui l’appartient. Cet ingénieur des travaux publics ne verse jamais dans les invectives, mais il est abonné présent dans les marches de contestations comme il a soutenu la protestation des imams contre la cherté des facturations de la Senelec. Tout cela fait qu’à 44 ans (il est né le 12 novembre 1965 à Saint-Louis), Bamba Dieye fait partie aujourd’hui des leaders politiques à l’image non écornée, restée intacte dans le jeu politique où les politiciens sont souvent noyés dans la même bauge des dégouts.
Khalifa Sall, 53 ans Ps
Opposition salvatrice
Il y a dans la grande et mythique famille socialiste des générations qui se choquent, se succèdent au fil des âges. Il y a ceux qui ont fait la gloire du parti, ce sont les gardiens du temple à l’image d’Assane Seck, Cheikh Abdou Khadre Cissokho. On compte ceux qui n’ont pas empêché la défaite de 2000 avec à la tête Ousmane Tanor Dieng et une autre génération qui se pare pour la reconquête du pouvoir. Dans ce dernier rang, il y a Khalifa Sall, maire de Dakar, ancien ministre du Commerce, ancien député, actuel responsable national de la vie politique du Ps, secrétaire général de l’Union régionale de Dakar et de la coordination de Grand Yoff. Il n’a pas succombé à la tentation de la transhumance et il a survécu à la vaste campagne de diabolisation qui s’est abattue sur le Ps au lendemain de la défaite de 2000.
L’homme, a, au contraire, su se muer et s’adapter à l’improbable vie d’opposant. Son passage dans l’opposition a eu sur lui l’effet du feu sur l’or. Lui, jadis considéré comme un politicien inaccessible et altier à l’arrogance révulsant, s’est révélé à l’épreuve de l’opposition comme un bon homme d’Etat sérieux et mesuré capable de comprendre et d’entendre les cris du peuple. Au finish, il capitalise une bonne dose de sympathie qui lui fait gagner la ville de Dakar sous les couleurs de la coalition Benno siggil Senegaal. Khalifa Sall est né en le 1er janvier 1956 dans le Ndiambour. A douze ans, il était déjà membre du mouvement des jeunesses de l’Union progressiste sénégalaise (Ups) et en 1976 il prend les commandes de la même structure dans le Parti socialiste. Il s’illustre en même temps dans le mouvement étudiant à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar d’où il est sorti avec une maîtrise en Histoire.
Aujourd’hui, Khalifa, avec la mairie de Dakar gère un budget estimé à plus de trente milliards. En tout cas, il a une position de pouvoir que n’a pas son secrétaire général de parti, Ousmane Tanor Dieng. Qu’adviendra-t-il de leur cohabitation dans la maison Léopold Sédar Senghor ? Wait and see…
Opposition salvatrice
Il y a dans la grande et mythique famille socialiste des générations qui se choquent, se succèdent au fil des âges. Il y a ceux qui ont fait la gloire du parti, ce sont les gardiens du temple à l’image d’Assane Seck, Cheikh Abdou Khadre Cissokho. On compte ceux qui n’ont pas empêché la défaite de 2000 avec à la tête Ousmane Tanor Dieng et une autre génération qui se pare pour la reconquête du pouvoir. Dans ce dernier rang, il y a Khalifa Sall, maire de Dakar, ancien ministre du Commerce, ancien député, actuel responsable national de la vie politique du Ps, secrétaire général de l’Union régionale de Dakar et de la coordination de Grand Yoff. Il n’a pas succombé à la tentation de la transhumance et il a survécu à la vaste campagne de diabolisation qui s’est abattue sur le Ps au lendemain de la défaite de 2000.
