Pour avoir quitté très tôt leurs salles de classe, les élèves du Lycée Djignabo ont assiégé la grande avenue de leur établissement qui mène directement à l’aéroport de Ziguinchor. «C’est l’occasion pour nous, aujourd’hui, d’exprimer au Président Wade notre colère. Parce que nous sommes tous déçus et nous n’en pouvons plus avec ces multiples grèves de nos professeurs. Mieux, l’enseignement au Sénégal a perdu toutes ses valeurs», disaient-ils en chœur. Mais pour Mamadou Lamine Diatta, élève en classe de 1ère, «il faut maintenant une autodétermination des élèves pour que l’Etat prenne en compte nos préoccupations». Pis, selon son collègue Ousmane Biaye, «nos professeurs ne cessent d’aller de plus en plus en grève. Nous pensons que Me Wade et son gouvernement doivent trouver très rapidement des solutions à leurs problèmes. Faute de quoi, c’est nous qui allons en pâtir avec les compostions qui tardent». Aujourd’hui, selon ces élèves, la politique de l’Education au Sénégal a connu un échec et l’Etat ne donne aucune impression pour relever le plateau de ce secteur. «C’est pourquoi, nous avons décidé de brandir des cartons rouges en direction du Président Wade, pour lui exprimer notre déception», explique toujours Mamadou Diatta. Et pour réprimer leur regroupement, les forces de l’ordre ont balancé des grenades lacrymogènes en direction des élèves. Mais, au moment où on croyait que le calme est revenu après ce face-à-face entre élèves et forces de l’ordre, les étudiants sont entrés dans la danse. Pancartes à la main sur lesquelles on pouvait lire, entre autres, «L’Université a mal», «Non à la politisation de l’Université», «Nous sommes déçus par la politique de l’Education au Sénégal», les étudiants ne cessaient de scandaient des slogans hostiles à la politique de l’Etat du Sénégal. Et malgré l’appel au calme de certains responsables politiques du Pds et des chefs religieux, les étudiants, rejoints par les élèves, ont vivement manifesté leur mécontentement. C’est dans cette atmosphère très tendue et ponctuée de chants hostiles au régime de l’alternance, que le Président Wade va, à sa descente d’avion à 13h 35mn, s’ébranler à bord de sa voiture pour entamer sa «Marche bleue», laissant derrière lui des élèves, des jeunes et des étudiants très dégoûtés. Une «Marche bleue» qui a coïncidé avec l’heure de la prière du vendredi et qui aura laissé un goût amer aux nombreux fidèles musulmans, imams et oulémas qui étaient indifférents à la visite présidentielle. «Le peuple souffre et pendant ce temps, ils trouvent le loisir de s’amuser», disent ces fidèles qui se réfugient derrière leurs prières pour que «le Salut et la Grâce de Dieu se répandent sur nos populations meurtries».
Article Par Abdourahmane THIAM, l'Observateur
Article Par Abdourahmane THIAM, l'Observateur
Encore des promesses et des promesses
Wade en campagne à Ziguinchor : Djignabo déroule le tapis de la colère
Mécontents de la manière dont l´Ecole sénégalaise est dirigée depuis l´avènement de l´Alternance au Sénégal, des centaines d´élèves, lycéens et bacheliers non orientés de la région et les étudiants de l’université de Ziguinchor ont accueilli, hier, le Président Wade avec des brassards, cartons et foulards rouges.
Par Erick Salemon BASSENE LeQuotidien
ImageInformés de la visite et de l´heure d´arrivée, prévue à 11 heures du président de la République à Ziguinchor, les élèves des lycées Djignabo, El Hadji Omar Lamine Badji de Djibock et des centaines de bacheliers non orientés de la région se sont donnés rendez-vous, hier, devant la porte principale du lycée Djignabo, situé à moins de 500 mètres de l´aéroport de Ziguinchor avec des cartons et brassards rouges pour «accueillir le président de la République du Sénégal qui est en train de paralyser l´Ecole sénégalaise dans sa globalité et lui faire comprendre que ça suffit». Ainsi, ils étaient les maîtres de l´avenue qui porte le nom du premier lycée de la Casamance. Ils ont réussi à perturber la circulation sur l´avenue Djignabo. Tous les véhicules et cars qui transportaient les militants libéraux venus pour l´accueil du président de la République étaient obligés de s´arrêter devant la nombreuse foule de ces jeunes manifestants «mécontents de la manière dont le gouvernement et le ministère de l´Education gèrent l´Ecole sénégalaise et ses problèmes». Ils ont réussi à arrêter la voiture du sénateur Mamadou Sakho, obligé de descendre pour tenter de les calmer, en vain. Les jeunes sont tous venus vers lui pour l´entourer et le huer en lui brandissant cartons, foulards et brassards rouges. Face à la détermination des lycéens, il remonte dans sa voiture pour se frayer un chemin. Certains jeunes ont même réussi à jeter des cartons rouges et des pierres dans son véhicule.
