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AFFAIRE HISSENE HABRE La société civile appelle l’Etat à prendre ses responsabilités

Le Comité de pilotage pour le jugement équitable de Hissein Habré, a organisé hier, mercredi 26 mai, un panel sur le thème : « Affaire Hissein Habré, ensemble pour une lutte contre l’impunité : le rôle de la société civile ». Cette manifestation a été une occasion pour les panélistes de faire un plaidoyer contre l’impunité en Afrique tout en demandant aux autorités sénégalaises et africaines de s’engager à organiser le procès de Hissein Habré afin que justice soit rendue aux victimes.


Rédigé par leral.net le Jeudi 27 Mai 2010 à 12:02 | | 0 commentaire(s)|

AFFAIRE HISSENE HABRE La société civile appelle l’Etat à prendre ses responsabilités
« Le Tchad est un pays très difficile, nous avons connu plus de trente années de guerres civiles et ce n’est pas fini », a affirmé Me Jacqueline Moudayna, avocate des victimes Tchadiennes. Et c’est en dépit de tous cela que « nous avons décidé d’intégrer dans notre programme la lutte contre l’impunité », a-t-elle ajouté.

Me Moudayna de préciser que le régime de Hisséne Habré est le plus sanglant de tous les régimes qui se sont succédé avec près de 40 mille morts. En outre Me Moudayna a estimé avec beaucoup d’émotion que : « le Sénégal manque cruellement de volonté pour faire juger Habré ». A cet effet elle a soutenu que le Sénégal tout comme le Tchad sont entrain d’entretenir l’impunité.

Le député Me Abdoulaye Babou a quant à lui estimé que le Sénégal a la volonté politique pour juger Hisséne Habré car a-t-il rappelé la constitution a été révisée en l’espèce afin de créer un cadre juridique favorable pour un jugement juste et équitable de Habré. C’est dans cet ordre d’idées que le député a pris l’engagement de saisir le ministre de la justice par une question orale à l’Assemblée Nationale.

Pour Serigne Mansour Sy Djamil c’est un problème de dignité africaine qui se pose dans cette affaire. Le marabout de poursuivre, estimant que cet homme de meilleure qualité n’est pas arrivé après cinquante ans d’indépendance paraphrasant ainsi Jean Paul Satre. Il a aussi affirmé qu’il est grand temps que la justice puisse être indépendant dans les pays africains.

Serigne Mansour Sy Djamil a aussi profité de l’occasion pour lancer un appel au président de la République et à l’Union africaine de ne ménager aucun effort pour qu’enfin ce procès tant attendu ait lieu au nom de la dignité humaine pour que justice soit rendue à ces milliers de victimes.

L’Abbé Léon Diouf a abondé dans le même sens en rappelant les enseignements du Christ en matière de respect de la dignité humaine. A cet effet, il a prêché qu’à force de laisser continuer l’impunité, même la foi pourrait en mourir. Le représentant du Cardinal Théodore Adrien Sarr d’ajouter que les crimes sans criminels ne peuvent que laisser les citoyens méfiants les uns des autres. Le professeur Amsatou Sow Sidibé de rappeler que le droit à un recours effectif est un droit fondamental. Mme Sidibé a aussi demandé au gouvernement Sénégalais de prendre toutes ses responsabilités sur cette affaire. Car estime t-elle, il, faut que les auteurs, les co-auteurs et les complices répondent de leurs actes.

Par ailleurs, le Professeur Abdou Aziz Kébé a rappelé un verset du Coran où Dieu dit : « celui qui tue une âme c’est comme s’il avait tué toute l’humanité et celui que vivifie une âme c’est comme s’il l’a fait pour toute l’humanité ».

Madiabal Diagne de revenir sur les blocages du procès de Hisséné Habré. Il estime à cet effet que le Sénégal a demandé à la communauté internationale 18 milliards dont un tiers pour la réfection du Palais de justice, un tiers pour le paiement des magistrats et le reste pour les frais de fonctionnement. Le journaliste d’ajouter que cet argument n’est pas sérieux et les autorités Sénégalaises ont la responsabilité d’organiser ce procès.


Sahaba net