L’homme, a, au contraire, su se muer et s’adapter à l’improbable vie d’opposant. Son passage dans l’opposition a eu sur lui l’effet du feu sur l’or. Lui, jadis considéré comme un politicien inaccessible et altier à l’arrogance révulsant, s’est révélé à l’épreuve de l’opposition comme un bon homme d’Etat sérieux et mesuré capable de comprendre et d’entendre les cris du peuple. Au finish, il capitalise une bonne dose de sympathie qui lui fait gagner la ville de Dakar sous les couleurs de la coalition Benno siggil Senegaal. Khalifa Sall est né en le 1er janvier 1956 dans le Ndiambour. A douze ans, il était déjà membre du mouvement des jeunesses de l’Union progressiste sénégalaise (Ups) et en 1976 il prend les commandes de la même structure dans le Parti socialiste. Il s’illustre en même temps dans le mouvement étudiant à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar d’où il est sorti avec une maîtrise en Histoire.
Aujourd’hui, Khalifa, avec la mairie de Dakar gère un budget estimé à plus de trente milliards. En tout cas, il a une position de pouvoir que n’a pas son secrétaire général de parti, Ousmane Tanor Dieng. Qu’adviendra-t-il de leur cohabitation dans la maison Léopold Sédar Senghor ? Wait and see…
Idrissa Seck, 50 ans Rewmi
Good viatique !
De tous les hommes politiques de sa génération, Idrissa Seck a, sûrement, le meilleur viatique. Candidat à la présidentielle de 2007, le maire de la ville de Thiès a un parti politique représenté dans toutes les localités du Sénégal. Son parti, Rewmi, s’est massifié dans la foulée des défections des présidents de Conseils ruraux et des maires libéraux. Résultats ? Idrissa Seck s’est classé deuxième à la Présidentielle de 2007 avec 14, 92%. Son appareil politique, dormant et moribond aujourd’hui, a fait la preuve de son efficacité il y a deux ans. Les dernières élections locales ne confirment pas la percée de Rewmi de 2007. Waly Fall, maire rewmiste de Castors était forclos, « à dessein », selon ses détracteurs. Ces derniers estiment qu’il a voulu, ainsi, éviter de se ridiculiser. N’empêche, Idrissa Seck a tout raflé à Thiès. Le Pds a jeté dans la bataille pour le contrôle de la cité du rail quatre ministres de la République et le député Abdou Fall. La Génération du concret s’est également impliquée dans la conquête de Thiès. En vain. Moralement affaibli par son come-back manqué dans la famille libérale, le maire de Thiès a tout de même sauvé la face. Cela lui vaut d’être la pièce essentielle manquante, pour nombre de pontes du Pds, de la machine libérale. Hassan Bâ, alors éminence grise de la Gc, a reconnu s’être gouré en rejetant l’offre de retour au bercail de l’ancien Premier ministre. La mairesse de Yoff, la ministre de l’Elevage Oumou Khaïry Guèye Seck ne s’est pas gênée pour dire, au lendemain des locales du 22 mars 2009 qu’il fallait à tout prix que le maire de Thiès revint au Pds. Un retour qui en ferait, à coup sûr, un sauveur.
Agé de 50 ans, Idrissa Seck peut se prévaloir d’un parcours politique respectable. Ministre du Commerce sous Abdou Diouf, directeur de cabinet au lendemain de l’Alternance, Premier ministre, deux fois maire de la ville de Thiès, Mara comme l’appellent ses proches a le profil de l’emploi. Pour autant, rien n’est encore gagné d’avance pour lui. Il en est sûrement conscient. Et, porté vers les versets coraniques, il doit souhaiter que Me Wade, se résolve vraiment à passer l’éponge sur leur contentieux. Sans quoi, le patron de Rewmi dont le blanchiment dans l’affaire des chantiers de Thiès est, semble-t-il, une simple formalité n’est pas à l’abri de rebondissements handicapants. Une autre équation est également jusque-là sans solution. Il s’agit de savoir ce qu’il vaut, aux yeux de l’opinion, après ses multiples allers-retours entre l’opposition et le palais.
Good viatique !
