A mon jeune frère Talla SYLLA,
Mon grand, je suis anéanti en apprenant la position que tu viens d’adopter. Tu as choisi une forme d’immolation pour combattre l’injustice. Mon vieux, sans détour, je te dis : Non ! Je ne partage pas ta position et la majorité de tes proches seront de mon avis.
Tu sais mon grand, 50% de ta personne t’appartient, l’autre moitié est à tes proches, et tu dois en tenir compte. Couché, en grève de la faim, n’est pas une position guerrière, on se bat debout.
Parce que tu prenais la défense de ton peuple, tu as été physiquement démoli par ce régime.
Aujourd’hui tu décides tout seul de laisser à l’ennemi le pouvoir de t’anéantir à jamais. Une grève de la faim laisse des séquelles énormes et irrémédiables au-delà de 3 semaines sur un homme en bonne santé, à plus forte raison sur quelqu’un comme toi qui a été fragilisé par ce régime que tu continues à combattre, maintenant d’une manière suicidaire. Tu es un homme du peuple sans aucun doute. Ta perte ne fera que ralentir son émancipation. Le Sénégal a besoin de ses enfants comme toi pour espérer voir un jour ses souffrances s’atténuer.
Mon grand, c’est un frère, un camarade qui te le demande : arrête cette voie dès maintenant.
Nous devons tout rebâtir, tous ensemble sans en perdre un en chemin.
Tu sais vieux, j’ai choisi de t’écrire et de le publier pour le partager avec l’ensemble de notre peuple. Mon grand, les peuples sont ingrats, inconscients. A défaut de riz, de pain et d’électricité, ils se contentent de foot, de la lutte, et du paraître. Je t’ai appelé le 4 avril, à 9h30 du matin, à peine une demi-heure avant ton arrestation pour te faire sentir que j’étais à côté de toi. Mon grand, figure toi que 10 heures après ton arrestation, c’est moi qui l’ai appris à quelques camarades qui sont à Dakar même. Mon cher, cela doit te montrer qu’il y a encore du travail à faire. Un travail de base, de conscientisation, en gros, sans prétention, l’éducation de notre peuple. Ton geste risque d’être mal interprété, ressaisi toi.
N’oubli jamais que tu vis dans un pays majoritairement musulman, tes frères qui se sont immolés ont été considérés comme des suicidés, ce que notre religion condamne. Là, tu donnes l’occasion à l’Etat de te laisser mourir et que le peuple te considère comme un suicidé. Ce qui serait dommage et loin de ton objectif. L’amour que tu portes à ton peuple, tu souhaites qu’il te le rende, alors réfléchis.
Tu penses que Wade limogera le premier ministre sous la pression de ta grève de la faim, mais les chances sont trop minces qu’il cède et ouvre cette voie.
Je décide de te parler sans détour devant notre peuple, pour lui demander de l’aide, je le conjure de faire tout ce qui est en son pouvoir pour te faire renoncer.
J’espère de tout mon cœur que tu nous entendras et que tu arrêtes cette grève de la faim.
Je t’envoie ce texte, le mets dans Leral, Seneweb et l’envoie à tous nos proches. Je te signale qu’ici à Paris, nous sommes tous anéantis. Je finis de t’écrire, il est 1h30 du matin et mon grand, je n’ai vraiment pas sommeil.
Je t’embrasse bien fort.
Ton frère et camarade,
Bamba GUEYE LINDOR
Mon grand, je suis anéanti en apprenant la position que tu viens d’adopter. Tu as choisi une forme d’immolation pour combattre l’injustice. Mon vieux, sans détour, je te dis : Non ! Je ne partage pas ta position et la majorité de tes proches seront de mon avis.
Tu sais mon grand, 50% de ta personne t’appartient, l’autre moitié est à tes proches, et tu dois en tenir compte. Couché, en grève de la faim, n’est pas une position guerrière, on se bat debout.
Parce que tu prenais la défense de ton peuple, tu as été physiquement démoli par ce régime.
Aujourd’hui tu décides tout seul de laisser à l’ennemi le pouvoir de t’anéantir à jamais. Une grève de la faim laisse des séquelles énormes et irrémédiables au-delà de 3 semaines sur un homme en bonne santé, à plus forte raison sur quelqu’un comme toi qui a été fragilisé par ce régime que tu continues à combattre, maintenant d’une manière suicidaire. Tu es un homme du peuple sans aucun doute. Ta perte ne fera que ralentir son émancipation. Le Sénégal a besoin de ses enfants comme toi pour espérer voir un jour ses souffrances s’atténuer.
Mon grand, c’est un frère, un camarade qui te le demande : arrête cette voie dès maintenant.
Nous devons tout rebâtir, tous ensemble sans en perdre un en chemin.
Tu sais vieux, j’ai choisi de t’écrire et de le publier pour le partager avec l’ensemble de notre peuple. Mon grand, les peuples sont ingrats, inconscients. A défaut de riz, de pain et d’électricité, ils se contentent de foot, de la lutte, et du paraître. Je t’ai appelé le 4 avril, à 9h30 du matin, à peine une demi-heure avant ton arrestation pour te faire sentir que j’étais à côté de toi. Mon grand, figure toi que 10 heures après ton arrestation, c’est moi qui l’ai appris à quelques camarades qui sont à Dakar même. Mon cher, cela doit te montrer qu’il y a encore du travail à faire. Un travail de base, de conscientisation, en gros, sans prétention, l’éducation de notre peuple. Ton geste risque d’être mal interprété, ressaisi toi.
N’oubli jamais que tu vis dans un pays majoritairement musulman, tes frères qui se sont immolés ont été considérés comme des suicidés, ce que notre religion condamne. Là, tu donnes l’occasion à l’Etat de te laisser mourir et que le peuple te considère comme un suicidé. Ce qui serait dommage et loin de ton objectif. L’amour que tu portes à ton peuple, tu souhaites qu’il te le rende, alors réfléchis.
Tu penses que Wade limogera le premier ministre sous la pression de ta grève de la faim, mais les chances sont trop minces qu’il cède et ouvre cette voie.
Je décide de te parler sans détour devant notre peuple, pour lui demander de l’aide, je le conjure de faire tout ce qui est en son pouvoir pour te faire renoncer.
J’espère de tout mon cœur que tu nous entendras et que tu arrêtes cette grève de la faim.
Je t’envoie ce texte, le mets dans Leral, Seneweb et l’envoie à tous nos proches. Je te signale qu’ici à Paris, nous sommes tous anéantis. Je finis de t’écrire, il est 1h30 du matin et mon grand, je n’ai vraiment pas sommeil.
Je t’embrasse bien fort.
Ton frère et camarade,
Bamba GUEYE LINDOR