Le même accueil a été réservé à Abdoulaye Baldé, le premier secrétaire de la Présidence de la République. Les jeunes ont jeté des pierres sur son cortége devant le lycée Djignabo alors qu’il se rendait lui aussi à l´aéroport de Ziguinchor. Ils ont tenté de lui barrer la route mais, quand le chauffeur du premier véhicule du cortége a accéléré, les jeunes se sont dispersés pour se mettre sur le trottoir en huant Abdoulaye Baldé qui affichait un sourire désolé. Ne s’arrêtant pas là, ces jeunes ont jeté des cailloux sur les véhicules. Mieux, ils ont réussi à écrire «Non, Wade» sur le dernier véhicule (DK -1408-AA) de son cortége qui a frôlé l´un des jeunes lycéens. Lorsque le jeune est tombé, le chauffeur s´est arrêté un moment avant de continuer.
«votre politique est nulle»
Le ministre Mamadou Lamine Keïta, le député et maire de Bignona et des députés de la Casamance ont été hués par cette immense foule de jeunes qui ont arrosé de cailloux leurs voitures. Seule Innocence Ntab, le ministre d´Etat a échappé à cette furie pour avoir fait un long détour pour se rendre à l´aéroport de Ziguinchor.
Les voitures de la Présidence, venues pour le transport du Président Wade, étaient aussi obligées de faire un grand détour en passant par l´hôpital régional de Ziguinchor pour se rendre à l´aéroport et éviter ainsi, ces mécontents.
«Nous voulons que le président comprenne qu´il gère mal l´Ecole sénégalaise dans sa globalité. Du primaire à l´université, tout le monde est en grève. Ce n´est pas normal ! Les bacheliers de la Casamance ne sont pas orientés. Pourtant, il avait promis de construire une université à Ziguinchor, lorsque Le Joola a coulé avec la jeune crème de la Casamance. Il a construit une Case des touts grands au lieu d´une université. Aujourd´hui, les bacheliers ne sont orientés ni à Ziguinchor ni à Dakar encore moins à Saint Louis. Ça suffit ! Il faut qu´il arrête avec ses complices politiciens de la région de tromper les jeunes Sénégalais en général et en particulier les Casamançais qui ont trop souffert. Il ne vient en Casamance que lorsqu´il y a des élections et ne tient jamais ses promesses aux casamançais. Le pont Emile Badiane risque de céder et les routes sont lamentables», ont laissé entendre de jeunes lycéens et bacheliers parlant «au nom de tous les élèves, lycéens et bacheliers non orientés de la région». Les jeunes manifestants exhibaient des pancartes sur lesquelles il est écrit, «Votre politique est nulle» ; «Nous voulons retourner à l´école !» «Non, Wade! » «Mouvement apolitique».
A quelques minutes de l´arrivée du président, les gens armés de bombes lacrymogènes sont allés disperser les jeunes avec leurs cartons, brassards et foulards rouges pour éviter qu´«ils sèment la pagaille devant le président». Les Gmi ont lancé des bombes lacrymogènes sur les alentours et dans l´enceinte du lycée Djignabo où certains jeunes manifestants ont trouvé refuge.
Malgré la volonté de la Police qui chassait les jeunes mécontents, certains étudiants de l´Université de Ziguinchor ont réussi à suivre le cortége présidentiel en brandissant des pancartes jusqu´à la Gouvernance de Ziguinchor où le Président Abdoulaye Wade a reçu les étudiants de l’université de Ziguinchor pour les écouter avant de leur demander de lui remettre, personnellement, une lettre avec leur plateforme revendicative,.
Correspondant
Mécontents de la manière dont l´Ecole sénégalaise est dirigée depuis l´avènement de l´Alternance au Sénégal, des centaines d´élèves, lycéens et bacheliers non orientés de la région et les étudiants de l’université de Ziguinchor ont accueilli, hier, le Président Wade avec des brassards, cartons et foulards rouges.