De tous les hommes politiques de sa génération, Idrissa Seck a, sûrement, le meilleur viatique. Candidat à la présidentielle de 2007, le maire de la ville de Thiès a un parti politique représenté dans toutes les localités du Sénégal. Son parti, Rewmi, s’est massifié dans la foulée des défections des présidents de Conseils ruraux et des maires libéraux. Résultats ? Idrissa Seck s’est classé deuxième à la Présidentielle de 2007 avec 14, 92%. Son appareil politique, dormant et moribond aujourd’hui, a fait la preuve de son efficacité il y a deux ans. Les dernières élections locales ne confirment pas la percée de Rewmi de 2007. Waly Fall, maire rewmiste de Castors était forclos, « à dessein », selon ses détracteurs. Ces derniers estiment qu’il a voulu, ainsi, éviter de se ridiculiser. N’empêche, Idrissa Seck a tout raflé à Thiès. Le Pds a jeté dans la bataille pour le contrôle de la cité du rail quatre ministres de la République et le député Abdou Fall. La Génération du concret s’est également impliquée dans la conquête de Thiès. En vain. Moralement affaibli par son come-back manqué dans la famille libérale, le maire de Thiès a tout de même sauvé la face. Cela lui vaut d’être la pièce essentielle manquante, pour nombre de pontes du Pds, de la machine libérale. Hassan Bâ, alors éminence grise de la Gc, a reconnu s’être gouré en rejetant l’offre de retour au bercail de l’ancien Premier ministre. La mairesse de Yoff, la ministre de l’Elevage Oumou Khaïry Guèye Seck ne s’est pas gênée pour dire, au lendemain des locales du 22 mars 2009 qu’il fallait à tout prix que le maire de Thiès revint au Pds. Un retour qui en ferait, à coup sûr, un sauveur.
Agé de 50 ans, Idrissa Seck peut se prévaloir d’un parcours politique respectable. Ministre du Commerce sous Abdou Diouf, directeur de cabinet au lendemain de l’Alternance, Premier ministre, deux fois maire de la ville de Thiès, Mara comme l’appellent ses proches a le profil de l’emploi. Pour autant, rien n’est encore gagné d’avance pour lui. Il en est sûrement conscient. Et, porté vers les versets coraniques, il doit souhaiter que Me Wade, se résolve vraiment à passer l’éponge sur leur contentieux. Sans quoi, le patron de Rewmi dont le blanchiment dans l’affaire des chantiers de Thiès est, semble-t-il, une simple formalité n’est pas à l’abri de rebondissements handicapants. Une autre équation est également jusque-là sans solution. Il s’agit de savoir ce qu’il vaut, aux yeux de l’opinion, après ses multiples allers-retours entre l’opposition et le palais.
Talla Sylla, 43 ans Alliance Jëf jël
L’adepte des coups d’éclat
Voici un adepte des coups d’éclat. A quatorze ans, il milite au parti africain de l’indépendance (Pai). Né à Pikine il y a 43 ans, Talla, comme l’appellent ses proches, a, en seulement dix-sept ans de présence sur la scène, déjà une vie politique et de syndicalisme estudiantin bouillonnants. Leader dans le mouvement élève en 1987, le président de l’Alliance Jëf/Jël arrive à l’Université de Dakar et hérite de la présidence de la Coordination des étudiants de Dakar (Ced). En février 1988, il dirige la grève contre les fraudes électorales. Le mouvement se crispe et finit par une année blanche. Inscrit en sociologie, Talla Sylla est exclu de l’Ucad en 1990. Bénéficiaire d’une bourse étrangère, il débarque à Grenoble. L’aventure dure le temps d’une rose. Il revient au bercail en 1995, accentue son engagement politique et crée la Jeunesse pour l’alternance (Jpa) à la veille de l’élection présidentielle et des législatives de 1993. Le mouvement, proche du Pds, s’en éloigne après. Puis, il transforme la Jpa en Alliance pour le progrès et la justice (Apj/Jëf Jël). Une cure sémantique en fait, quelques années après, l’Alliance Jëf Jël.
