Parlons de l’équipe nationale A. Nous avons perdu déjà deux dates Fifa à cause de l’absence d’un sélectionneur. Vous êtes d’ailleurs candidat au poste. Quel est votre point de vue sur cette question ? Faut-il trouver un coach maintenant ou est-ce qu’il faut attendre la mise en place de la future Fédération ?
Je pense qu’il est temps qu’on se mette à travailler. Nous avons accusé beaucoup de retard.
Un local ou un étranger, le débat c’est posé aussi ?
Je ne réfléchis pas en termes de local ou d’étranger. J’ai toujours dit qu’il faut mettre l’accent sur la compétence. Aujourd’hui, les étrangers locaux n’ont rien à envier aux étrangers. Ils sont aussi compétents qu’eux pour diriger la sélection nationale. Le Sénégal est une terre d’accueil. Nous n’avons jamais fonctionné en termes d’étranger ou de local. Par conséquent, je pense que le débat ne devrait pas se situer à ce niveau là. Nous cherchons un sélectionneur. Donc, il ne faut pas écarter les techniciens nationaux sous le prétexte qu’ils sont ci ou ça. Il faut arrêter de leur faire la guerre. Dans ce pays, on n’a jamais empêché un entraîneur de travailler.
En revanche, on ne peut pas avoir une mission nationale, est demander aux gens de ne pas en parler. Ce n’est pas possible. Quand on a une mission nationale, qu’on soit local ou étranger, les gens sont obligés de faire des analyses, des critiques. Maintenant, il appartient au sélectionneur d’avoir des épaules larges, d’avoir des arguments pour convaincre les gens sur son projet de jeu. Parce que tout est question de projets. Quand on a une telle charge, on a quand même besoin de l’avis de tous les Sénégalais qui ont eux aussi leur mot à dire.
J’ai toujours employé l’expression : “libéralisme technique“. Il faut que l’on libère les gens dans les matches de l’équipe nationale voire dans les matches du championnat. Que les gens puissent analyser le contenu de ce que nous, entraîneurs faisons sur le terrain. Si Amara gère une équipe et de l’autre côté, il y a un collègue qui analyse ses matches, je ne peux pas dire qu’il me jette des pierres. Non, il n’est pas en train de me jeter la pierre. C’est un expert. Il dit ce qu’il a constaté sur le terrain. D’ailleurs, on a même besoin de ce constat là pour corriger, pour progresser. Par conséquent, il faut que nous, entraîneurs sénégalais acceptions, qu’un autre collègue puisse dire ce qu’il a vu. Ces analyses peuvent être bonnes ou mauvaises, vraies ou fausses. Mais, il faut que les gens acceptent d’être critiqués.
En Europe, on voit ça tous les jours. Après un match de championnat, il y a tous les entraîneurs qui sont dans certaines émissions pour donner leur avis. Ils ne prononcent pas de noms. Ils disent ce qu’ils ont vu dans l’organisation, sur la stratégie, dans la conception, dans certains comportements, même sur l’arbitrage.
Ce qui n’est pas possible au Sénégal ?
Moi, je dirais toujours ce que j’ai vu dans un terrain de football. Et j’invite tous mes collègues à faire de même avec l’équipe que je dirige. Je les invite à décortiquer mes matches et à en parler ; parce que j’ai besoin de ça pour que mon équipe progresse. Il faut qu’on accepte ça. Il ne faut que les gens continuent à dire que les entraîneurs se crêpent le chignon. Nous ne nous sommes jamais battus entre nous. Nous sommes tous des amis. Nous sommes tous des frères. D’aucuns sont même des pères pour moi, certains sont des frères et d’autres d’anciens coéquipiers. Donc, on a besoin de décortiquer nos équipes pour même édifier les Sénégalais de ce qu’on fait. Il faut qu’on arrête ce mutisme. Dés fois, on tend un micro à un collègue et il répond : “non, non, je ne parle pas, parce que les gens vont croire que…“. Les gars, lâchez-vous ! Expliquons aux Sénégalais nos projets, ce que nous faisons, le jeu, ce que nous produisons. Avec le football professionnel, de toute façon, nous sommes obligés maintenant. Les gens qui vont investir leur argent ont besoin de savoir, ont besoin d’explications. Ce n’est pas parce qu’un entraîneur décortique le jeu de la Linguère, qu’il critique Amara Traoré. Non !
Comme entre Moussa Ndao et vous ?
