Les combats de lutte drainent bien du monde. Si les amateurs se parent de leurs plus beaux atours, les acteurs du jour, quant à eux, sont plus préoccupés par les actes à poser pour arriver à la victoire. Et à ce jeu, tous les coups sont permis. C’est véritablement l’un des secteurs les moins réglementés dans l’arène. Le mystique s’entoure de son mystère et a de beaux jours dans l’arène.
«Dans l’arène, tout le monde se blinde mystiquement avant de venir au stade. Il n’y a pas que les lutteurs qui essaient de se protéger. Même les amateurs, porteurs de leur arsenal», explique un adepte de la lutte.
Dans un syncrétisme religieux, chacun s’en donne à cœur joie. La magie et la religion s’invitent aux combats. À force de fréquenter l’arène ou de regarder à la télé les journées de lutte, les Sénégalais finissent par s’habituer à certaines pratiques et à certains objets qui, à la limite, deviennent une banalité.
Dans la charpente de l’enceinte des «xarfa xufa» (pratiques liturgiques), il y a trois axes majeurs qui se dégagent : la protection contre le mauvais sort, les pratiques conférant une puissance surnaturelle et les effets neutralisants sont recherchés par les lutteurs. Qui s’adonnent à la question mystique.
Pour la protection…
Les lutteurs font appel à l’arsenal mystique pour d’abord se protéger. C’est dans ce cadre que rentrent plusieurs pratiques, notamment l’utilisation des feuilles de «paftan» (arbre à soie), des grappes de feuilles de «ngeer», du sable de mer et même des cailloux, des cure-dents, des fléchettes… Les versets de Coran récités et les ablutions rentrent dans cet aspect de la question. Des lutteurs ont plusieurs fois, après un combat, dit qu’ils n’avaient pas vu leur adversaire. C’est le cas de Issa Pouye, lors de son face-à-face avec Lac de Guiers 2. Il y en a qui ont fait état de la présence d’une belle femme «djinn» dans l’arène. Après avoir essuyé sa première défaite dans l’arène contre Bombardier, Tyson l’avait évoqué et Moussa Gningue de Fass l’avait confirmé. A ce niveau de la protection, les protagonistes n’hésitent pas à opter pour le port des amulettes. Ainsi, sur la poitrine, au cou, attachées aux poignets, à l’avant-bras, autour des reins, aux pieds, à la cheville… aucune partie du corps n’est épargnée.
…Pour la domination…
Mais en sus de cette protection, les lutteurs cherchent toujours à dominer mystiquement leurs adversaires. Ainsi, ils font appel à plusieurs trucs et astuces. C’est le cas des sacrifices sanglants (il faut verser du sang). C’est ce qui explique l’immolation d’animaux dans l’arène ou à la maison. Lors de sa confrontation avec Bombardier, on a prêté à Gris Bordeaux un certain nombre de pratiques allant dans ce sens. Ainsi, ce jour, la presse avait souligné la présence d’un pigeon blanc mort, un bélier noir, un bœuf gris attaché quelque part dans le stade. Et pour compléter le tout, il y avait à côté de ces animaux un miroir neuf, des torches, un petit arc avec une flèche qui y est attachée…
D’autres lutteurs optent également pour l’utilisation d’ustensile de cuisine ou de matériels domestiques comme le balai, le mortier, le pilon, la calebasse décorée d’écritures saintes du Coran.
…Et le surnaturel
Pour dominer leurs adversaires d’autres lutteurs feraient appel à de la magie ou des forces surnaturelles pour remporter leurs combats. Avec l’avènement de Modou Lô, les jeunes amateurs ont découvert le fameux «seeki» (augmentation, à vue d’œil, du volume). La croyance populaire a fini de conférer à Modou Lô et à Ama Baldé de prendre du volume après avoir pris un bain et verser de l’eau dans l’enceinte. Vrai ou faux ? Allez savoir. Dans cette panoplie, il y a le «lap také» (sorte d’amulettes qu’on sert au niveau de l’avant-bras) qui permet de mettre K.O son adversaire.
