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AVIS D’INEXPERT PAR JEAN MEÏSSA DIOP : Le carnet d'adresses, un précieux outil du journaliste

Le journaliste, c'est aussi son carnet d'adresses, c'est-à-dire ce répertoire électronique, physique, virtuel où il note les adresses de personnes susceptibles de lui donner des informations ou qui l'ont déjà fait et/ou seraient disposées à en donner d'autres. Des personnes autrement appelées "sources physiques" (à côté des "sources documentaires"), auprès de qui le journaliste peut avoir des informations, en vérifier d'autres ou faire ses recoupements.


Rédigé par leral.net le Dimanche 31 Décembre 2017 à 16:13 | | 0 commentaire(s)|

AVIS D’INEXPERT PAR JEAN MEÏSSA DIOP : Le carnet d'adresses, un précieux outil du journaliste
Le recoupement (ou la triangulation chère aux sociologues) étant le recours à une troisième source quand deux sources se contredisent sur une même information, une même question, un même sujet… Qui appeler, où trouver un interlocuteur ?, sont les questions qui peuvent trouver réponses dans un bon carnet d'adresses. Ainsi, les journalistes les plus riches en sources et contacts sont dits "réseautés", comme on les qualifie sous nos cieux professionnels sénégalais.

Aussi, est-il toujours enseigné à l'étudiant en journalisme et recommandé à un journaliste en fonction, de se constituer un carnet d'adresses qui doit être riche et ne le quittera jamais. Jamais ! La richesse de cet outil dépendra de l'entregent de son propriétaire, de son réseau de relations avec lesquelles il aura établi une confiance telle, que ses sources lui confieront des contacts qu'elles (ces personnes-ressources) ne souhaiteraient pas voir entre les mains de n'importe qui : "Je te donne mon numéro de téléphone, mais garde-le pour toi, ne le communique à personne d'autre", dit-on, de temps à autre, à des journalistes. A d'autres, une source appelée au téléphone répondra avec étonnement et colère : "Qui vous a donné mon contact ?!" Et, quelquefois, c'est le chantage qui s'ensuit : "Dites-moi qui vous a donné mon téléphone ou je ne vous donne pas les informations que vous souhaitez obtenir de moi !" Bien sûr qu'il ne faudra pas révéler qui !

Le journaliste ne doit jamais rompre le pacte de confiance le liant à qui lui donne son contact avec pour instruction de ne jamais le communiquer à quelqu'un d'autre. Parce que le manquement à cette relation de confiance peut être une violation du secret professionnel et/ou de la protection et sécurisation d'une source qui relève du comportement éthique et déontologique.

Il ne faut jamais négliger un contact si modeste que peut paraître le titulaire. Un jour ou l'autre, dans sa collecte de l'information, le journaliste peut avoir besoin, pour source, d'un apprenti ‘’car rapide’’, d'un ministre, d'un palefrenier, du président de la République soi-même… "Ne néglige pas même une recette de cuisine", me conseillait à mon entrée au Cesti (institut de journalisme de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar) un journaliste aîné. Et j'ai vérifié à mon profit combien a été pertinente sa boutade. Il survient de ces faits où le témoignage d'un vendeur de fripe peut apporter un scoop à un reporter. Mais où le joindre pendant ou après les faits ? Un confrère ou consœur bien réseauté-e résoudra aisément cette question en cherchant dans son répertoire.

Les journalistes se "dépannent" entre eux et les moins bien fournis sollicitent des confrères. On peut même être bien réseauté, mais être pris au dépourvu et solliciter un confrère pour obtenir le numéro d'un mendiant (ah oui, des mendiants disposent d'un téléphone portable comme tout le monde !) l'info peut provenir de partout.

Il faut avoir, de préférence, un répertoire physique, celui d'un téléphone, d'un ordinateur ou d’une tablette peut être bien aléatoire ; on peut le perde à la suite d'un vol ou que le support ne s'ouvre pas ! Et c'est ma consœur Die Maty Fall qui, un jour que je lui contais ma mésaventure d'avoir perdu mon téléphone, me conseilla de choisir l'archaïsme du carnet physique qui peut, certes, se perdre, mais est plus sûr qu'un répertoire électronique. Un journaliste n'en est pas un, sans un carnet d'adresses.

Post-scriptum : Cet "Avis d'inexpert" étant le dernier de 2017, je le conclus par un souhait à tous et à toutes d'une bonne et heureuse année à venir. Que 2018, qui point à l'horizon, vous apporte tout ce que vous attendez d'une année faste.


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Ndèye Fatou Kébé