J’ai déjà parlé de mes excellents rapports avec tous les chefs religieux sénégalais, musulmans comme catholiques, et avec toutes les confréries. Je n’y reviens pas, sinon pour évoquer un cas particulier. Celui de Cheikh Ahmet Tidiane Sy, avec qui j’entretenais des relations privilégiées. Il me considérait comme son frère. Il m’a toujours soutenu de toutes ses forces.
Au demeurant, à l’occasion de l’élection présidentielle de 1988, il avait créé ce mouvement de soutien à ma candidature, le MSRA (Mouvement de soutien pour la réélection d’Abdou Diouf). Je le recevais en audience tous les mois, non pas dans mon bureau, mais dans mes appartements, dans mon salon, et nous passions notre temps à parler de tout : philosophie, astronomie, métaphysique, tradition, culture.
Cheikh est vraiment un homme très agréable, très cultivé, même si on ne peut pas être d’accord sur tout. Nous avions une audience prévue en décembre 1992, mais j’ai eu un empêchement car je devais aller en Arabie Saoudite pour une visite inopinée, et l’audience a été reportée au mois de janvier. Mais à mon retour de Ryad, quand on a voulu fixer l’audience, Cheikh a refusé les dates qu’on lui proposait, prétextant un emploi du temps trop chargé.
La campagne électorale qui commençait en janvier fut donc lancée sans que j’aie la moindre nouvelle de lui. Mais une nuit, alors que j’étais à Saint-Louis, je me suis réveillé vers 4 heures du matin, et mon épouse aussi. Je lui ai dit alors: «Élisabeth, je sens que Cheikh Tidiane Sy m’a quitté parce que son silence m’inquiète. Dans mon sommeil, une chose m’a traversé l’esprit: je crois qu’il m’a lâché. » Et ça n’a pas raté.
En effet, un ou deux jours après, son fils Moustapha Sy a entamé une série de conférences pour me traîner dans la boue et m’insulter; c’était la manœuvre. Et lui a attendu le dernier moment pour faire des cassettes où il demandait à tous les tidianes de voter pour Abdoulaye Wade. Il a fait dire à son frère Abdoulaye Aziz Sy Junior: « J’ai rompu tout lien avec Abdou Diouf. Il faut soutenir Abdoulaye Wade ».
Je dois rendre hommage à Junior puisque ce dernier lui a répondu : « Non, tu nous avais dit de soutenir Abdou Diouf, et aujourd’hui tu nous demandes de lui tourner le dos. Dis-moi ce qu’il t’a fait pour que tu n’aies plus confiance en lui ? ». Cheikh lui a dit : « Fais simplement ce que je te dis de faire ».
Il lui a alors répondu : "J’ai toujours fait ce que tu me demandais de faire, mais cette fois je ne puis obtempérer". Junior a donc refusé et a lancé un appel en ma faveur.
Source: Senego
Au demeurant, à l’occasion de l’élection présidentielle de 1988, il avait créé ce mouvement de soutien à ma candidature, le MSRA (Mouvement de soutien pour la réélection d’Abdou Diouf). Je le recevais en audience tous les mois, non pas dans mon bureau, mais dans mes appartements, dans mon salon, et nous passions notre temps à parler de tout : philosophie, astronomie, métaphysique, tradition, culture.
Cheikh est vraiment un homme très agréable, très cultivé, même si on ne peut pas être d’accord sur tout. Nous avions une audience prévue en décembre 1992, mais j’ai eu un empêchement car je devais aller en Arabie Saoudite pour une visite inopinée, et l’audience a été reportée au mois de janvier. Mais à mon retour de Ryad, quand on a voulu fixer l’audience, Cheikh a refusé les dates qu’on lui proposait, prétextant un emploi du temps trop chargé.
La campagne électorale qui commençait en janvier fut donc lancée sans que j’aie la moindre nouvelle de lui. Mais une nuit, alors que j’étais à Saint-Louis, je me suis réveillé vers 4 heures du matin, et mon épouse aussi. Je lui ai dit alors: «Élisabeth, je sens que Cheikh Tidiane Sy m’a quitté parce que son silence m’inquiète. Dans mon sommeil, une chose m’a traversé l’esprit: je crois qu’il m’a lâché. » Et ça n’a pas raté.
En effet, un ou deux jours après, son fils Moustapha Sy a entamé une série de conférences pour me traîner dans la boue et m’insulter; c’était la manœuvre. Et lui a attendu le dernier moment pour faire des cassettes où il demandait à tous les tidianes de voter pour Abdoulaye Wade. Il a fait dire à son frère Abdoulaye Aziz Sy Junior: « J’ai rompu tout lien avec Abdou Diouf. Il faut soutenir Abdoulaye Wade ».
Je dois rendre hommage à Junior puisque ce dernier lui a répondu : « Non, tu nous avais dit de soutenir Abdou Diouf, et aujourd’hui tu nous demandes de lui tourner le dos. Dis-moi ce qu’il t’a fait pour que tu n’aies plus confiance en lui ? ». Cheikh lui a dit : « Fais simplement ce que je te dis de faire ».
Il lui a alors répondu : "J’ai toujours fait ce que tu me demandais de faire, mais cette fois je ne puis obtempérer". Junior a donc refusé et a lancé un appel en ma faveur.
Source: Senego