Les éléments entrant dans la composition ou stratégie mystique sont nombreux et la liste ne saurait être exhaustive. C’est le cas des cauris, des cornes, des peaux ou organes d'animaux, des «gnax» (vases) ou des bidons remplis d’eau de couleurs différentes etc.
A. B. FALL
sOURCE L'Observateur
«Dans l’arène, tout le monde se blinde mystiquement avant de venir au stade. Il n’y a pas que les lutteurs qui essaient de se protéger. Même les amateurs, porteurs de leur arsenal», explique un adepte de la lutte.
Dans un syncrétisme religieux, chacun s’en donne à cœur joie. La magie et la religion s’invitent aux combats. À force de fréquenter l’arène ou de regarder à la télé les journées de lutte, les Sénégalais finissent par s’habituer à certaines pratiques et à certains objets qui, à la limite, deviennent une banalité.
Dans la charpente de l’enceinte des «xarfa xufa» (pratiques liturgiques), il y a trois axes majeurs qui se dégagent : la protection contre le mauvais sort, les pratiques conférant une puissance surnaturelle et les effets neutralisants sont recherchés par les lutteurs. Qui s’adonnent à la question mystique.
Pour la protection…
Les lutteurs font appel à l’arsenal mystique pour d’abord se protéger. C’est dans ce cadre que rentrent plusieurs pratiques, notamment l’utilisation des feuilles de «paftan» (arbre à soie), des grappes de feuilles de «ngeer», du sable de mer et même des cailloux, des cure-dents, des fléchettes… Les versets de Coran récités et les ablutions rentrent dans cet aspect de la question. Des lutteurs ont plusieurs fois, après un combat, dit qu’ils n’avaient pas vu leur adversaire. C’est le cas de Issa Pouye, lors de son face-à-face avec Lac de Guiers 2. Il y en a qui ont fait état de la présence d’une belle femme «djinn» dans l’arène. Après avoir essuyé sa première défaite dans l’arène contre Bombardier, Tyson l’avait évoqué et Moussa Gningue de Fass l’avait confirmé. A ce niveau de la protection, les protagonistes n’hésitent pas à opter pour le port des amulettes. Ainsi, sur la poitrine, au cou, attachées aux poignets, à l’avant-bras, autour des reins, aux pieds, à la cheville… aucune partie du corps n’est épargnée.
…Pour la domination…
Mais en sus de cette protection, les lutteurs cherchent toujours à dominer mystiquement leurs adversaires. Ainsi, ils font appel à plusieurs trucs et astuces. C’est le cas des sacrifices sanglants (il faut verser du sang). C’est ce qui explique l’immolation d’animaux dans l’arène ou à la maison. Lors de sa confrontation avec Bombardier, on a prêté à Gris Bordeaux un certain nombre de pratiques allant dans ce sens. Ainsi, ce jour, la presse avait souligné la présence d’un pigeon blanc mort, un bélier noir, un bœuf gris attaché quelque part dans le stade. Et pour compléter le tout, il y avait à côté de ces animaux un miroir neuf, des torches, un petit arc avec une flèche qui y est attachée…
D’autres lutteurs optent également pour l’utilisation d’ustensile de cuisine ou de matériels domestiques comme le balai, le mortier, le pilon, la calebasse décorée d’écritures saintes du Coran.
…Et le surnaturel
Pour dominer leurs adversaires d’autres lutteurs feraient appel à de la magie ou des forces surnaturelles pour remporter leurs combats. Avec l’avènement de Modou Lô, les jeunes amateurs ont découvert le fameux «seeki» (augmentation, à vue d’œil, du volume). La croyance populaire a fini de conférer à Modou Lô et à Ama Baldé de prendre du volume après avoir pris un bain et verser de l’eau dans l’enceinte. Vrai ou faux ? Allez savoir. Dans cette panoplie, il y a le «lap také» (sorte d’amulettes qu’on sert au niveau de l’avant-bras) qui permet de mettre K.O son adversaire.
Les éléments entrant dans la composition ou stratégie mystique sont nombreux et la liste ne saurait être exhaustive. C’est le cas des cauris, des cornes, des peaux ou organes d'animaux, des «gnax» (vases) ou des bidons remplis d’eau de couleurs différentes etc.
A. B. FALL
sOURCE L'Observateur