On dirait un épisode de la série américaine 24 Heures Chrono. Les événements se déroulent entre le 9 et le 12 janvier 2010. En fait, le samedi 9 janvier, un homme répondant au nom d’Ousmane Keïta a alerté un agent de l’armée à propos d’un coup d’Etat qui se tramerait contre le chef de l’Etat. L’homme y va de ses précisions des plus circonstanciées qui accélèreront des tractations au sommet de l’Etat Major décidé à déjouer le plan supposé du coup d’Etat contre Wade. Keïta dit avoir surpris trois personnes, deux blancs et un métis, sur l’île de Ngor en train de peaufiner leur schéma d’attaque contre le palais de la République.
Devant les gendarmes, il poursuit que les trois individus ont des cartes géographiques en appoint, sur lesquels ils mettaient des croix sur tous les carrefours de Dakar. La hiérarchie militaire, saisie par un agent, convoque l’indicateur et le soumet à un interrogatoire pour avoir de plus amples renseignements sur le schéma. Les révélations d’Ousmane Keïta précipitent les événements, après qu’il a accusé le Clergé catholique et des imams d’être au courant des opérations conduites par les trois individus.
L’ILE DE NGOR QUADRILLEE
C’est ainsi que la section de recherches de la gendarmerie nationale active des unités d’enquête sur l’île de Ngor d’où est originaire d’ailleurs le dénonciateur. Mais, ce n’est pas tout, la panique est bien réelle dans la hiérarchie puisque le Bataillon des commandos et les Renseignements généraux, ont été tous mis à contribution. Le lendemain, le 10 janvier, les agents de sécurité effectuent une décente avec des va-et-vient sur l’île de Ngor à la recherche d’éventuels indices, tels que fournis par Keïta. Dans la nuit du 11 au 12 du même mois, Keïta poursuit sa « machination ». Les mains, les pieds et le cou ligotés avec une corde en nylon, il rampe une centaine de mètres et tombe sur une maison. Il frappe à la porte, le vigil l’ouvre et le découvre ligoté avant d’en informer un certain Cheikh Fall. Tous les deux ont été d’ailleurs auditionnés par la gendarmerie. Il sollicite leur secours, mais refuse de dire ce qui lui arrive. Il ne veut qu’une seule chose : se confier à une autorité militaire. L’homme est assez subtil dans ses déclarations et met la pression sur ses interlocuteurs. Dans son interrogatoire devant la gendarmerie, pour donner du crédit à son cinéma, il raconte : « Les trois personnes m’ont interpelé. Ils m’ont demandé si c’est moi Ouz, j’ai dit oui et c’est à ce moment-là qu’ils m’ont agressé et ligoté ».
LE MINISTRE DE LA DEFENSE RAPPLIQUE DARE-DARE
Ce coup d’Etat imaginaire n’a pas affolé que les troupes. Une source sûre raconte que le ministre de la Défense lui-même, Abdoulaye Baldé, en voyage au Maroc, a été alerté. Le 10, donc, le lendemain, de la dénonciation. Baldé aurait d’ailleurs confié à des proches que « des choses graves sont en train de se passer » au Sénégal, avant de rappliquer sur Dakar. Le suspense n’aura que trop duré. Le doute commence à s’installer quant à la véracité des propos de Keïta, étant donné que, selon une source judicaire proche du dossier, « aucune trace de blessure, aucun indice d’agression ou de violence, même pas des empreintes de liens de quelqu’un qui est ligoté n’apparaissent sur son corps ». C’est de la sorte que, après un « interrogatoire serré » avec les gendarmes, Ousmane Keïta s’est dédit. Il reconnaît avoir abusé l’armée parce qu’il avait besoin de 100 000 FCfa pour « soigner son père, malade ». Coup de théâtre. Lui en fait une blague, mais les gendarmes, eux, ne badinent pas avec la sécurité du chef de l’Etat. Keïta sera alors placé sous mandat de dépôt, après un retour de parquet, vendredi dernier. Il sera, ce mercredi, devant le tribunal des flagrants délits pour répondre du délit de « tentative d’escroquerie ». Mais, des sources judicaires parlent déjà d’un « malade mental ». A moins que l’audience soit renvoyée, il sera fixé sur son sort aujourd’hui.