1998 arrive, année des élections législatives. Djibo Kâ vient de rompre avec le Ps. Talla Sylla lui offre son cadre politique. L’idylle est de courte durée. Mais, en 2000 quand survient l’Alternance, Talla Sylla refuse de prendre un poste dans le gouvernement après qu’il a aidé la coalition Fal à accéder au pouvoir. En 2001, le président de l’Alliance Jëf Jël franchit les marches de l’Assemblée nationale et devient vice-président du bureau du parlement à l’issue des élections législatives. Cela ne le grise pas. Nouveau coup d’éclat. Talla démissionne et cède sa place à Moussa Tine. En même temps, son discours contre le président Wade se radicalise. Il se lance dans la musique et sort « Ablaye abal gnou » (Wade va-t-en !). Le tube agace les libéraux. En 2004, Talla Sylla est victime d’une agression à coups de marteau. Affaibli, il envisage de jeter l’éponge, puis renonce à quitter la scène politique. En 2007, encore un autre coup de tonnerre. Tête de liste aux législatives, le patron de l’Alliance Jëf Jël cède son fauteuil de parlementaire à Mously Diakhaté, pour dit-il, favoriser la promotion des femmes.
L’homme accuse aujourd’hui le coup de la vague de démissions enregistrée dans son parti. Benoit Sambou a quitté, Moussa Tine n’est plus actif. Sur le terrain, l’Alliance Jëf Jël a vu son électorat s’effriter. Mais, si dans les prochaines années on agite la morale dans le champ politique, Talla Sylla ne devrait rien envier à ses adversaires. Il n’est compromis dans une aucune affaire, n’est jamais lié au pouvoir et s’est jusque-là refusé à céder au cliquetis des fortunes rapides. Transparence, honnêteté, sincérité semblent être sa ligne de conduite. Et qui sait, cette option peut bien payer un jour.
Macky Sall, 48 ans Apr-Yaakaar
A la croisée des chemins
Il a vraiment le vent en poupe. Il en jubile. A raison ! Car, démis de force du perchoir, Macky Sall, 48 ans, a presque à brûle-pourpoint, créé un parti politique, l’Alliance pour la république (Apr). Son appareil politique, dernier-né des partis, s’illustre bien aux dernières locales. Contraint à la démission au conseil municipal, il retrouve son fauteuil de maire après avoir laminé la Coalition Sopi 2009. Dans nombre de localités, l’Apr fondue dans la Coalition Dekkal Ngor a fait une bonne impression. Cela lui vaut, sans doute, d’être depuis quelque temps au centre d’une forte rumeur laissant entendre qu’il pourrait renouer le dialogue avec le président Wade.
Ministre de l’Intérieur, puis de l’Energie et des Mines, Macky Sall atterrit, en 2004, au 9è étage du building administratif jusqu’en 2007. Il quitte cette station pour hériter du poste de président de l’Assemblée nationale. Mais, c’est ce poste qui lui a, certainement, valu ses tranches de vie les plus amères.
Après avoir perdu son poste de président de l’Assemblée nationale, il est poussé à la sortie à la mairie de Fatick et le pire arrive avec cette affaire de blanchiment d’argent. Cette descente aux enfers lui attire en même temps la sympathie de nombre de Sénégalais. Voilà la dynamique qui a porté l’Apr. Plutôt taciturne et policé, Macky Sall a la carrure d’un homme d’Etat. Il fera, sans conteste, partie des hommes politiques des dix prochaines années. Sa proximité avec l’Afp devrait lui permettre de renforcer son influence dans l’ancien Sine Saloum. Parce qu’au nord du pays, l’Apr semble bien implantée. Comme Idrissa Seck, le maire de Fatick caresse, n’en déplaise à ses nombreuses dénégations, le rêve d’hériter de l’appareil libéral. C’est un formidable raccourci pour aller à la conquête du pouvoir. D’autant que l’Apr est loin d’avoir l’implantation de Rewmi dans le pays.
C’est, à l’évidence, la voie de sagesse la mieux indiquée pour Macky Sall. Il peut bien, griser par ses résultats électoraux, cracher sur une main tendue du Pds et jouer la carte d’une alliance avec l’Afp. Le danger d’une telle option est grand et dévastateur. Macky Sall est aujourd’hui attractif. Son appareil politique a, visiblement, bien fonctionné aux dernières élections locales. Rien, pour autant, ne lui garantit de meilleurs résultats en 2012 et au-delà. Une erreur de positionnement pourrait lui coûter cher. Ceux qui avaient estimé qu’il s’était trompé en quittant le Pds n’ont, peut-être, pas tout à fait tort. Car, vraisemblablement, Macky Sall est à la croisée des chemins.
