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ADHA dénonce l'indifférence face à un nouveau drame de la migration : 28 morts et plusieurs disparus

L'Action pour les Droits Humains et l'Amitié (ADHA) a exprimé sa profonde tristesse et indignation face à une nouvelle tragédie de la migration irrégulière. Une embarcation partie de Niodior, au Sénégal, transportant près de 150 personnes, a dérivé en mer pendant plusieurs jours sans intervention, malgré les appels répétés à l'aide. À ce jour, le bilan est dramatique : trois morts, 22 disparus et 28 victimes supplémentaires, ayant péri en mer.


Rédigé par leral.net le Samedi 2 Novembre 2024 à 10:15 | | 0 commentaire(s)|

Selon des témoins, ce drame s'est produit sous le regard impassible des autorités de trois pays différents, qui n'ont pourtant pris aucune mesure pour porter secours aux naufragés. Ce n'est que le 31 octobre que la pirogue a finalement atteint Nouakchott, en Mauritanie. Les survivants, dans un état de santé critique, sont aujourd’hui marqués par un traumatisme profond, conséquence d'un parcours où l'espoir de survie s'est transformé en chemin de mort.

Un Silence Institutionnel Inacceptable et Une Négligence Politique

ADHA déplore le manque de réactivité des autorités face à ces drames répétitifs de la migration irrégulière. Dans un contexte où l’attention des dirigeants sénégalais semble monopolisée par les échéances électorales, l'ONG condamne le silence politique autour de la question migratoire et le sort de la jeunesse.

"Ce drame n’est pas un cas isolé", rappelle-t-elle. Malgré des financements internationaux et une surveillance accrue des côtes par FRONTEX, les départs clandestins vers les îles Canaries continuent de croître. Entre le 1er janvier et le 15 octobre 2024, 42 889 migrants ont atteint les îles espagnoles, un chiffre alarmant comparé aux 35 812 recensés à la même période en 2023.

Appel à une Action Immédiate des Autorités Sénégalaises

Face à cette situation tragique, ADHA lance un appel urgent aux pouvoirs publics pour prendre des mesures concrètes afin de freiner ces départs désespérés :
Engagement des autorités sénégalaises : Il est essentiel de mettre en place des stratégies de prévention et d'améliorer les conditions socio-économiques pour dissuader la jeunesse de risquer leur vie en mer.

Passage à l’action des pouvoirs publics : Les promesses politiques ne suffisent plus. ADHA demande des politiques publiques ambitieuses pour offrir des alternatives viables aux jeunes.

Réforme du système éducatif : L’ONG insiste sur la nécessité d’adapter les programmes scolaires aux besoins actuels du marché de l'emploi en promouvant l'enseignement technique, professionnel et l'entrepreneuriat.

L’ADHA rappelle que chaque vie perdue en mer est un échec collectif. Elle exhorte les gouvernements à placer la dignité humaine au centre de leurs priorités et à agir de manière urgente pour empêcher que de telles tragédies se reproduisent.

M. Adama Mbengue, président de l'ONG appelle les autorités sénégalaises et internationales à réagir face à cette crise humanitaire.