Non, cette affaire ne concerne pas le jeu. C’était plutôt une incompréhension. D’ailleurs ça arrive même souvent. Ce n’est parce qu’il y a eu une altercation –Moussa est un grand ami – qu’on va se tirer sur les pattes. Le football est besoin par moment de ça. Sinon, ça devient monotone. Le football, c’est la passion, c’est l’expression, c’est la joie. C’est aussi de l’altercation. Mais ce n’est pas parce qu’il y a eu ça que (il ne termine pas la phrase). Le football c’est un phénomène de société. On le voit tous les jours. On voit (José) Mourinho avoir des échanges avec (Alex) Fergusson, avec Arsène Wenger.
Il y a une certaine animosité entre ces techniciens quand même. Il ne faudra peut-être qu’on en arrive à ce stade au Sénégal ?
Où ça ? A quel niveau ?
Entre Mourinho et Fergusson ?
Mais ce n’est pas méchant. C’est le football (éclats de rires). On veut faire du football mais on veut toujours se caresser. Ce n’est pas possible (éclats de rire).
A moins que vous ramenez le débat au plan purement psychologique ?
Mais effectivement ! C’est une bataille médiatique. Tout ça fait partie du foot. Qu’est ce que vous croyez ? Nous allons y arriver au Sénégal. Le football professionnel, ce n’est pas seulement le cahier de charges. Il y a aussi de la provocation. Il faut savoir mettre la pression sur l’entraîneur. Mais en dehors des pelouses, nous sommes des grands amis.
Que pensez-vous des rapports souvent heurtés entre les Fédérations ou le CNF et le département des Sports ?
C’est très simple. Ce sont des structures qui doivent cohabiter. Le ministère des Sports est délégataire de pouvoirs, les Fédérations sont sous sa tutelle. Souvent, il y a des divergences, mais ils sont obligés de cohabiter.
Malheureusement cette cohabitation pose beaucoup de problèmes.
C’est vrai. Mais il faut continuer à dialoguer, à discuter. Leurs querelles freinent le développement du sport sénégalais. Parce que leurs querelles ont toujours eu des impacts sur les sélections. Je crois qu’en un moment donné, on est obligé de s’asseoir pour la bonne marche du sport en général. Malheureusement, il y a toujours des tiraillements, des incompréhensions. Mais la cohabitation est obligatoire.
Quittons les aires de jeu. Parlons de la politique. Vous êtes inscrit sur la liste de la “Coalition Sopi“ pour les élections locales du 22 mars. Ça ne fait un peu désordre ?
Quel désordre ?
Vous ne trouvez pas ?
C’est quoi la politique ?
On dit que c’est l’art de gérer la cité.
Voilà. Tout ce que je fais dans mon domaine qui est le sport, je gère la cité (éclats rires). C’est d’ailleurs en bon gestionnaire (sic) que j’ai été copté dans la liste afin de défendre les sportifs.
Vous ne pouviez pas le faire autrement ?
(Il s’énerve). Dites moi comment ?
Vous pouvez quand même le faire sans faire de la politique ?
Je vais vous dire une chose. La gestion de la cité, ce n’est pas faire de la politique. J’ai un projet avec la ville de Saint-Louis. J’ai investi pour son embellissement. Ça fait partie du développement de la cité. Maintenant, nous, sportifs, avons des défauts par moment. Souvent, nous allons tendre la main pour dire : “donnez-nous de la subvention, ainsi de suite“. Or, si nous intégrons les instances de décisions, ça peut changer. Aujourd’hui, tous les corps de métier y sont représentés sauf nous. Ils se servent d’accord (éclats de rires). Ils se servent d’abord avant de penser à nous. Quand on m’a coopté pour venir défendre les sportifs, j’y ai vu un moyen de pouvoir m’exprimer. Au lieu de tendre la main toujours, nous aurons les moyens d’expliquer, de défendre les dossiers pour pouvoir avoir des subventions, avoir des infrastructures et aussi aider le futur maire de Saint-Louis à avoir une orientation sportive dans sa politique. Le parti du Sports fait parti de la Coalition (éclats de rire).
Vous parlez comme si le jeu est déjà fait. Or, rien ne dit que la Coalition de Sopi va gagner à Saint-Louis ?
Je suis dans une liste proportionnelle. J’ai une chance de faire parti du Conseil. Si j’y entre c’est pour défendre les dossiers. Tous les gens qui sont têtes de liste c’est pour être maire de Saint-Louis ! (Il répète avec force deux fois). Mais le sport saint-louisien fait parti de Saint-Louis (éclats de rires). En fait, nous ne sommes pas des adversaires. C’est comme ça que je vois les choses. Nous sommes tous des bénévoles qui se donnent du temps pour s’occuper de leur ville, pour rendre la population plus heureuse. Si quelqu’un d’autre gagne et fait ça, je dis bravo. La seule chose que je souhaite, c’est l’épanouissement de la ville de Saint-Louis.