Hamidou SAGNA et Cheikh Fadel BARRO
L’adepte des coups d’éclat
Voici un adepte des coups d’éclat. A quatorze ans, il milite au parti africain de l’indépendance (Pai). Né à Pikine il y a 43 ans, Talla, comme l’appellent ses proches, a, en seulement dix-sept ans de présence sur la scène, déjà une vie politique et de syndicalisme estudiantin bouillonnants. Leader dans le mouvement élève en 1987, le président de l’Alliance Jëf/Jël arrive à l’Université de Dakar et hérite de la présidence de la Coordination des étudiants de Dakar (Ced). En février 1988, il dirige la grève contre les fraudes électorales. Le mouvement se crispe et finit par une année blanche. Inscrit en sociologie, Talla Sylla est exclu de l’Ucad en 1990. Bénéficiaire d’une bourse étrangère, il débarque à Grenoble. L’aventure dure le temps d’une rose. Il revient au bercail en 1995, accentue son engagement politique et crée la Jeunesse pour l’alternance (Jpa) à la veille de l’élection présidentielle et des législatives de 1993. Le mouvement, proche du Pds, s’en éloigne après. Puis, il transforme la Jpa en Alliance pour le progrès et la justice (Apj/Jëf Jël). Une cure sémantique en fait, quelques années après, l’Alliance Jëf Jël.
1998 arrive, année des élections législatives. Djibo Kâ vient de rompre avec le Ps. Talla Sylla lui offre son cadre politique. L’idylle est de courte durée. Mais, en 2000 quand survient l’Alternance, Talla Sylla refuse de prendre un poste dans le gouvernement après qu’il a aidé la coalition Fal à accéder au pouvoir. En 2001, le président de l’Alliance Jëf Jël franchit les marches de l’Assemblée nationale et devient vice-président du bureau du parlement à l’issue des élections législatives. Cela ne le grise pas. Nouveau coup d’éclat. Talla démissionne et cède sa place à Moussa Tine. En même temps, son discours contre le président Wade se radicalise. Il se lance dans la musique et sort « Ablaye abal gnou » (Wade va-t-en !). Le tube agace les libéraux. En 2004, Talla Sylla est victime d’une agression à coups de marteau. Affaibli, il envisage de jeter l’éponge, puis renonce à quitter la scène politique. En 2007, encore un autre coup de tonnerre. Tête de liste aux législatives, le patron de l’Alliance Jëf Jël cède son fauteuil de parlementaire à Mously Diakhaté, pour dit-il, favoriser la promotion des femmes.
L’homme accuse aujourd’hui le coup de la vague de démissions enregistrée dans son parti. Benoit Sambou a quitté, Moussa Tine n’est plus actif. Sur le terrain, l’Alliance Jëf Jël a vu son électorat s’effriter. Mais, si dans les prochaines années on agite la morale dans le champ politique, Talla Sylla ne devrait rien envier à ses adversaires. Il n’est compromis dans une aucune affaire, n’est jamais lié au pouvoir et s’est jusque-là refusé à céder au cliquetis des fortunes rapides. Transparence, honnêteté, sincérité semblent être sa ligne de conduite. Et qui sait, cette option peut bien payer un jour.
Macky Sall, 48 ans Apr-Yaakaar
A la croisée des chemins
Il a vraiment le vent en poupe. Il en jubile. A raison ! Car, démis de force du perchoir, Macky Sall, 48 ans, a presque à brûle-pourpoint, créé un parti politique, l’Alliance pour la république (Apr). Son appareil politique, dernier-né des partis, s’illustre bien aux dernières locales. Contraint à la démission au conseil municipal, il retrouve son fauteuil de maire après avoir laminé la Coalition Sopi 2009. Dans nombre de localités, l’Apr fondue dans la Coalition Dekkal Ngor a fait une bonne impression. Cela lui vaut, sans doute, d’être depuis quelque temps au centre d’une forte rumeur laissant entendre qu’il pourrait renouer le dialogue avec le président Wade.
