Fouad Boutayeb prend en effet les rênes de la société de navigation aérienne, Air Sénégal International (Asi). Depuis hier en effet, toutes les pièces (tampons, signatures et autres attributs de pouvoir) lui ont été remises. Comme son prédécesseur, Fouad Boutayeb est pilote de ligne Boeing 737-800 - commandant de bord. Il a eu également à offrir ses services à la direction de l’exploitation au sol de la Royal air Maroc (Ram) à Casablanca d’où il a été détaché et envoyé à Dakar. Sa nomination entre en droite ligne de la volonté clairement affichée par lesMarocains de contrôler Asi qui traverse une « zone de turbulence » depuis près de deux ans.
Signe qu’il hérite d’un cadeau empoisonné, Fouad Boutayeb débarque à Dakar alors que les parties sénégalaise et marocaine ont du mal à trouver un consensus sur l’avenir de la société. Pour preuve, prévu hier à Casablanca (Maroc), le Conseil d’administration d’Air Sénégal international(Asi) a été reporté sine die. Des sources aéroportuaires soutiennent que les résultats de l’audit qui ne sont pas encore disponibles sont à l’origine du report. L’audit porte sur les volets financier, technique, commercial et social. Si l’on sait que les résultats de l’audit général commandité par l’Etat du Sénégal ont révélé d’énormes trous financiers, la tâche risque d’être ardue pour Fouad Boutayeb. Des sources proches de la direction évoquent une véritable catastrophe financière. « Si toutes les charges sont comptabilisées ,les pertes vont avoisiner 18 milliards de francs Cfa », avancent des sources proches de la société. Des trous occasionnés, selon nos interlocuteurs par les nombreuses charges endossées par Asi. On évoque précisément les frais de missions pouvant aller jusqu’à 250.000 francs Cfa par jour pour certains cadres. Des « libertés » qui devraient être évoquées dans les jours à venir à Casablanca. De même que la dette de plusieurs milliards contractée par l’Etat du Sénégal. Interpellé sur ces manquements révélés par des sources proches de la direction, Matar Diop, chargé de la communication d’Asi, déclare qu’il ne peut pas se prononcer présentement tout en confirmant qu’un audit de la compagnie a été commandité par l’Etat du Sénégal». Un nouveau Dg vient d’être nommé et je ne l’ai pas encore rencontré. S’y ajoute que je suis en congé depuis un mois donc je ne peux pas engager officiellement la compagnie », déclare-t-il.
En tout état de cause, les problèmes eux, ne sont point en congé. Car outre l’imbroglio financier, le social constitue le talon d’Achille de la compagnie, selon des sources proches d’Asi. « Les employés d’Asi sont les plus mal payés de la plate-forme. Les Marocains ne s’occupent pas des conditions de travail de leurs employés », constatent des cadres d’Asi. Raison pour laquelle, précisent les mêmes sources, « beaucoup de cadres de la compagnie sont partis monnayer leur talent ailleurs ». Dans cette même lancée, nos interlocuteurs renseignent également sur le non-respect des procédures de recrutement et de promotion. Pour illustrer leurs propos, ils convoquent le remplacement de Dominique Taylor à la représentation de Paris. « Il devait y avoir un appel à candidature au poste de Taylor. Ce qui n’a pas été le cas. Les Marocains ont préféré le remplacer par un agent commercial. Alors qu’il est un cadre sénégalais », se plaint-on. Des actes qui ont été à l’origine de leur grève du 26 mars 2007.
Pour ce qui est du volet technique, les mêmes sources déplorent la mainmise de la Ram sur la maintenance des avions d’Asi à travers un contrat d’exclusivité. Pour le côté commercial, « Asi a été délestée de ses escales porteuses d’espoir, à savoir Monrovia, Accra…Des zones desservies maintenant par la Ram. « C’est un énorme manque à gagner. Alors qu’on devait s’ouvrir en Afrique centrale. Mais, c’est plutôt la Ram qui a pignon sur rue dans lesdites zones », notent nos interlocuteurs. Sans oublier la flotte qui n’est pas adaptée, selon des sources aéroportuaires. En fait, en lieu et place des gros-porteurs pour les passagers et le fret, Asi ne dispose que de petits appareils qui occasionnent de nombreuses pertes de bagages.
