Son silence fut assourdissant durant toute la crise préélectorale, et l’absence de la Francophonie à l’observation de l’élection présidentielle sénégalaise, très remarquée. Hier, à Paris, Abdou Diouf est enfin sorti de sa réserve qu’il s’était volontairement imposée sur son pays, le Sénégal. Et c’est pour se joindre au concert de félicitations et d’hommages de la communauté internationale à l’endroit des deux finalistes de la présidentielle sénégalaise. Présidant le Conseil Permanent de la Francophonie, M. Diouf a débuté les travaux en saluant d’abord l’élection de Macky Sall comme Président du Sénégal. «Nous devons nous féliciter des conditions dans lesquelles cette élection s’est tenue et je rends hommage au comportement du Président sortant, Me Abdoulaye Wade», a-t-il déclaré devant les représentants personnels des chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif). Pour le secrétaire général de l’Oif, «les acquis démocratiques fondamentaux du Sénégal ont ainsi été préservés et même consolidés». De même, insiste-t-il, cette nouvelle alternance, après celle survenue en 2000 et qui a consacré sa défaite face à Abdoulaye Wade, est un «exemple» pour tout l’espace francophone et pour tout le continent africain. Visiblement soulagé du dénouement heureux de ce processus électoral qui était mal embarqué, celui qui dit «prier» en permanence pour son pays, souligne que l’élection de Macky Sall «démontre avec éclat que de bonnes élections, libres et fiables, avec une participation active de toutes les forces politiques et un engagement responsable des électeurs, restent le meilleur fondement de la légitimité démocratique».
Abdou Diouf a attendu cinq (longs?) jours pour féliciter le vainqueur et saluer la grandeur d’esprit de Me Wade, là où les organisations africaines et internationales, ainsi que les Présidents des pays amis du Sénégal, ont réagi dans les toutes premières heures qui ont suivi l’événement. On aura également remarqué que sa réaction n’est pas contenue dans une déclaration estampillée «présidentielle sénégalaise», mais en marge d’une activité de l’institution qu’il dirige. Première réaction de Diouf donc, oui, mais seulement publiquement. Car, au moment où nous bouclions ces lignes, nous avons appris d’une source très proche de l’ancien Président, qu’il avait déjà téléphoné lundi à Macky Sall et à Abdoulaye Wade pour les féliciter, l’un pour son élection, l’autre pour son acte démocratique.
Toujours est-il que, jusqu’au bout, Abdou Diouf sera resté fidèle à son serment, celui de ne jamais s’immiscer (en tout cas ostensiblement) dans les affaires sénégalo- sénégalaises, sans doute de peur d’être soupçonné de parti pris ou de gêner l’action de son successeur. C’est cette même promesse d’il y a douze ans qui peut justifier d’ailleurs le fait que la Francophonie de Diouf n’ait jamais condamné les violences préélectorales au Sénégal, comme elle l’a toujours fait ailleurs, encore moins appelé, à l’instar du reste de la communauté internationale, le président Wade à ne pas présenter sa candidature jugée inconstitutionnelle par l’écrasante majorité des spécialistes du droit sénégalais. Le tout a été ponctué par l’absence d’observateurs de l’Oif pour veiller à la bonne tenue des scrutins du 26 février et du 25 mars.
THIERNO DIALLO (PARIS) OBS
Abdou Diouf a attendu cinq (longs?) jours pour féliciter le vainqueur et saluer la grandeur d’esprit de Me Wade, là où les organisations africaines et internationales, ainsi que les Présidents des pays amis du Sénégal, ont réagi dans les toutes premières heures qui ont suivi l’événement. On aura également remarqué que sa réaction n’est pas contenue dans une déclaration estampillée «présidentielle sénégalaise», mais en marge d’une activité de l’institution qu’il dirige. Première réaction de Diouf donc, oui, mais seulement publiquement. Car, au moment où nous bouclions ces lignes, nous avons appris d’une source très proche de l’ancien Président, qu’il avait déjà téléphoné lundi à Macky Sall et à Abdoulaye Wade pour les féliciter, l’un pour son élection, l’autre pour son acte démocratique.
Toujours est-il que, jusqu’au bout, Abdou Diouf sera resté fidèle à son serment, celui de ne jamais s’immiscer (en tout cas ostensiblement) dans les affaires sénégalo- sénégalaises, sans doute de peur d’être soupçonné de parti pris ou de gêner l’action de son successeur. C’est cette même promesse d’il y a douze ans qui peut justifier d’ailleurs le fait que la Francophonie de Diouf n’ait jamais condamné les violences préélectorales au Sénégal, comme elle l’a toujours fait ailleurs, encore moins appelé, à l’instar du reste de la communauté internationale, le président Wade à ne pas présenter sa candidature jugée inconstitutionnelle par l’écrasante majorité des spécialistes du droit sénégalais. Le tout a été ponctué par l’absence d’observateurs de l’Oif pour veiller à la bonne tenue des scrutins du 26 février et du 25 mars.
THIERNO DIALLO (PARIS) OBS