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ALORS QUE DAKAR CROULE SOUS LES ORDURES:La grève des éboueurs se radicalise

Assurément, la ville de Dakar n’est pas encore prête à se défaire des milliers de tonnes d’ordures ménagères qui l’ont transformée en un immense dépotoir informel, depuis samedi dernier avec la grève illimitée des travailleurs du nettoiement.


Rédigé par leral.net le Mercredi 13 Mai 2009 à 15:28 | | 0 commentaire(s)|

ALORS QUE DAKAR CROULE SOUS LES ORDURES:La grève des éboueurs se radicalise
Ces derniers ont en effet décidé hier, au cours d’un point de presse, de radicaliser leur mouvement de grève jusqu’à satisfaction de leur plate-forme revendicative. Toute chose qui requiert, selon le Front unitaire des travailleurs du nettoiement, l’intervention du Chef de l’Etat, la seule autorité capable de dénouer la crise face à « l’incurie » de la tutelle.

Le visage de Dakar qui a radicalement changé, au cours de ces quatre derniers jours, en une face hideuse dominée par les amoncellements d’ordures ménagères déversées à travers rues et artères, voire les relents d’immondices qui martyrisent de manière drastique les narines des habitants, n’est pas à la veille d’une énième transformation. Pour cause, les éboueurs et travailleurs du nettoiement qui ont entamé depuis samedi dernier une grève illimitée ont décidé de durcir le ton de leur lutte revendicative.

Hier, mardi 12 mai, ces techniciens de surface réunis au sein du Front unitaire des syndicats du nettoiement, ont affirmé, au cours d’un point de presse organisé au siège de la CDSL d’Ibrahima Sarr, leur détermination à aller jusqu’au bout de leur lutte pour contraindre les pouvoirs publics à accorder une attention réelle à leur plate-forme revendicative.

Les éboueurs qui exécutent leur 3e plan d’action depuis samedi, « un plan suivi par 99% des effectifs », se sont en effet engagés à poursuivre sans failles leur mouvement de grève pour la revalorisation de leurs conditions de travail et de leurs statuts.

Les compagnons de Madani Sy, le coordonnateur du Front unitaire, ont dit ainsi « en avoir assez des engagements signés et non respectés par le gouvernement » avant de solliciter solennellement l’arbitrage du chef de l’Etat.

La seule autorité susceptible, selon eux, de décanter une situation sociale qui est en train de porter largement préjudice aux travailleurs du nettoiement. Lesquels sont confrontés à des conditions délétères de travail et de sécurité alors même que leurs familles sont en butte à une précarité sans nom. Pour Madani Sy, l’intervention du Chef de l’Etat reste ainsi la seule alternative susceptible de mettre fin à la grève des travailleurs du nettoiement.

D’autant que les diverses rencontres avec les autorités de tutelle et dont la dernière a été celle d’avant-hier avec le tout nouveau ministre de l’Environnement, n’ont débouché sur rien de concret et de tangible pour la résolution des revendications des travailleurs du nettoiement. Lesquels continuent encore d’attendre le paiement de leurs salaires du mois d’avril, selon Madani Sy.

Conséquence : la lutte se durcit chez les éboueurs avec la radicalisation de la grève illimitée alors que Dakar continue d’être transformé en un immense dépotoir informel qui, d’ici peu, n’aura plus rien à envier à la mythique décharge de Mbeubeuss.

Le Front unitaire des travailleurs du nettoiement qui regroupe 03 organisations dont le Syndicat national des travailleurs du nettoiement, le Syndicat national des agents de la propreté rénovation et le Syndicat des professionnels de l’environnement, a entamé une grève illimitée pour différentes raisons. Paiement des salaires du mois d’avril, réintégration immédiate des 15 délégués du personnel de Véolia licenciés, versement par l’Entente Cadak-Car des cotisations sociales, immatriculation des travailleurs à la Caisse de sécurité sociale…

Autant de points saillants de la plate-forme revendicative des agents du nettoiement auxquels il faut ajouter le versement des arriérés de congés dus aux travailleurs du défunt Ama-Sénégal, le règlement des indemnités de transport de 2006 à 2009, la prise en charge médicale entre autres doléances.

source sud quotidien

Pape Alé Niang