Ne faisons pas la fine bouche !
Le remaniement ministériel, auquel nous venons d’assister, venant après la suppression du Sénat, ne fait que confirmer le bien-fondé des avertissements que maints observateurs objectifs et désintéressés n’ont cessé de lancer depuis la prise du pouvoir par le Président Macky Sall, qui, il faut le reconnaître, fait une nouvelle fois preuve de dépassement.
Pour ne citer que certains d’entre eux, il y a les doyens Mandiaye Gaye et Mody Niang! Sans oublier les jeunes de Y’EN A MARRE et le mouvement citoyen du M23 !
Et Dieu sait qu’ils ont agi, de manière désintéressée, mettant les intérêts populaires au-dessus de toutes autres contingences bassement matérielles ! Ils n’ont jamais cru que la meilleure façon d’aider un Président nouvellement élu était de chanter, à longueur de journée, ses louanges, ce qui devrait d’ailleurs être banni des pratiques politiques dans un pays ayant vécu deux alternances démocratiques !
Au contraire, en militants anticolonialistes et anti-néocolonialistes convaincus et/ou adeptes de l’émergence citoyenne, ils se sont fait un point d’honneur à transmettre le fond de leurs pensées, que cela plaise ou non, aux nouveaux tenants du pouvoir et à leurs thuriféraires attitrés!
Certes pour un nouveau pouvoir, confronté aux attaques implacables d’escrocs politiques de toutes sortes, cherchant à faire de l’intimidation, en vue d’empêcher que la lumière soit faite sur leur gestion nébuleuse et peu orthodoxe, la solidarité gouvernementale est très importante. Elle ne saurait, néanmoins passer avant le rôle de "sentinelle vigilante" qu'ont toujours joué les partis de gauche ainsi que le mouvement citoyen !
Il est donc hors de question de tenter d’empêcher les Sénégalais de donner leur avis sur la manière, dont ils sont gouvernés ou de les dissuader de conduire, à leur manière, les luttes nécessaires pour améliorer leurs conditions de vie.
Sans cautionner les luttes populaires ayant des relents anarchosyndicalistes, qui risquent de faire (consciemment ou non), le jeu de forces réactionnaires et rétrogrades, nous pensons que face à tout pouvoir, quel qu’il puisse être, il y a une impérieuse nécessité de laisser libre cours aux entreprises citoyennes cherchant à contenir les inévitables velléités d’unanimisme béat, voire de totalitarisme, qui pourraient se manifester!
Bâtir des consensus forts, implique que la définition de la Vision et des objectifs politiques ne relève pas du pouvoir discrétionnaire du Président de la République entouré de dirigeants de Coalitions alliées, qui ne tombent pas du ciel, ayant eu à gérer pendant des années ou des décennies certains départements ministériels dans notre pays, de 1960 à nos jours et ayant souvent montré leurs insuffisances- et ce jusqu’à la veille des présidentielles de 2012-, quand il s’est agi de choisir entre la Patrie et leurs partis.
Nous demeurons persuadés de la nécessité d’un accord politique, dans lequel seront consignés les points d'accord essentiels servant de socle au programme de Bennoo Bokk Yakaar, qui tarde à émettre les signaux forts attendus.
Cela permettrait d'évaluer objectivement l'action gouvernementale ainsi que la pertinence du maintien de la Coalition Bennoo Bokk Yakaar, telle qu’elle existe actuellement. Cela nous épargnerait des phénomènes négatifs suivants:
- l'attitude défensive de notre Coalition (suppression de sénat suite à des inondations, remaniement après problèmes liés à la gestion de l'équipe gouvernementale, à la persistance du malaise social et à la sécurité publique...),
- les clins d'œil présidentiels à l'endroit de ses anciens frères et sœurs libéraux (Congrès de l'Internationale Libérale à Abidjan, nominations d'Aminata Niane, de Seynabou Mbacké...)
- et les limogeages "outrageusement diplomatiques" (SENELEC, RTS...) d'anciens exécutants des basses œuvres de la défunte dynastie wadiste.
Des forces populaires considérables sont disponibles pour appuyer de véritables politiques de rupture pour une redistribution équitable des richesses nationales, la fin de l'impunité, l'approfondissement de la démocratie, la refondation institutionnelle par l'application des conclusions des Assises Nationales. A contrario et comme l'ont prouvé les troubles lors du match Sénégal/Côte d'Ivoire et la journée du 22 octobre 2012, il y a des signes d'un profond découragement populaire, voire de désespérance sociale combinée à la crise des valeurs (crimes gratuits, récurrence des accidents de la circulation, indiscipline caractérisée), sur laquelle des forces obscurantistes s'apprêtent à surfer.
La marge de manœuvre de la Coalition Bennoo Bokk Yakaar est très étroite et ne nous laisse pas d'autre choix que de mener à terme les revendications citoyennes et démocratiques portées par le Peuple des Assises.
A défaut, notre pays risque la pérennisation de la crise sociopolitique en cours, qu'il sera impossible de juguler avec des remaniements ministériels, quelle que puisse être la valeur des hommes et femmes choisis!
