Les homosexuels d'Afrique francophone, victimes de discriminations voire d'emprisonnement et atteints de plein fouet par le virus du sida, se sont constitués en réseau, Africagay, avec l'aide de l'association Aides. Ce réseau a été mis sur pied à Mexico à l'occasion d'une conférence sur le Sida qui s'est tenue dans la capitale mexicaine. Cette structure qui a vu la présence d'une trentaine d'homosexuels sénégalais et une centaine d'autres venues des autres pays francophones d'Afrique notamment, le Burkina Faso, le Burundi, le Cameroun, le Mali, le Maroc, le Niger, la Côte d'Ivoire, la République Démocratique du Congo et la Tunisie. Selon une source concordante, les homosexuels maliens, 12 au total ont passé cinq jours à Dakar auprès de la délégation sénégalaise avant de s'envoler pour Mexico. Ces derniers sont passés inaperçus à l'aéroport de Dakar. Selon nos sources, ce sont les responsables sénégalais qui ont pris en charge le transport aérien des maliens, des Burkinabés et les ivoiriens pour le voyage au Mexique. En effet, ce réseau est dirigé par de hautes personnalités et de grandes personnes très influentes dans ce pays. «Cette organisation d'homosexuels en Afrique francophone est motivée par la défense de leur cause et lutte pour que l'homosexualité ne soit plus bannie en Afrique francophone. Ils veulent aussi que leur gouvernement respectif puisse réviser le code pénal pour abolir la pénalisation des actes homosexuels. Se conformer ensuite aux dispositions du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, en particulier à ses articles 17 (1) et 26, de même qu'aux dispositions de la Charte africaine des droits de l'Homme et des peuples, en particulier son article 3" indique un texte dont nous avons reçu copie. Le Sénégal est l'un des rares pays africains francophones pénalisant l'homosexualité. Au terme de l'article 3.913 du Code pénal sénégalais, les actes homosexuels sont punis d'un à cinq ans d'emprisonnement et d'une amende de 100 000 à 1 500 000 francs CFA (entre 150 et 2 300 euros). Bien qu'il y ait occasionnellement des arrestations et des condamnatiom au nom de cet article, la stigmatisation sociale et le chantage sont les attaques les plus courantes que subissent les homosexuels dans le pays. A signaler que les anglophones disposant de leurs propres structures, le réseau Africagay rassemble 18 associations de 10 pays francophones dont le Sénégal. Parmi les membres de cette association, il y a le Burkina-Faso, le Burundi, le Cameroun, le Mali, le Maroc, le Niger, la Côte d'Ivoire, la
République Démocratique du Congo et la Tunisie.
Plus de 20% de prévalence du Sida chez les homosexuels au Sénégal
"En Afrique, on ignore les problèmes des homosexuels, les autorités publiques ne veulent pas voir cette question", a indiqué Bruno Spire, président de Aides, lors de la Conférence sur le sida de Mexico qu'i a présidé et durant lequel il a encouragé la mise sur pied de ce réseau d'homosexuels africains francophones. Parmi les préjugés qui courent, selon lui, il y a que l'homosexualité est "un concept de pays industrialisé, quelque chose qui n'est pas dans la culture africaine. Le chiffre est inquiétant pour un pays comme le Sénégal de 98% de musulmans et de chrétiens. Le Sénégal est entrain de gagner une place dans le cercle des homosexuels en Afrique et dans le monde. Selon des informations officielles, les homosexuels africains sont touchés de plein fouet par la pandémie virale et les études menées au Ghana, au Kenya et au Sénégal montrent une prévalence "jusqu'à cinq fois plus élevée" que dans la population générale. La prévalence est de plus de 20% chez les homosexuels au Sénégal contre moins de 1% dans la population générale. Pour le réseau qui s'est exprimé hier au Mexico devant leur paire américain, Brésilien entre autres, «dans 38 pays sur 53 du continent, les gays d'Afrique souffrent en outre de discrimination et de stigmatisation. Au Cameroun, par exemple, l'homosexualité est punie d'un emprisonnement de six mois à 5 ans, au Maroc