(Envoyé Spécial)
sud quotidien
Je pense qu’il est temps qu’on se mette à travailler. Nous avons accusé beaucoup de retard.
Un local ou un étranger, le débat c’est posé aussi ?
Je ne réfléchis pas en termes de local ou d’étranger. J’ai toujours dit qu’il faut mettre l’accent sur la compétence. Aujourd’hui, les étrangers locaux n’ont rien à envier aux étrangers. Ils sont aussi compétents qu’eux pour diriger la sélection nationale. Le Sénégal est une terre d’accueil. Nous n’avons jamais fonctionné en termes d’étranger ou de local. Par conséquent, je pense que le débat ne devrait pas se situer à ce niveau là. Nous cherchons un sélectionneur. Donc, il ne faut pas écarter les techniciens nationaux sous le prétexte qu’ils sont ci ou ça. Il faut arrêter de leur faire la guerre. Dans ce pays, on n’a jamais empêché un entraîneur de travailler.
En revanche, on ne peut pas avoir une mission nationale, est demander aux gens de ne pas en parler. Ce n’est pas possible. Quand on a une mission nationale, qu’on soit local ou étranger, les gens sont obligés de faire des analyses, des critiques. Maintenant, il appartient au sélectionneur d’avoir des épaules larges, d’avoir des arguments pour convaincre les gens sur son projet de jeu. Parce que tout est question de projets. Quand on a une telle charge, on a quand même besoin de l’avis de tous les Sénégalais qui ont eux aussi leur mot à dire.
J’ai toujours employé l’expression : “libéralisme technique“. Il faut que l’on libère les gens dans les matches de l’équipe nationale voire dans les matches du championnat. Que les gens puissent analyser le contenu de ce que nous, entraîneurs faisons sur le terrain. Si Amara gère une équipe et de l’autre côté, il y a un collègue qui analyse ses matches, je ne peux pas dire qu’il me jette des pierres. Non, il n’est pas en train de me jeter la pierre. C’est un expert. Il dit ce qu’il a constaté sur le terrain. D’ailleurs, on a même besoin de ce constat là pour corriger, pour progresser. Par conséquent, il faut que nous, entraîneurs sénégalais acceptions, qu’un autre collègue puisse dire ce qu’il a vu. Ces analyses peuvent être bonnes ou mauvaises, vraies ou fausses. Mais, il faut que les gens acceptent d’être critiqués.
En Europe, on voit ça tous les jours. Après un match de championnat, il y a tous les entraîneurs qui sont dans certaines émissions pour donner leur avis. Ils ne prononcent pas de noms. Ils disent ce qu’ils ont vu dans l’organisation, sur la stratégie, dans la conception, dans certains comportements, même sur l’arbitrage.
Ce qui n’est pas possible au Sénégal ?
Moi, je dirais toujours ce que j’ai vu dans un terrain de football. Et j’invite tous mes collègues à faire de même avec l’équipe que je dirige. Je les invite à décortiquer mes matches et à en parler ; parce que j’ai besoin de ça pour que mon équipe progresse. Il faut qu’on accepte ça. Il ne faut que les gens continuent à dire que les entraîneurs se crêpent le chignon. Nous ne nous sommes jamais battus entre nous. Nous sommes tous des amis. Nous sommes tous des frères. D’aucuns sont même des pères pour moi, certains sont des frères et d’autres d’anciens coéquipiers. Donc, on a besoin de décortiquer nos équipes pour même édifier les Sénégalais de ce qu’on fait. Il faut qu’on arrête ce mutisme. Dés fois, on tend un micro à un collègue et il répond : “non, non, je ne parle pas, parce que les gens vont croire que…“. Les gars, lâchez-vous ! Expliquons aux Sénégalais nos projets, ce que nous faisons, le jeu, ce que nous produisons. Avec le football professionnel, de toute façon, nous sommes obligés maintenant. Les gens qui vont investir leur argent ont besoin de savoir, ont besoin d’explications. Ce n’est pas parce qu’un entraîneur décortique le jeu de la Linguère, qu’il critique Amara Traoré. Non !
Comme entre Moussa Ndao et vous ?
Non, cette affaire ne concerne pas le jeu. C’était plutôt une incompréhension. D’ailleurs ça arrive même souvent. Ce n’est parce qu’il y a eu une altercation –Moussa est un grand ami – qu’on va se tirer sur les pattes. Le football est besoin par moment de ça. Sinon, ça devient monotone. Le football, c’est la passion, c’est l’expression, c’est la joie. C’est aussi de l’altercation. Mais ce n’est pas parce qu’il y a eu ça que (il ne termine pas la phrase). Le football c’est un phénomène de société. On le voit tous les jours. On voit (José) Mourinho avoir des échanges avec (Alex) Fergusson, avec Arsène Wenger.