NIOXOR TINE
Le remaniement ministériel, auquel nous venons d’assister, venant après la suppression du Sénat, ne fait que confirmer le bien-fondé des avertissements que maints observateurs objectifs et désintéressés n’ont cessé de lancer depuis la prise du pouvoir par le Président Macky Sall, qui, il faut le reconnaître, fait une nouvelle fois preuve de dépassement.
Pour ne citer que certains d’entre eux, il y a les doyens Mandiaye Gaye et Mody Niang! Sans oublier les jeunes de Y’EN A MARRE et le mouvement citoyen du M23 !
Et Dieu sait qu’ils ont agi, de manière désintéressée, mettant les intérêts populaires au-dessus de toutes autres contingences bassement matérielles ! Ils n’ont jamais cru que la meilleure façon d’aider un Président nouvellement élu était de chanter, à longueur de journée, ses louanges, ce qui devrait d’ailleurs être banni des pratiques politiques dans un pays ayant vécu deux alternances démocratiques !
Au contraire, en militants anticolonialistes et anti-néocolonialistes convaincus et/ou adeptes de l’émergence citoyenne, ils se sont fait un point d’honneur à transmettre le fond de leurs pensées, que cela plaise ou non, aux nouveaux tenants du pouvoir et à leurs thuriféraires attitrés!
Certes pour un nouveau pouvoir, confronté aux attaques implacables d’escrocs politiques de toutes sortes, cherchant à faire de l’intimidation, en vue d’empêcher que la lumière soit faite sur leur gestion nébuleuse et peu orthodoxe, la solidarité gouvernementale est très importante. Elle ne saurait, néanmoins passer avant le rôle de "sentinelle vigilante" qu'ont toujours joué les partis de gauche ainsi que le mouvement citoyen !
Il est donc hors de question de tenter d’empêcher les Sénégalais de donner leur avis sur la manière, dont ils sont gouvernés ou de les dissuader de conduire, à leur manière, les luttes nécessaires pour améliorer leurs conditions de vie.
Sans cautionner les luttes populaires ayant des relents anarchosyndicalistes, qui risquent de faire (consciemment ou non), le jeu de forces réactionnaires et rétrogrades, nous pensons que face à tout pouvoir, quel qu’il puisse être, il y a une impérieuse nécessité de laisser libre cours aux entreprises citoyennes cherchant à contenir les inévitables velléités d’unanimisme béat, voire de totalitarisme, qui pourraient se manifester!
Bâtir des consensus forts, implique que la définition de la Vision et des objectifs politiques ne relève pas du pouvoir discrétionnaire du Président de la République entouré de dirigeants de Coalitions alliées, qui ne tombent pas du ciel, ayant eu à gérer pendant des années ou des décennies certains départements ministériels dans notre pays, de 1960 à nos jours et ayant souvent montré leurs insuffisances- et ce jusqu’à la veille des présidentielles de 2012-, quand il s’est agi de choisir entre la Patrie et leurs partis.
Nous demeurons persuadés de la nécessité d’un accord politique, dans lequel seront consignés les points d'accord essentiels servant de socle au programme de Bennoo Bokk Yakaar, qui tarde à émettre les signaux forts attendus.
Cela permettrait d'évaluer objectivement l'action gouvernementale ainsi que la pertinence du maintien de la Coalition Bennoo Bokk Yakaar, telle qu’elle existe actuellement. Cela nous épargnerait des phénomènes négatifs suivants:
- l'attitude défensive de notre Coalition (suppression de sénat suite à des inondations, remaniement après problèmes liés à la gestion de l'équipe gouvernementale, à la persistance du malaise social et à la sécurité publique...),
- les clins d'œil présidentiels à l'endroit de ses anciens frères et sœurs libéraux (Congrès de l'Internationale Libérale à Abidjan, nominations d'Aminata Niane, de Seynabou Mbacké...)
- et les limogeages "outrageusement diplomatiques" (SENELEC, RTS...) d'anciens exécutants des basses œuvres de la défunte dynastie wadiste.
Des forces populaires considérables sont disponibles pour appuyer de véritables politiques de rupture pour une redistribution équitable des richesses nationales, la fin de l'impunité, l'approfondissement de la démocratie, la refondation institutionnelle par l'application des conclusions des Assises Nationales. A contrario et comme l'ont prouvé les troubles lors du match Sénégal/Côte d'Ivoire et la journée du 22 octobre 2012, il y a des signes d'un profond découragement populaire, voire de désespérance sociale combinée à la crise des valeurs (crimes gratuits, récurrence des accidents de la circulation, indiscipline caractérisée), sur laquelle des forces obscurantistes s'apprêtent à surfer.
La marge de manœuvre de la Coalition Bennoo Bokk Yakaar est très étroite et ne nous laisse pas d'autre choix que de mener à terme les revendications citoyennes et démocratiques portées par le Peuple des Assises.
A défaut, notre pays risque la pérennisation de la crise sociopolitique en cours, qu'il sera impossible de juguler avec des remaniements ministériels, quelle que puisse être la valeur des hommes et femmes choisis!
NIOXOR TINE