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AUGMENTATION UNILATERALE DU PRIX DE L’HUILE : Wade se fâche

Le procéder à une hausse de 7 à 15% des prix des variétés d’huile végétale, le gouvernement sénégalais est sorti de sa réserve. Le président de la République a tapé sur la table et son ministre du Commerce, Amadou Niang, a sommé la société d’huile de table d’appliquer les prix qui étaient jusqu’ici en vigueur.


Rédigé par leral.net le Jeudi 30 Septembre 2010 à 18:00 | | 0 commentaire(s)|

AUGMENTATION UNILATERALE DU PRIX DE L’HUILE : Wade se fâche
Par décision N° 08767 du 29 septembre 2010, le ministre du Commerce a pris un «arrêté portant blocage des prix de l’huile à tous les stades de commerce». Sur proposition du Directeur du commerce intérieur, El Hadji Alioune Diouf, le ministre Amadou Niang affirme, dans le premier article de son arrêté : «En application des articles 42 et 43 de la loi 94-63 du 22 août 1994 sur les prix ; la concurrence et le contentieux économique, les prix de l’huile, à tous les stades, sont bloqués à leur niveau atteint à la date du 10 septembre 2010. Les entreprises industrielles qui sollicitent une hausse devront présenter des justificatifs nécessaires.»

Fermeté et menaces voilées

Face à ce qui ressemble à une tentative de coup de force de Suneor, les autorités ont opté pour la fermeté. C’est ainsi que, dans l’arrêté qui a été pris hier, le ministre du Commerce, dans l’article 2, souligne avec force : «Les infractions au présent arrêté sont sanctionnées par les dispositions de la loi 94-63 du 22 août 1994 sur les prix, la concurrence et le contentieux économique.» En même temps, Amadou Niang instruit le Directeur du commerce intérieur, pour qu’il veille à l’exécution du présent arrêté. El Hadji Alioune Diouf précise que l’Etat a décidé de prendre ses responsabilités et que toutes les mesures seront mises en place pour faire appliquer la loi.

Qui protège Suneor ?

Au-delà du coup de gueule des autorités qui craignent, par-dessus tout, une ébullition généralisée du front social, suite à la reprise des délestages et de la pénurie de gaz, la question est de comprendre les raisons qui poussent Suneor à souvent faire des pieds de nez à l’Etat. Car, ce n’est pas la première fois que ses dirigeants essaient de prendre en otage les consommateurs sénégalais, sans coup férir. Et il semblerait que l’entreprise jouit d’une protection jusqu’au sommet de l’Etat. Ce qui justifie les nombreux avantages auxquels elle a droit aujourd’hui, sans pour autant consentir à des efforts consistants au profit des ménages.

A propos de mesures incitatives en faveur de Suneor, le Directeur du commerce cite de nombreux allègements fiscaux. Mais il s’empresse de souligner la mission régalienne de l’Etat qui consiste, avant tout, à protéger les consommateurs. M. Diouf rappelle, par ailleurs, que Suneor a informé les autorités de sa décision d’augmenter les prix, le 24 septembre, et y a procédé effectivement dès le lendemain. Une démarche cavalière qui montre que l’entreprise a, jusqu’ici, bénéficié d’une certaine protection…

Suneor en question

Cette entreprise est la première société agroalimentaire du Sénégal, la principale partenaire des agriculteurs de la filière arachide et la première société d’huile de table de notre pays. Après la démission pour «convenances personnelles» du Français, Christian Samra, Suneor, filiale du Groupe Advens, a eu un nouveau Directeur général en la personne de Thiendiaté Bouyo Ndao qui était auparavant Directeur financier et comptable.


Auteur: l'observateur

Sahaba net