Il y a une certaine animosité entre ces techniciens quand même. Il ne faudra peut-être qu’on en arrive à ce stade au Sénégal ?
Où ça ? A quel niveau ?
Entre Mourinho et Fergusson ?
Mais ce n’est pas méchant. C’est le football (éclats de rires). On veut faire du football mais on veut toujours se caresser. Ce n’est pas possible (éclats de rire).
A moins que vous ramenez le débat au plan purement psychologique ?
Mais effectivement ! C’est une bataille médiatique. Tout ça fait partie du foot. Qu’est ce que vous croyez ? Nous allons y arriver au Sénégal. Le football professionnel, ce n’est pas seulement le cahier de charges. Il y a aussi de la provocation. Il faut savoir mettre la pression sur l’entraîneur. Mais en dehors des pelouses, nous sommes des grands amis.
Que pensez-vous des rapports souvent heurtés entre les Fédérations ou le CNF et le département des Sports ?
C’est très simple. Ce sont des structures qui doivent cohabiter. Le ministère des Sports est délégataire de pouvoirs, les Fédérations sont sous sa tutelle. Souvent, il y a des divergences, mais ils sont obligés de cohabiter.
Malheureusement cette cohabitation pose beaucoup de problèmes.
C’est vrai. Mais il faut continuer à dialoguer, à discuter. Leurs querelles freinent le développement du sport sénégalais. Parce que leurs querelles ont toujours eu des impacts sur les sélections. Je crois qu’en un moment donné, on est obligé de s’asseoir pour la bonne marche du sport en général. Malheureusement, il y a toujours des tiraillements, des incompréhensions. Mais la cohabitation est obligatoire.
Quittons les aires de jeu. Parlons de la politique. Vous êtes inscrit sur la liste de la “Coalition Sopi“ pour les élections locales du 22 mars. Ça ne fait un peu désordre ?
Quel désordre ?
Vous ne trouvez pas ?
C’est quoi la politique ?
On dit que c’est l’art de gérer la cité.
Voilà. Tout ce que je fais dans mon domaine qui est le sport, je gère la cité (éclats rires). C’est d’ailleurs en bon gestionnaire (sic) que j’ai été copté dans la liste afin de défendre les sportifs.
Vous ne pouviez pas le faire autrement ?
(Il s’énerve). Dites moi comment ?
Vous pouvez quand même le faire sans faire de la politique ?
Je vais vous dire une chose. La gestion de la cité, ce n’est pas faire de la politique. J’ai un projet avec la ville de Saint-Louis. J’ai investi pour son embellissement. Ça fait partie du développement de la cité. Maintenant, nous, sportifs, avons des défauts par moment. Souvent, nous allons tendre la main pour dire : “donnez-nous de la subvention, ainsi de suite“. Or, si nous intégrons les instances de décisions, ça peut changer. Aujourd’hui, tous les corps de métier y sont représentés sauf nous. Ils se servent d’accord (éclats de rires). Ils se servent d’abord avant de penser à nous. Quand on m’a coopté pour venir défendre les sportifs, j’y ai vu un moyen de pouvoir m’exprimer. Au lieu de tendre la main toujours, nous aurons les moyens d’expliquer, de défendre les dossiers pour pouvoir avoir des subventions, avoir des infrastructures et aussi aider le futur maire de Saint-Louis à avoir une orientation sportive dans sa politique. Le parti du Sports fait parti de la Coalition (éclats de rire).
Vous parlez comme si le jeu est déjà fait. Or, rien ne dit que la Coalition de Sopi va gagner à Saint-Louis ?
Je suis dans une liste proportionnelle. J’ai une chance de faire parti du Conseil. Si j’y entre c’est pour défendre les dossiers. Tous les gens qui sont têtes de liste c’est pour être maire de Saint-Louis ! (Il répète avec force deux fois). Mais le sport saint-louisien fait parti de Saint-Louis (éclats de rires). En fait, nous ne sommes pas des adversaires. C’est comme ça que je vois les choses. Nous sommes tous des bénévoles qui se donnent du temps pour s’occuper de leur ville, pour rendre la population plus heureuse. Si quelqu’un d’autre gagne et fait ça, je dis bravo. La seule chose que je souhaite, c’est l’épanouissement de la ville de Saint-Louis.
(Envoyé Spécial)
sud quotidien