C’est une menace lourde de conséquences, et pour cause. Royal Air Maroc a décidé de se retirer de la gestion d’Air Sénégal international. Lors du Conseil d’administration que les administrateurs représentant l’Etat du Sénégal ont boycotté hier, les représentants de la Ram ont demandé aux « partenaires sénégalais l’établissement immédiat d’une feuille de route portant sur le transfert d’Asi à l’Etat sénégalais dans les meilleures conditions, afin que le retrait de Royal Air Maroc soit effectif au plus tard le 30 juin prochain ». Certes, la Ram se dit disposée à tout mettre en œuvre dans le cadre de cette feuille de route pour que le transfert se déroule dans les meilleures conditions et garantisse la survie et le développement d’Air Sénégal international, mais elle se veut intransigeante : « si cette feuille de route n’est pas mise sur pied, Royal Air Maroc sera contrainte de procéder audit retrait, dès fin Mars 2009 ».
Les raisons du coup de gueule de la Royal Air Maroc, entre…
Mais, si Royal Air Maroc en est arrivée à ce raidissement, d’abord, c’est parce qu’elle a demandé, à maintes reprises, la tenue du Conseil d’administration d’Asi, pour examiner la situation de la compagnie, mais en vain. Ensuite, l’éviction d’Air Sénégal international du pèlerinage en 2008, constitue une pilule difficile à avaler pour la Ram. Car, malgré la convention signée en 2006 devant et sous l’autorité des deux chefs d’Etats, accordant à Asi une exclusivité de dix ans pour le convoiement des pèlerins vers la Mecque, elle ne comprend pas, alors pas du tout la volte-face des autorités sénégalaises qui avaient fini par filer le marché à la société saoudienne Zamzam, alors qu’elle avait déjà affrété un Boeing 747 « aux standards européens ». Conséquence : un préjudice financier lourd ayant fragilisé sa situation financière
…autres promesses sénégalaises fondues comme beurre au soleil
À ces griefs la Ram ajoute le fait que les travaux de la commission mixte maroco-sénégalaise mise en place pour procéder aux modalités de mise en œuvre de la décision de l’Etat de prendre en charge l’intégralité de la recapitalisation et des garanties exigées par les partenaires ainsi que la gestion de la compagnie Air Sénégal international, aient été unilatéralement interrompus par la partie sénégalaise. Aussi, en 2008, malgré les annonces faites par nos autorités concernant leur reprise du capital et de la gestion d’Asi au 31 décembre dernier, aucune action n’a été entreprise par ces dernières pour le remplacement des avions qui devaient être retournés au loueur en octobre 2008. Pire, ces déclarations d’intentions des autorités sénégalaises n’ont pas manqué d’affecter sérieusement le fonctionnement d’Air Sénégal international en réduisant la confiance de ses bailleurs de fonds, des fournisseurs, des banques, des partenaires et autres clients.
Au début, était… Farba Senghor
Le passage de Farba Senghor au Département des Transports aériens a été à tous points de vue un désastre. C’est lui en effet qui, en Octobre 2007, avait annoncé la décision de modifier l’actionnariat de la compagnie afin que l’Etat dispose de la majorité ou de la totalité des actions. Et pourtant, cette décision est intervenue après un plan de redressement établi par la Royal Air Maroc qui avait mis sur la table 10 millions d’euros (6,6 milliards de franca Cfa) et des ressources humaines. Mais en Novembre 2007, Farba Senghor a décidé de prendre en charge, « seul » l’intégralité de la recapitalisation et des garanties exigées. Et depuis lors, aucune action n’a été entreprise par la partie sénégalaise, surtout pour le remplacement des avions qui devaient être retournés au loueur en octobre 2008. Maintenant, les Marocains sont décidés à partir… Voilà le prix à payer pour avoir fait de Farba Senghor un ministre.
Daouda THIAM l'as
Les raisons du coup de gueule de la Royal Air Maroc, entre…
Mais, si Royal Air Maroc en est arrivée à ce raidissement, d’abord, c’est parce qu’elle a demandé, à maintes reprises, la tenue du Conseil d’administration d’Asi, pour examiner la situation de la compagnie, mais en vain. Ensuite, l’éviction d’Air Sénégal international du pèlerinage en 2008, constitue une pilule difficile à avaler pour la Ram. Car, malgré la convention signée en 2006 devant et sous l’autorité des deux chefs d’Etats, accordant à Asi une exclusivité de dix ans pour le convoiement des pèlerins vers la Mecque, elle ne comprend pas, alors pas du tout la volte-face des autorités sénégalaises qui avaient fini par filer le marché à la société saoudienne Zamzam, alors qu’elle avait déjà affrété un Boeing 747 « aux standards européens ». Conséquence : un préjudice financier lourd ayant fragilisé sa situation financière
…autres promesses sénégalaises fondues comme beurre au soleil
À ces griefs la Ram ajoute le fait que les travaux de la commission mixte maroco-sénégalaise mise en place pour procéder aux modalités de mise en œuvre de la décision de l’Etat de prendre en charge l’intégralité de la recapitalisation et des garanties exigées par les partenaires ainsi que la gestion de la compagnie Air Sénégal international, aient été unilatéralement interrompus par la partie sénégalaise. Aussi, en 2008, malgré les annonces faites par nos autorités concernant leur reprise du capital et de la gestion d’Asi au 31 décembre dernier, aucune action n’a été entreprise par ces dernières pour le remplacement des avions qui devaient être retournés au loueur en octobre 2008. Pire, ces déclarations d’intentions des autorités sénégalaises n’ont pas manqué d’affecter sérieusement le fonctionnement d’Air Sénégal international en réduisant la confiance de ses bailleurs de fonds, des fournisseurs, des banques, des partenaires et autres clients.
Au début, était… Farba Senghor
Le passage de Farba Senghor au Département des Transports aériens a été à tous points de vue un désastre. C’est lui en effet qui, en Octobre 2007, avait annoncé la décision de modifier l’actionnariat de la compagnie afin que l’Etat dispose de la majorité ou de la totalité des actions. Et pourtant, cette décision est intervenue après un plan de redressement établi par la Royal Air Maroc qui avait mis sur la table 10 millions d’euros (6,6 milliards de franca Cfa) et des ressources humaines. Mais en Novembre 2007, Farba Senghor a décidé de prendre en charge, « seul » l’intégralité de la recapitalisation et des garanties exigées. Et depuis lors, aucune action n’a été entreprise par la partie sénégalaise, surtout pour le remplacement des avions qui devaient être retournés au loueur en octobre 2008. Maintenant, les Marocains sont décidés à partir… Voilà le prix à payer pour avoir fait de Farba Senghor un ministre.
Daouda THIAM l'as