Bientôt 41 listes de candidatures dont une formée tenez vous bien par deux anciens présidents de la république, qui vont se tirailler pour élire des députés à l’assemblée nationale.
Qui pouvait s’attendre à ce qu’un Abdoulaye Wade auquel Karim se colle parce qu’autrement, il ne signifierait pas grand chose politiquement et un Macky Sall, qui, après deux mandats chacun à la magistrature suprême, avant d’être largement vaincus chacun à son tour, à des élections présidentielles, n’éprouvent aucune gène à se bousculer, pour encore reprendre service, cette fois-ci à l’Assemblée nationale. N’étant pas rassasiés du pouvoir, ils veulent conserver un œil rivé dans le rétroviseur, pour suivre afin de trouver quelque chose à critiquer sur ce que font ceux qui les ont éliminés du pouvoir, et pour cause.
L’exemple du Président Senghor
Que font-ils alors de l’exemple tant chanté en Afrique, des anciens présidents Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf, l’un s’étant écarté du pouvoir volontairement avant l’expiration de son dernier mandat en cours, l’autre ayant cédé la place, suite à sa défaite dans des élections régulières. « Nguur deesugn ko gnedd », même pour le cas d’un régime à propos duquel on aurait peu à dire, ce qui était loin d’être le cas pour celui de Laye Ndiombor et celui de Kor Marème.
Aussi bien l’un que l’autre, ce n’était pas faute d’avoir tenté toutes sortes de combines pour pouvoir se présenter pour un troisième mandat auquel pourtant la constitution ne leur permettait pas de prétendre. Puisque la chance n’avait souri à aucun d’eux et qu’ils se permettent de tenter de revenir par la voie parlementaire, on a l’impression qu’ils ont oublié les raisons de leurs défaites respectives. Et pourtant, étant à son apogée, le Président Abdoulaye Wade s’était une fois permis d’affirmer qu’il atteint tout ce qu’il vise. C’est le contraire qu’on a constaté. N’avait t-il pas voulu se faire succéder par son fils Karim Wade, en commençant par une tentative d’une réforme constitutionnelle que sa majorité aller voter sans y changer la place d’une virgule. N’avait t-il pas tenté de faire admettre la candidature de celui-ci aux dernières présidentielles, malgré l’évidence que la constitution barre le chemin qui mène au Palais Présidentiel à tout prétendant, titulaire de deux nationalités ? Échec. On peut même donner d’autres exemples où il avait visé sans rien atteindre.
Macky et Karim
Quant à Macky Sall, dont certains des faits inoubliables commis durant ses deux mandats, surtout lors du second, il ya lieu de se demander quelle pourra être la teneur de son discours d’ouverture de la campagne électorale en tant que tête de liste de TAKKU Wallu Senegal, dont les membres proviennent de ce qui reste de l’APR, et de ce qui reste du PDS, fidèle à Wade père et fils. Permettent t-ils qu’on les invite à être réalistes, à se mettre en tête qu’après la vie politique il ya une autre vie ?
Mais qu’en sera-t-il de leur campagne électorale si, étant exclu qu’Abdoulaye Wade puisse y prendre part, alors que Karim Wade persiste à s’interdire lui-même de mettre les pieds au Sénégal, et que Macky Sall pour les raisons que ses compatriotes subodorent, opte pour ne pas rentrer au pays, même pour s’acquitter du devoir de participer au vote à Fatick, comme il l’a toujours fait. En tout cas ceux qui ne lui veulent que du bien doivent le convaincre de rester là où il est jusqu’à s’assurer plus tard que la colère de ceux qui tiennent à se venger de la maltraitance qu’il leur avait fait subir s’estompe.
Son malheureux incident lors de sa rencontre dans un avion de ligne avec une sénégalaise en voyage comme lui et son épouse, est une preuve que l’envie de lui rendre la monnaie de sa pièce est encore vivace, et les invectives éventuelles entre sa liste et celles de ses adversaires, ne fera qu’aggraver l’inimitié existante et l’ardent désir de se venger, chez ceux qu’il avait maltraités et ceux que ses bras lourds et ses forces de désordre ont massacrés.
Mais il n’ya pas que l’éventualité de la survenance des rixes que la présence de Macky Sall pourrait entrainer, qui poserait des difficultés d’organisation de la campagne et des opérations électorales proprement dites dans les lieux de vote.
Supposons dépassées ou mises sous le boisseau les difficultés qu’il y aurait à l’occasion de la formation des listes de candidatures pour les coalitions, surtout celles composées de plusieurs provenances qui n’ont rien de commun, allant des partis politiques se disant de la vraie gauche, socialistes, libéral, de groupes teintés de prétendues préoccupation de religiosité. Il s’y ajoute d’autres difficultés liées à la confection des bulletins, notamment à leurs couleurs distinctives.
Il s’y ajoute également l’appellation des listes de candidats. Le nombre effarant de ces listes tout comme le non moins effarant des candidats, ne facilitent pas la tâche à la Direction Générale des élections.
Tout ceci participe à rendre exorbitant les coûts de l’organisation des élections dans notre pays, au nombre de trois : élections présidentielles, élections législatives, élections locales.
Il est temps qu’on y réfléchisse pour trouver des solutions tendant à réduire à deux le nombre des élections, sans écorcher la crédibilité des fonctions qui seront confiées aux élus, auxquels nous souhaitons de pouvoir s’acquitter avec succès de la mission qui leur sera confiée suite aux résultats des élections du 17 Novembre.
Source : https://www.seneplus.com/opinions/abdoulaye-wade-m...