de 6 mois à 3 ans, au Sénégal 1 à 5 ans, en Tunisie de 3 ans pour sodomie. "Dans mon pays, la société ne veut pas entendre parler de l'homosexualité, la religion non plus ni même les associations de lutte contre le sida, mêrne si certaines commencent à vouloir s'ouvrir à la thématique", raconte un représentant sénégalais à la conférence. Et le représentant camerounais lui de dire «au Cameroun, on ne pourrait pas organiser un mariage gay à Douala, on serait tous morts". Selon lui, "il y a plein d'homosexuels en prison. La mise sur pied de ce réseau permettra d'engager une bataille juridique pour entrer dans leur « droit », avec le soutien des organisations américaines de défense des droit des homosexuels. En effet, dans une lettre au Ministre de la justice sénégalais, l'International Gay and Lesbian Human Rights Commission (IGLHRC) et PANAfrica ILGA a demandé au gouvernement sénégalais de respecter les dispositions du Comité des Droits de l'Homme de l'ONU qui a affirmé dans sa décision Toonen contre l'Australie (1994) que l'actuelle protection contre la discrimination des articles 2 et 26 du Pacte internationale relatif aux droits civils et politiques (ICCPR) incluait l'orientation sexuelle comme motif de protection.
Salif BIAGUI
Source: 24 heures chrono
République Démocratique du Congo et la Tunisie.
Plus de 20% de prévalence du Sida chez les homosexuels au Sénégal
"En Afrique, on ignore les problèmes des homosexuels, les autorités publiques ne veulent pas voir cette question", a indiqué Bruno Spire, président de Aides, lors de la Conférence sur le sida de Mexico qu'i a présidé et durant lequel il a encouragé la mise sur pied de ce réseau d'homosexuels africains francophones. Parmi les préjugés qui courent, selon lui, il y a que l'homosexualité est "un concept de pays industrialisé, quelque chose qui n'est pas dans la culture africaine. Le chiffre est inquiétant pour un pays comme le Sénégal de 98% de musulmans et de chrétiens. Le Sénégal est entrain de gagner une place dans le cercle des homosexuels en Afrique et dans le monde. Selon des informations officielles, les homosexuels africains sont touchés de plein fouet par la pandémie virale et les études menées au Ghana, au Kenya et au Sénégal montrent une prévalence "jusqu'à cinq fois plus élevée" que dans la population générale. La prévalence est de plus de 20% chez les homosexuels au Sénégal contre moins de 1% dans la population générale. Pour le réseau qui s'est exprimé hier au Mexico devant leur paire américain, Brésilien entre autres, «dans 38 pays sur 53 du continent, les gays d'Afrique souffrent en outre de discrimination et de stigmatisation. Au Cameroun, par exemple, l'homosexualité est punie d'un emprisonnement de six mois à 5 ans, au Maroc de 6 mois à 3 ans, au Sénégal 1 à 5 ans, en Tunisie de 3 ans pour sodomie. "Dans mon pays, la société ne veut pas entendre parler de l'homosexualité, la religion non plus ni même les associations de lutte contre le sida, mêrne si certaines commencent à vouloir s'ouvrir à la thématique", raconte un représentant sénégalais à la conférence. Et le représentant camerounais lui de dire «au Cameroun, on ne pourrait pas organiser un mariage gay à Douala, on serait tous morts". Selon lui, "il y a plein d'homosexuels en prison. La mise sur pied de ce réseau permettra d'engager une bataille juridique pour entrer dans leur « droit », avec le soutien des organisations américaines de défense des droit des homosexuels. En effet, dans une lettre au Ministre de la justice sénégalais, l'International Gay and Lesbian Human Rights Commission (IGLHRC) et PANAfrica ILGA a demandé au gouvernement sénégalais de respecter les dispositions du Comité des Droits de l'Homme de l'ONU qui a affirmé dans sa décision Toonen contre l'Australie (1994) que l'actuelle protection contre la discrimination des articles 2 et 26 du Pacte internationale relatif aux droits civils et politiques (ICCPR) incluait l'orientation sexuelle comme motif de protection.
Salif BIAGUI
Source: 24 heures chrono