Ministre de l’Intérieur, puis de l’Energie et des Mines, Macky Sall atterrit, en 2004, au 9è étage du building administratif jusqu’en 2007. Il quitte cette station pour hériter du poste de président de l’Assemblée nationale. Mais, c’est ce poste qui lui a, certainement, valu ses tranches de vie les plus amères.
Après avoir perdu son poste de président de l’Assemblée nationale, il est poussé à la sortie à la mairie de Fatick et le pire arrive avec cette affaire de blanchiment d’argent. Cette descente aux enfers lui attire en même temps la sympathie de nombre de Sénégalais. Voilà la dynamique qui a porté l’Apr. Plutôt taciturne et policé, Macky Sall a la carrure d’un homme d’Etat. Il fera, sans conteste, partie des hommes politiques des dix prochaines années. Sa proximité avec l’Afp devrait lui permettre de renforcer son influence dans l’ancien Sine Saloum. Parce qu’au nord du pays, l’Apr semble bien implantée. Comme Idrissa Seck, le maire de Fatick caresse, n’en déplaise à ses nombreuses dénégations, le rêve d’hériter de l’appareil libéral. C’est un formidable raccourci pour aller à la conquête du pouvoir. D’autant que l’Apr est loin d’avoir l’implantation de Rewmi dans le pays.
C’est, à l’évidence, la voie de sagesse la mieux indiquée pour Macky Sall. Il peut bien, griser par ses résultats électoraux, cracher sur une main tendue du Pds et jouer la carte d’une alliance avec l’Afp. Le danger d’une telle option est grand et dévastateur. Macky Sall est aujourd’hui attractif. Son appareil politique a, visiblement, bien fonctionné aux dernières élections locales. Rien, pour autant, ne lui garantit de meilleurs résultats en 2012 et au-delà. Une erreur de positionnement pourrait lui coûter cher. Ceux qui avaient estimé qu’il s’était trompé en quittant le Pds n’ont, peut-être, pas tout à fait tort. Car, vraisemblablement, Macky Sall est à la croisée des chemins.
Hamidou SAGNA et Cheikh Fadel BARRO
Macky Sall, 48 ans Apr-Yaakaar
A la croisée des chemins
Il a vraiment le vent en poupe. Il en jubile. A raison ! Car, démis de force du perchoir, Macky Sall, 48 ans, a presque à brûle-pourpoint, créé un parti politique, l’Alliance pour la république (Apr). Son appareil politique, dernier-né des partis, s’illustre bien aux dernières locales. Contraint à la démission au conseil municipal, il retrouve son fauteuil de maire après avoir laminé la Coalition Sopi 2009. Dans nombre de localités, l’Apr fondue dans la Coalition Dekkal Ngor a fait une bonne impression. Cela lui vaut, sans doute, d’être depuis quelque temps au centre d’une forte rumeur laissant entendre qu’il pourrait renouer le dialogue avec le président Wade.
Ministre de l’Intérieur, puis de l’Energie et des Mines, Macky Sall atterrit, en 2004, au 9è étage du building administratif jusqu’en 2007. Il quitte cette station pour hériter du poste de président de l’Assemblée nationale. Mais, c’est ce poste qui lui a, certainement, valu ses tranches de vie les plus amères.
Après avoir perdu son poste de président de l’Assemblée nationale, il est poussé à la sortie à la mairie de Fatick et le pire arrive avec cette affaire de blanchiment d’argent. Cette descente aux enfers lui attire en même temps la sympathie de nombre de Sénégalais. Voilà la dynamique qui a porté l’Apr. Plutôt taciturne et policé, Macky Sall a la carrure d’un homme d’Etat. Il fera, sans conteste, partie des hommes politiques des dix prochaines années. Sa proximité avec l’Afp devrait lui permettre de renforcer son influence dans l’ancien Sine Saloum. Parce qu’au nord du pays, l’Apr semble bien implantée. Comme Idrissa Seck, le maire de Fatick caresse, n’en déplaise à ses nombreuses dénégations, le rêve d’hériter de l’appareil libéral. C’est un formidable raccourci pour aller à la conquête du pouvoir. D’autant que l’Apr est loin d’avoir l’implantation de Rewmi dans le pays.
