La nomination de Abdoul Mbaye comme Premier ministre du premier gouvernement sous l’ère Macky Sall est accueillie avec beaucoup d’enthousiasme dans certains milieux Sénégalais qui ont longtemps souhaité voir imprimer une rupture dans la gestion de l’Etat après les douze ans de magistrature d’Abdoulaye Wade. Une longue période dite d’alternance marquée par une certaine abondance mais aussi par un paganisme économique digne des gestionnaires sortis des classes de l’Informel. Une situation qui, à coup sûr, n’aura plus droit de cité dans le nouveau Sénégal sous Macky Sall qui jure avec insistance, dans son discours du 3avril dernier, de ne plus protéger personne, surtout quand il décide de cheminer avec quelqu’un qu’on qualifie de redresseur de banques.
Un homme dont le Sénégal a nécessairement besoin pour redresser les équilibres de son économie confrontée depuis des décennies à de graves difficultés de gestion. Toutes choses qui ont contribué également à l’aggravation de la situation du pays qui a toujours du mal à se remettre des conséquences de la longue période des ajustements structurels des années 80, suivie plus tard par la crise énergétique et la récente récession financière internationale.
Malgré tout le président Wade dopé par l’euphorie de sa victoire du 19mars 2000 et celle de 2007, a toujours mené une politique qui a fini par instaurer une culture du gain facile chez certains sénégalais dont l’adhésion et le militantisme au PDS avaient un prix : dons en argent liquide, nomination à certains postes, financements des voyages et autres activités sans aucune rentabilité pour l’Etat. Une pratique que bien des sénégalais, partisans du moindre effort, auront du mal à oublier pendant des années. C’était une forme de financement à caractère social non conventionnel qui aura longtemps permis aux acteurs politiques du régime de l’alternance de calmer les tensions sociales que le nouveau régime ne pourra nullement perpétuer
Education et Santé : Deux disjoncteurs sociaux de taille
Abdoul Mbaye qui est qualifié de redresseur de banques ne coure-t-il pas le risque de voir sa notoriété affecter par la gravité des tensions sociales dont sont porteurs à l’heure actuelle les dossiers des secteurs de l’Education et de la Santé au Sénégal? En effet s’il est encore prématuré de répondre à cette question, il reste tout de même évident que la gestion d’une banque, qui ne vise qu’à engranger des profits, n’a rien à voir avec celle d’un gouvernement d’un pays comme le Sénégal, où les urgences sociales dominent. Tous les conflits qui opposent aujourd’hui les syndicats d’enseignants (Ecoles et universités) et ceux de la Santé, au gouvernement ont pour origines des problèmes d’argents. C’est-à-dire des investissements à caractère purement sociaux que les banquiers ne veulent pas souvent en entendre parler. D’ailleurs les sénégalais gardent toujours à l’esprit les mauvais souvenir des graves tensions sociales des années 90 (période de Sakho -Loum), quand les institutions de Brettons Woods (Banque Mondiale et FMI) donnaient des injonctions au régime socialiste, relatives à la gestion des secteurs sociaux de base. A moins qu’il ôte totalement sa casquette de banquier
Emploi des jeunes : Un baromètre du niveau de performance du gouvernement
il sera difficile voire impossible au nouveau Premier ministre de s’accorder avec les partenaires sociaux que sont les syndicats qui demandent à chaque fois, soit des augmentations salariales, soit des règlements indemnitaires liés à leurs activités professionnelles.
La question de l’emploi des jeunes sera un des grands dossiers auquel sera confronté le président Macky Sall. Si l’on en croit certaines statistiques le taux de chômage actuel au Sénégal tourne autour 41 à 49%. En d’autres termes, toutes les initiatives du défunt régime en faveur des jeunes que sont l’Agence nationale pour l’emploi des jeunes (Anej), le Fonds de promotion pour l’emploi des jeunes (Fnpj) et l’Office nationale pour l’emploi des jeunes de la banlieue (Ojban ) n’auronnt pas servi à réduire le taux de chômage des jeunes.
Une frange de la population qui a été à l’avant-garde des changements intervenus le 19mars 2000. C’est la même frange de la population qui a constitué le gros des troupes du mouvement M23 et qui a donné du fil à retordre au régime d’Abdoulaye Wade. La jeunesse sénégalaise a fait payer à ce dernier le juste prix de ses promesses de 2000 et de 2007 non tenues.