Par Erick Salemon BASSENE LeQuotidien
ImageInformés de la visite et de l´heure d´arrivée, prévue à 11 heures du président de la République à Ziguinchor, les élèves des lycées Djignabo, El Hadji Omar Lamine Badji de Djibock et des centaines de bacheliers non orientés de la région se sont donnés rendez-vous, hier, devant la porte principale du lycée Djignabo, situé à moins de 500 mètres de l´aéroport de Ziguinchor avec des cartons et brassards rouges pour «accueillir le président de la République du Sénégal qui est en train de paralyser l´Ecole sénégalaise dans sa globalité et lui faire comprendre que ça suffit». Ainsi, ils étaient les maîtres de l´avenue qui porte le nom du premier lycée de la Casamance. Ils ont réussi à perturber la circulation sur l´avenue Djignabo. Tous les véhicules et cars qui transportaient les militants libéraux venus pour l´accueil du président de la République étaient obligés de s´arrêter devant la nombreuse foule de ces jeunes manifestants «mécontents de la manière dont le gouvernement et le ministère de l´Education gèrent l´Ecole sénégalaise et ses problèmes». Ils ont réussi à arrêter la voiture du sénateur Mamadou Sakho, obligé de descendre pour tenter de les calmer, en vain. Les jeunes sont tous venus vers lui pour l´entourer et le huer en lui brandissant cartons, foulards et brassards rouges. Face à la détermination des lycéens, il remonte dans sa voiture pour se frayer un chemin. Certains jeunes ont même réussi à jeter des cartons rouges et des pierres dans son véhicule.
Le même accueil a été réservé à Abdoulaye Baldé, le premier secrétaire de la Présidence de la République. Les jeunes ont jeté des pierres sur son cortége devant le lycée Djignabo alors qu’il se rendait lui aussi à l´aéroport de Ziguinchor. Ils ont tenté de lui barrer la route mais, quand le chauffeur du premier véhicule du cortége a accéléré, les jeunes se sont dispersés pour se mettre sur le trottoir en huant Abdoulaye Baldé qui affichait un sourire désolé. Ne s’arrêtant pas là, ces jeunes ont jeté des cailloux sur les véhicules. Mieux, ils ont réussi à écrire «Non, Wade» sur le dernier véhicule (DK -1408-AA) de son cortége qui a frôlé l´un des jeunes lycéens. Lorsque le jeune est tombé, le chauffeur s´est arrêté un moment avant de continuer.
«votre politique est nulle»
Le ministre Mamadou Lamine Keïta, le député et maire de Bignona et des députés de la Casamance ont été hués par cette immense foule de jeunes qui ont arrosé de cailloux leurs voitures. Seule Innocence Ntab, le ministre d´Etat a échappé à cette furie pour avoir fait un long détour pour se rendre à l´aéroport de Ziguinchor.
Les voitures de la Présidence, venues pour le transport du Président Wade, étaient aussi obligées de faire un grand détour en passant par l´hôpital régional de Ziguinchor pour se rendre à l´aéroport et éviter ainsi, ces mécontents.
«Nous voulons que le président comprenne qu´il gère mal l´Ecole sénégalaise dans sa globalité. Du primaire à l´université, tout le monde est en grève. Ce n´est pas normal ! Les bacheliers de la Casamance ne sont pas orientés. Pourtant, il avait promis de construire une université à Ziguinchor, lorsque Le Joola a coulé avec la jeune crème de la Casamance. Il a construit une Case des touts grands au lieu d´une université. Aujourd´hui, les bacheliers ne sont orientés ni à Ziguinchor ni à Dakar encore moins à Saint Louis. Ça suffit ! Il faut qu´il arrête avec ses complices politiciens de la région de tromper les jeunes Sénégalais en général et en particulier les Casamançais qui ont trop souffert. Il ne vient en Casamance que lorsqu´il y a des élections et ne tient jamais ses promesses aux casamançais. Le pont Emile Badiane risque de céder et les routes sont lamentables», ont laissé entendre de jeunes lycéens et bacheliers parlant «au nom de tous les élèves, lycéens et bacheliers non orientés de la région». Les jeunes manifestants exhibaient des pancartes sur lesquelles il est écrit, «Votre politique est nulle» ; «Nous voulons retourner à l´école !» «Non, Wade! » «Mouvement apolitique».
A quelques minutes de l´arrivée du président, les gens armés de bombes lacrymogènes sont allés disperser les jeunes avec leurs cartons, brassards et foulards rouges pour éviter qu´«ils sèment la pagaille devant le président». Les Gmi ont lancé des bombes lacrymogènes sur les alentours et dans l´enceinte du lycée Djignabo où certains jeunes manifestants ont trouvé refuge.
Malgré la volonté de la Police qui chassait les jeunes mécontents, certains étudiants de l´Université de Ziguinchor ont réussi à suivre le cortége présidentiel en brandissant des pancartes jusqu´à la Gouvernance de Ziguinchor où le Président Abdoulaye Wade a reçu les étudiants de l’université de Ziguinchor pour les écouter avant de leur demander de lui remettre, personnellement, une lettre avec leur plateforme revendicative,.
Correspondant