C’est, à l’évidence, la voie de sagesse la mieux indiquée pour Macky Sall. Il peut bien, griser par ses résultats électoraux, cracher sur une main tendue du Pds et jouer la carte d’une alliance avec l’Afp. Le danger d’une telle option est grand et dévastateur. Macky Sall est aujourd’hui attractif. Son appareil politique a, visiblement, bien fonctionné aux dernières élections locales. Rien, pour autant, ne lui garantit de meilleurs résultats en 2012 et au-delà. Une erreur de positionnement pourrait lui coûter cher. Ceux qui avaient estimé qu’il s’était trompé en quittant le Pds n’ont, peut-être, pas tout à fait tort. Car, vraisemblablement, Macky Sall est à la croisée des chemins.
Hamidou SAGNA et Cheikh Fadel BARRO lagazette.sn
A la croisée des chemins
Il a vraiment le vent en poupe. Il en jubile. A raison ! Car, démis de force du perchoir, Macky Sall, 48 ans, a presque à brûle-pourpoint, créé un parti politique, l’Alliance pour la république (Apr). Son appareil politique, dernier-né des partis, s’illustre bien aux dernières locales. Contraint à la démission au conseil municipal, il retrouve son fauteuil de maire après avoir laminé la Coalition Sopi 2009. Dans nombre de localités, l’Apr fondue dans la Coalition Dekkal Ngor a fait une bonne impression. Cela lui vaut, sans doute, d’être depuis quelque temps au centre d’une forte rumeur laissant entendre qu’il pourrait renouer le dialogue avec le président Wade.
Ministre de l’Intérieur, puis de l’Energie et des Mines, Macky Sall atterrit, en 2004, au 9è étage du building administratif jusqu’en 2007. Il quitte cette station pour hériter du poste de président de l’Assemblée nationale. Mais, c’est ce poste qui lui a, certainement, valu ses tranches de vie les plus amères.
Après avoir perdu son poste de président de l’Assemblée nationale, il est poussé à la sortie à la mairie de Fatick et le pire arrive avec cette affaire de blanchiment d’argent. Cette descente aux enfers lui attire en même temps la sympathie de nombre de Sénégalais. Voilà la dynamique qui a porté l’Apr. Plutôt taciturne et policé, Macky Sall a la carrure d’un homme d’Etat. Il fera, sans conteste, partie des hommes politiques des dix prochaines années. Sa proximité avec l’Afp devrait lui permettre de renforcer son influence dans l’ancien Sine Saloum. Parce qu’au nord du pays, l’Apr semble bien implantée. Comme Idrissa Seck, le maire de Fatick caresse, n’en déplaise à ses nombreuses dénégations, le rêve d’hériter de l’appareil libéral. C’est un formidable raccourci pour aller à la conquête du pouvoir. D’autant que l’Apr est loin d’avoir l’implantation de Rewmi dans le pays.
C’est, à l’évidence, la voie de sagesse la mieux indiquée pour Macky Sall. Il peut bien, griser par ses résultats électoraux, cracher sur une main tendue du Pds et jouer la carte d’une alliance avec l’Afp. Le danger d’une telle option est grand et dévastateur. Macky Sall est aujourd’hui attractif. Son appareil politique a, visiblement, bien fonctionné aux dernières élections locales. Rien, pour autant, ne lui garantit de meilleurs résultats en 2012 et au-delà. Une erreur de positionnement pourrait lui coûter cher. Ceux qui avaient estimé qu’il s’était trompé en quittant le Pds n’ont, peut-être, pas tout à fait tort. Car, vraisemblablement, Macky Sall est à la croisée des chemins.
Hamidou SAGNA et Cheikh Fadel BARRO lagazette.sn