L'homme d'affaires Abbas Jaber, président du groupe Advens-Geocoton, s'exprimait dans l'émission "Le grand invité de l'économie", diffusée vendredi sur RFI, en partenariat avec Jeune Afrique.
À la fois français, libanais et sénégalais, Abbas Jaber est passé en deux décennies, du statut de négociant à celui d’industriel. Malgré quelques échecs, notamment au Sénégal avec l’entreprise arachidière Sonacos et la société de chemin de fer Transrail, il détient et préside aujourd’hui un groupe, Advens-Geocoton, actif dans le coton dans plus d’une dizaine de pays africains.
Expériences sénégalaises
« Je ne souhaite m’exprimer ni sur Suneor [rebaptisé Sonacos] ni sur Transrail. Le Sénégal m’a demandé de lui céder Suneor et nous sommes en train de négocier cette sortie. Sur ces deux dossiers, nous sommes liés par une clause de confidentialité avec l’État. »
Bouleversements alimentaires
« Aujourd’hui, nous sommes 7 milliards dans le monde et il y aura 2 milliards d’habitants supplémentaires dans les 15 années qui viennent, dont la moitié seront africains. Il y a un risque important de déficit alimentaire, donc de famine. Mais le continent peut sauver le monde en matière agricole ! Il dispose d’énormément de ressources et d’un grand potentiel dans ce domaine. »
Coton
« Le coton ne sert pas seulement à habiller. Avec ses fibres, on peut aussi faire des aliments pour le bétail, de l’huile, de la farine panifiable et même des billets de banques ! Il favorise les productions vivrières. Et en fixant les populations locales, il est aussi un rempart à la fois contre les vagues migratoires et le terrorisme. »
OGM
« L’échec des OGM au Burkina est dû à un problème technique et le gouvernement a eu raison d’y mettre fin. La fibre n’était pas au point et les paysans perdaient beaucoup d’argent. Mais si on veut augmenter la production, il faudra soit exploiter de nouvelles terres, soit augmenter les rendements et alors il faudra passer par les OGM. Environ 80 % du coton est génétiquement modifié. Les OGM nous seront imposés par la nécessité de nourrir le monde. »
Agriculture familiale
« Ce serait une erreur d’imposer aux Africains le modèle des grandes exploitations agricoles, même s’il a fonctionné au Brésil ou en Ukraine. Sur le continent, cela n’est pas possible. Il faut aider les exploitations familiales à produire davantage. »
Propos recueillis par Jean-Pierre Boris (rfi) et Frédéric Maury (ja)
À la fois français, libanais et sénégalais, Abbas Jaber est passé en deux décennies, du statut de négociant à celui d’industriel. Malgré quelques échecs, notamment au Sénégal avec l’entreprise arachidière Sonacos et la société de chemin de fer Transrail, il détient et préside aujourd’hui un groupe, Advens-Geocoton, actif dans le coton dans plus d’une dizaine de pays africains.
Expériences sénégalaises
« Je ne souhaite m’exprimer ni sur Suneor [rebaptisé Sonacos] ni sur Transrail. Le Sénégal m’a demandé de lui céder Suneor et nous sommes en train de négocier cette sortie. Sur ces deux dossiers, nous sommes liés par une clause de confidentialité avec l’État. »
Bouleversements alimentaires
« Aujourd’hui, nous sommes 7 milliards dans le monde et il y aura 2 milliards d’habitants supplémentaires dans les 15 années qui viennent, dont la moitié seront africains. Il y a un risque important de déficit alimentaire, donc de famine. Mais le continent peut sauver le monde en matière agricole ! Il dispose d’énormément de ressources et d’un grand potentiel dans ce domaine. »
Coton
« Le coton ne sert pas seulement à habiller. Avec ses fibres, on peut aussi faire des aliments pour le bétail, de l’huile, de la farine panifiable et même des billets de banques ! Il favorise les productions vivrières. Et en fixant les populations locales, il est aussi un rempart à la fois contre les vagues migratoires et le terrorisme. »
OGM
« L’échec des OGM au Burkina est dû à un problème technique et le gouvernement a eu raison d’y mettre fin. La fibre n’était pas au point et les paysans perdaient beaucoup d’argent. Mais si on veut augmenter la production, il faudra soit exploiter de nouvelles terres, soit augmenter les rendements et alors il faudra passer par les OGM. Environ 80 % du coton est génétiquement modifié. Les OGM nous seront imposés par la nécessité de nourrir le monde. »
Agriculture familiale
« Ce serait une erreur d’imposer aux Africains le modèle des grandes exploitations agricoles, même s’il a fonctionné au Brésil ou en Ukraine. Sur le continent, cela n’est pas possible. Il faut aider les exploitations familiales à produire davantage. »
Propos recueillis par Jean-Pierre Boris (rfi) et Frédéric Maury (ja)