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ALTERCATION - En plein Conseil des ministres : Le gaz oppose deux ministres du gouvernement

Un président incapable de discipliner son Conseil des ministres et qui ne parvient pas à trancher entre son ordonnateur des dépenses, motivé par le besoin de faire des économies, et le responsable en charge de garantir un approvisionnement normal en énergie au pays. Cela conduit à une altercation, qui fait désordre en plein Conseil des ministres, où tout ce monde s’est donné en spectacle.


Rédigé par leral.net le Vendredi 27 Février 2009 à 13:35 | | 0 commentaire(s)|

ALTERCATION - En plein Conseil des ministres : Le gaz oppose deux ministres du gouvernement
Alors que les risques de pénurie de gaz à Dakar se précisent car la Sar ne parvient toujours pas à payer aux butaniers ce qu’elle leur doit, le ministre de l’Energie et le ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des Finances ont eu une sérieuse prise de bec, hier, au cours du Conseil des ministres. Ce n’était là que le prolongement de la bataille des factures de la Sar portée qui opposait avant, le ministre d’Etat Abdoulaye Diop et Carmello Robert Sagna, le Directeur général de la raffinerie. Des sources dignes de foi ont révélé que «Samuel Sarr et Abdoulaye Diop ont eu des échanges houleux relativement au paiement des factures de la Sar. Et le Chef de l’Etat, en arbitre, a dit : «Faites tout pour régler ce problème et le plus rapidement possible.»
Des témoins de la scène affirment que la question du butanier qui, en principe, devait débarquer aujourd’hui sa cargaison à Dakar, a été à la base de l’affrontement. Selon le site web Ferloo.com, qui confirme lesdites sources, «le ministre de l’Energie a dit ne pas comprendre l’attitude du ministre d’Etat qui aurait dit, à travers la Rfm, avoir payé toutes les factures de la Sar». M. Sarr aurait même «trouvé ces propos choquants», ajoute l’organe en ligne. Répondant à ces piques, «le ministre des Finances axera sa bataille sur la sémantique, en disant n’être pas l’ordonnateur du compte de la Sar». Réplique de son collègue de l’Energie : «Si, vous l’êtes, car c’est vous qui signez les chèques et n’oubliez pas qu’en avril dernier, c’est aussi vous qui aviez signé avec les bailleurs de fonds». Le Président Wade, ferme, leur demandera de régler ce problème d’énergie.
M. Sarr, n’a pas aimé qu’on lui fasse prendre des engagements envers les fournisseurs, en sachant que son collègue des Finances n’avait pas l’intention de les payer. Il a rappelé que cette manière de gérer la situation, faisait vivre le pays toujours à la limite des pénuries. Il y a quelques semaines déjà, pour un défaut de quatre milliards, un butanier n’a pas pu décharger sa cargaison, et le pays a vécu une pénurie assez sérieuse. Samuel Sarr a, d’une certaine manière, voulu prendre tout le Conseil des ministres à témoin, en dépit des déclarations nuancées du communiqué officiel. Le ministre de l’information, fidèle à sa formation trotskyste, écrira sur cette question, que «le ministre d’Etat, ministre des Finances et le ministre du Budget ont indiqué au Conseil les mesures déjà prises pour assurer une poursuite correcte des activités de la Sar et la prise en charge des actions en cours pour les investissements et la modernisation de la logistique de la Sar». Le ministre de l’Energie a profité de l’occasion pour rappeler son désaccord sur la volonté de son collègue de lever, au plus tard en juin, la taxe sur le gaz butane, et risquer d’entraîner ainsi une hausse des prix sur ce produit stratégique pour de nombreux ménages. Il a demandé à ceux qui voudraient prendre ces mesures, de se préparer à en expliquer le bien-fondé à l’opinion publique.
Le site Ferloo a signalé, en guise de rappel, qu’avant-hier, le Directeur général de la Société africaine de raffinage, M. Carmello Robert Sagna se déclarait surpris d’apprendre que le ministre de l’Economie et des Finances a procédé au paiement des sommes permettant à notre pays d’être à l’abri d’une rupture en fournitures de gaz. Mais, M. Sagna s’est empressé de préciser : «Je ne l’ai quand même pas appris de sa bouche.» Selon lui, «jusqu’au moment où je vous parle, à part le versement d’une valeur de 1,522 milliard de francs Cfa rien n’est encore parvenu au compte de la Sar à la Cbao».
Et de préciser, «en effet, il y a 3 décisions de versement que l’on disait avoir été prises par le ministre des Finances. Le premier est de 1,522 milliard de francs Cfa, le second de 455 millions de francs Cfa et le troisième est de 1,129 milliard. Mais en réalité, à part la première somme, aucune des autres décisions n’a encore été réalisée. Du moins, jusqu’au moment où je vous parle».
Pourtant, selon M. Sagna, «les deux autres versements ne sont pas encore arrivés dans notre compte. C’est d’ailleurs, dit-il, ce qui explique que le tanker arrivé depuis le 19 janvier dernier, dans nos eaux, n’ait pas déchargé».
Et de poursuivre : «Mieux ou pire, le compte bancaire qui figure sur les trois décisions de versement citées plus haut est le compte Trésor Public-Tva Sar. Autrement dit, c’est un compte bancaire de l’Etat ouvert à la Cbao et qui doit exclusivement recueillir la Tva due par la Sar à l’Etat. C’est dans ce compte que nous versons notre Tva à l’Etat. Au moment où je vous parle, on reste nous devoir les deux autres décisions citées plus haut, c’est-à-dire, les sommes de 455 millions de francs Cfa et 1,129 milliard de francs Cfa.»
source le quotidien

Pape Alé Niang