Pour dire que Fouad Boutayeb aura bien du fil à retordre. Surtout que le Maroc et le Sénégal devront s’asseoir autour d’une seule et même table pour discuter de l’avenir d’Asi. La formule de la recapitalisation serait ainsi privilégiée, alors que le Sénégal avait déjà fixé la fin de la lune de miel au 31 décembre 2008.
L'Observateur
Signe qu’il hérite d’un cadeau empoisonné, Fouad Boutayeb débarque à Dakar alors que les parties sénégalaise et marocaine ont du mal à trouver un consensus sur l’avenir de la société. Pour preuve, prévu hier à Casablanca (Maroc), le Conseil d’administration d’Air Sénégal international(Asi) a été reporté sine die. Des sources aéroportuaires soutiennent que les résultats de l’audit qui ne sont pas encore disponibles sont à l’origine du report. L’audit porte sur les volets financier, technique, commercial et social. Si l’on sait que les résultats de l’audit général commandité par l’Etat du Sénégal ont révélé d’énormes trous financiers, la tâche risque d’être ardue pour Fouad Boutayeb. Des sources proches de la direction évoquent une véritable catastrophe financière. « Si toutes les charges sont comptabilisées ,les pertes vont avoisiner 18 milliards de francs Cfa », avancent des sources proches de la société. Des trous occasionnés, selon nos interlocuteurs par les nombreuses charges endossées par Asi. On évoque précisément les frais de missions pouvant aller jusqu’à 250.000 francs Cfa par jour pour certains cadres. Des « libertés » qui devraient être évoquées dans les jours à venir à Casablanca. De même que la dette de plusieurs milliards contractée par l’Etat du Sénégal. Interpellé sur ces manquements révélés par des sources proches de la direction, Matar Diop, chargé de la communication d’Asi, déclare qu’il ne peut pas se prononcer présentement tout en confirmant qu’un audit de la compagnie a été commandité par l’Etat du Sénégal». Un nouveau Dg vient d’être nommé et je ne l’ai pas encore rencontré. S’y ajoute que je suis en congé depuis un mois donc je ne peux pas engager officiellement la compagnie », déclare-t-il.
En tout état de cause, les problèmes eux, ne sont point en congé. Car outre l’imbroglio financier, le social constitue le talon d’Achille de la compagnie, selon des sources proches d’Asi. « Les employés d’Asi sont les plus mal payés de la plate-forme. Les Marocains ne s’occupent pas des conditions de travail de leurs employés », constatent des cadres d’Asi. Raison pour laquelle, précisent les mêmes sources, « beaucoup de cadres de la compagnie sont partis monnayer leur talent ailleurs ». Dans cette même lancée, nos interlocuteurs renseignent également sur le non-respect des procédures de recrutement et de promotion. Pour illustrer leurs propos, ils convoquent le remplacement de Dominique Taylor à la représentation de Paris. « Il devait y avoir un appel à candidature au poste de Taylor. Ce qui n’a pas été le cas. Les Marocains ont préféré le remplacer par un agent commercial. Alors qu’il est un cadre sénégalais », se plaint-on. Des actes qui ont été à l’origine de leur grève du 26 mars 2007.
Pour ce qui est du volet technique, les mêmes sources déplorent la mainmise de la Ram sur la maintenance des avions d’Asi à travers un contrat d’exclusivité. Pour le côté commercial, « Asi a été délestée de ses escales porteuses d’espoir, à savoir Monrovia, Accra…Des zones desservies maintenant par la Ram. « C’est un énorme manque à gagner. Alors qu’on devait s’ouvrir en Afrique centrale. Mais, c’est plutôt la Ram qui a pignon sur rue dans lesdites zones », notent nos interlocuteurs. Sans oublier la flotte qui n’est pas adaptée, selon des sources aéroportuaires. En fait, en lieu et place des gros-porteurs pour les passagers et le fret, Asi ne dispose que de petits appareils qui occasionnent de nombreuses pertes de bagages.
Pour dire que Fouad Boutayeb aura bien du fil à retordre. Surtout que le Maroc et le Sénégal devront s’asseoir autour d’une seule et même table pour discuter de l’avenir d’Asi. La formule de la recapitalisation serait ainsi privilégiée, alors que le Sénégal avait déjà fixé la fin de la lune de miel au 31 décembre 2008.
L'Observateur