Dès lors le président Macky Sall et son premier ministre devront en tirer toutes les leçons qui s’imposent et penser à mettre le maximum de jeunes au travail pour éviter d’avoir encore à croiser le fer avec tous les frustrés du régime défunt.
par Mamadou Mika LOM
Source Sudonline.sn et Rewmi.com
Un homme dont le Sénégal a nécessairement besoin pour redresser les équilibres de son économie confrontée depuis des décennies à de graves difficultés de gestion. Toutes choses qui ont contribué également à l’aggravation de la situation du pays qui a toujours du mal à se remettre des conséquences de la longue période des ajustements structurels des années 80, suivie plus tard par la crise énergétique et la récente récession financière internationale.
Malgré tout le président Wade dopé par l’euphorie de sa victoire du 19mars 2000 et celle de 2007, a toujours mené une politique qui a fini par instaurer une culture du gain facile chez certains sénégalais dont l’adhésion et le militantisme au PDS avaient un prix : dons en argent liquide, nomination à certains postes, financements des voyages et autres activités sans aucune rentabilité pour l’Etat. Une pratique que bien des sénégalais, partisans du moindre effort, auront du mal à oublier pendant des années. C’était une forme de financement à caractère social non conventionnel qui aura longtemps permis aux acteurs politiques du régime de l’alternance de calmer les tensions sociales que le nouveau régime ne pourra nullement perpétuer
Education et Santé : Deux disjoncteurs sociaux de taille
Abdoul Mbaye qui est qualifié de redresseur de banques ne coure-t-il pas le risque de voir sa notoriété affecter par la gravité des tensions sociales dont sont porteurs à l’heure actuelle les dossiers des secteurs de l’Education et de la Santé au Sénégal? En effet s’il est encore prématuré de répondre à cette question, il reste tout de même évident que la gestion d’une banque, qui ne vise qu’à engranger des profits, n’a rien à voir avec celle d’un gouvernement d’un pays comme le Sénégal, où les urgences sociales dominent. Tous les conflits qui opposent aujourd’hui les syndicats d’enseignants (Ecoles et universités) et ceux de la Santé, au gouvernement ont pour origines des problèmes d’argents. C’est-à-dire des investissements à caractère purement sociaux que les banquiers ne veulent pas souvent en entendre parler. D’ailleurs les sénégalais gardent toujours à l’esprit les mauvais souvenir des graves tensions sociales des années 90 (période de Sakho -Loum), quand les institutions de Brettons Woods (Banque Mondiale et FMI) donnaient des injonctions au régime socialiste, relatives à la gestion des secteurs sociaux de base. A moins qu’il ôte totalement sa casquette de banquier
Emploi des jeunes : Un baromètre du niveau de performance du gouvernement
il sera difficile voire impossible au nouveau Premier ministre de s’accorder avec les partenaires sociaux que sont les syndicats qui demandent à chaque fois, soit des augmentations salariales, soit des règlements indemnitaires liés à leurs activités professionnelles.
La question de l’emploi des jeunes sera un des grands dossiers auquel sera confronté le président Macky Sall. Si l’on en croit certaines statistiques le taux de chômage actuel au Sénégal tourne autour 41 à 49%. En d’autres termes, toutes les initiatives du défunt régime en faveur des jeunes que sont l’Agence nationale pour l’emploi des jeunes (Anej), le Fonds de promotion pour l’emploi des jeunes (Fnpj) et l’Office nationale pour l’emploi des jeunes de la banlieue (Ojban ) n’auronnt pas servi à réduire le taux de chômage des jeunes.
Une frange de la population qui a été à l’avant-garde des changements intervenus le 19mars 2000. C’est la même frange de la population qui a constitué le gros des troupes du mouvement M23 et qui a donné du fil à retordre au régime d’Abdoulaye Wade. La jeunesse sénégalaise a fait payer à ce dernier le juste prix de ses promesses de 2000 et de 2007 non tenues.
Dès lors le président Macky Sall et son premier ministre devront en tirer toutes les leçons qui s’imposent et penser à mettre le maximum de jeunes au travail pour éviter d’avoir encore à croiser le fer avec tous les frustrés du régime défunt.
par Mamadou Mika LOM
Source Sudonline.sn et Rewmi.com