Hamath KANE lagazette.sn
Devant les gendarmes, il poursuit que les trois individus ont des cartes géographiques en appoint, sur lesquels ils mettaient des croix sur tous les carrefours de Dakar. La hiérarchie militaire, saisie par un agent, convoque l’indicateur et le soumet à un interrogatoire pour avoir de plus amples renseignements sur le schéma. Les révélations d’Ousmane Keïta précipitent les événements, après qu’il a accusé le Clergé catholique et des imams d’être au courant des opérations conduites par les trois individus.
L’ILE DE NGOR QUADRILLEE
C’est ainsi que la section de recherches de la gendarmerie nationale active des unités d’enquête sur l’île de Ngor d’où est originaire d’ailleurs le dénonciateur. Mais, ce n’est pas tout, la panique est bien réelle dans la hiérarchie puisque le Bataillon des commandos et les Renseignements généraux, ont été tous mis à contribution. Le lendemain, le 10 janvier, les agents de sécurité effectuent une décente avec des va-et-vient sur l’île de Ngor à la recherche d’éventuels indices, tels que fournis par Keïta. Dans la nuit du 11 au 12 du même mois, Keïta poursuit sa « machination ». Les mains, les pieds et le cou ligotés avec une corde en nylon, il rampe une centaine de mètres et tombe sur une maison. Il frappe à la porte, le vigil l’ouvre et le découvre ligoté avant d’en informer un certain Cheikh Fall. Tous les deux ont été d’ailleurs auditionnés par la gendarmerie. Il sollicite leur secours, mais refuse de dire ce qui lui arrive. Il ne veut qu’une seule chose : se confier à une autorité militaire. L’homme est assez subtil dans ses déclarations et met la pression sur ses interlocuteurs. Dans son interrogatoire devant la gendarmerie, pour donner du crédit à son cinéma, il raconte : « Les trois personnes m’ont interpelé. Ils m’ont demandé si c’est moi Ouz, j’ai dit oui et c’est à ce moment-là qu’ils m’ont agressé et ligoté ».
LE MINISTRE DE LA DEFENSE RAPPLIQUE DARE-DARE
Ce coup d’Etat imaginaire n’a pas affolé que les troupes. Une source sûre raconte que le ministre de la Défense lui-même, Abdoulaye Baldé, en voyage au Maroc, a été alerté. Le 10, donc, le lendemain, de la dénonciation. Baldé aurait d’ailleurs confié à des proches que « des choses graves sont en train de se passer » au Sénégal, avant de rappliquer sur Dakar. Le suspense n’aura que trop duré. Le doute commence à s’installer quant à la véracité des propos de Keïta, étant donné que, selon une source judicaire proche du dossier, « aucune trace de blessure, aucun indice d’agression ou de violence, même pas des empreintes de liens de quelqu’un qui est ligoté n’apparaissent sur son corps ». C’est de la sorte que, après un « interrogatoire serré » avec les gendarmes, Ousmane Keïta s’est dédit. Il reconnaît avoir abusé l’armée parce qu’il avait besoin de 100 000 FCfa pour « soigner son père, malade ». Coup de théâtre. Lui en fait une blague, mais les gendarmes, eux, ne badinent pas avec la sécurité du chef de l’Etat. Keïta sera alors placé sous mandat de dépôt, après un retour de parquet, vendredi dernier. Il sera, ce mercredi, devant le tribunal des flagrants délits pour répondre du délit de « tentative d’escroquerie ». Mais, des sources judicaires parlent déjà d’un « malade mental ». A moins que l’audience soit renvoyée, il sera fixé sur son sort aujourd’hui.
Hamath KANE lagazette.sn