Voilà le genre de phrase que l’on n’aurait sans doute pas pu entendre sous l’ère Bush… Interrogé vendredi par le New York Times à bord d’Air Force One, Barack Obama, le président des Etats-Unis, n’a pas fermé la porte à de possibles discussions avec certains taliban. Une stratégie de réconciliation que son homologue afghan, Hamid Karzaï, a accueilli très favorablement.
Il y a quelques jours, à Kaboul, le numéro 2 de l’ambassade américaine, Christopher Dell, évoquait le sujet en ces termes : "La majorité des insurgés sont des hommes fatigués par des années de guerre fratricide. Ceux-là veulent rentrer à la maison, retrouver leurs proches et peut-être participer à la vie politique… Il faut donc passer au niveau national pour la réconciliation, car elle est déjà possible au niveau local".
Mais attention, avec certains taliban, pas tous. Les plus modérés, mais pas ceux qui sont liés aux terroristes d’Al-Qaeda. "Avec ceux-là, une infime minorité, pas de rapprochement possible", assène Chris Dell.
Obama fait d’ailleurs un parallèle entre Afghanistan et Irak, renvoyant à la stratégie employée par le général Petraeus dans ce pays. "Le général Petraeus soutiendrait qu’une partie du succès en Irak est attribuable au fait d’avoir tendu la main à des personnes que nous qualifierions de fondamentalistes islamiques, mais qui étaient prêtes à travailler avec nous, car elles avaient été complètement aliénées par les tactiques d’Al-Qaeda en Irak", affirme le président, même s’il concède que l’Afghanistan est "plus complexe", avec des zones tribales où le gouvernement ne contrôle pas grand-chose.
Alors quelles sont les options qui se présentent pour les insurgés ? Le colonel Scott Spellmon (commandant la Task Force Warrior, pour les régions de Kapisa, Parwan, Bamyan et Panshir) les résume très succintement : "se réconcilier, fuir, être capturé ou mourir".