A Tripoli, chacun se terre chez soi. Selon un habitant de la capitale joint dans la soirée du 26 février par RFI, c'est un climat de peur qui règne : « Je ne suis pas sorti de la journée » nous explique notre interlocuteur. « J’ai eu trop peur la veille en voyant les milices et les forces armées patrouiller dans les rues avec toutes leurs armes ».
Notre interlocuteur parle d'un de ses amis, qui a perdu la vie, vendredi 25 février, près d'une mosquée à la sortie de la prière. Ce jour-là dans le quartier de Tadjoura, des soldats ont ouvert le feu contre des manifestants. Au moins six personnes ont péri, plusieurs dizaines seraient blessées.
Des propos qui tranchent totalement avec ceux de l'un des fils Kadhaf. Seif El Islam évoque une situation excellente dans les trois quarts du pays, il avait convoqué les journalistes à Tripoli, où il est vrai la population est terrée chez elle. Seif Kadhafi volontiers provocateur :
Désormais tout le monde limite ses déplacements. Il serait aujourd’hui bien difficile de quitter la ville de Tripoli par la route en raison de la présence de chars. La pression et la répression policière sont également présentes à Misratah, à l'est de la capitale.
Selon des médias, des mercenaires héliportés auraient rejoint la ville portuaire, et auraient ouvert le feu sur le bâtiment de la radio locale. Sur la côte ouest, à Zouara près de la Tunisie, les forces pro-Kadhafi encercleraient la ville. Une ville qui a connu selon des témoignages recueillis à la frontière, l'apocalypse.
Autre cité touchée par de violents combat, c'est Zahouiya tout près de Tripoli. Zahouiya et sa raffinerie de pétrole où des scènes de guerre ont été évoquées par des témoins à leur arrivée en Tunisie. Plus à l'est, les principales villes sont désormais aux mains des opposants. Quant aux étrangers, ils continuent de fuir par tous les moyens, le pays.