En effet, le 20h de la RTS a toujours été la tribune officielle de l’Etat pour casser de l’opposant. Djibo Leity KA, Abdou Rahmane Sow, Aissata Tall Sall, Cheikh Tidjane Sy, Ousmane Ngom, Serigne Mbacké Ndiaye ne nous démentiront pas.
Nous avons été surpris, parce que Abdou Latif est un spécialiste de la communication, mais aussi et surtout un produit des écoles nord-américaines, en particuliers canadiennes. Nul ne doute donc de sa parfaite maîtrise des techniques de communication.
Mais qu’est ce que donc cet homme était parti dire à la RTS ?
Il faut le dire, dans des contextes de cette nature, se prononcer est souvent synonyme de verser dans la surenchère. N’est ce pas, c’est la justice qui doit parler et elle seule ?
Un ministre en charge de la promotion de la bonne gouvernance, y comprise la gouvernance des droits de la minorité, peut-il vraiment se permettre de verser dans la surenchère politicienne ?
Pour être simple, disons Latif était donc parti, à la RTS, pour dire aux sénégalais : le PDS a tort, l’Etat a raison.
Exactement comme le faisaient Serigne Mbacké Ndiaye, Aissata Tall Sall et autres.
Mais où est donc la rupture ?
Le journaliste Tidjane Barry, témoin privilégié de l’histoire politique récente sénégalaise, devrait rire sous cape, en se disant voila encore un officiel qui s’auto-invite au 20H pour ne rien dire.
Diable, pourquoi Latif ne s’est-il pas appliqué les règles de sagesse qu’il a conseillées aux libéraux. Latif dit aux libéraux : arrêter de « s’agiter » si vous n’avez rien à vous reprocher, la justice fera son travail et vous ne serez pas inquiétés.
Mais alors pourquoi l’Etat se met-il lui aussi à « s’agiter » s’il n’a rien à se reprocher ou à reprocher aux libéraux dans leurs dernières déclarations. Soit l’Etat reproche quelques choses aux libéraux dans leurs dernières déclarations, dans ce cas l’Etat n’a qu’à saisir la justice et la laisser faire son travail et arrêter les menaces, soit l’Etat n’a rien à reprocher aux libéraux dans leurs dernières déclarations, alors il faut les laisser « hâbler». C’est aussi simple que cela.
Entendons-nous bien, si au 20H, Latif avait dit aux sénégalais, que le gouvernement avait noté dans les dernières déclarations des libéraux des propos susceptibles de porter atteintes à la sécurité de l’Etat et il avait demandé au procureur d’ouvrir une information judiciaire contre leurs auteurs, on aurait compris.
Mais s’auto-inviter au 20H de la chaîne publique pour menacer, intimider et mettre en garde des opposants, des adultes, n’est pas trop loin des méthodes d’un Etat fasciste que Latif a toujours dénoncées et combattues.
Disons le très net, l’Etat n’est pas le conseillé politique de l’opposition. Et l’opposant n’est pas non plus sensé ignorer la loi.
Enfin, il faut le dire, comme la DIC d’alors de Abdoulaye Wade, la justice à ce rythme sera bientôt démystifiée.
En définitive si ce n’est le mythe de la puissance publique, l’Etat ne peut pas grand-chose contre les gens. Tout ce que l’Etat peut faire c’est les mettre en prison et croyez moi, il y en a beaucoup qui n’ont pas peur de la prison, et plus grave, quand on sait qu’on peut finir ses jours en prison, on n’a plus grand-chose à perdre.
Or les nouvelles autorités pour un oui ou un non, elles convoquent la justice, la prison, comme Wade avec sa fameuse DIC.
La justice doit rester un mythe pour le bien de ce pays. Abdoulaye Wade ne dira pas le contraire, lui qui a vu les sénégalais démystifié la puissance publique un certain 23 juin 2011.
Sadikh DIOP
Administrateur de l’observatoire de l’information et des médias
Nous avons été surpris, parce que Abdou Latif est un spécialiste de la communication, mais aussi et surtout un produit des écoles nord-américaines, en particuliers canadiennes. Nul ne doute donc de sa parfaite maîtrise des techniques de communication.
Mais qu’est ce que donc cet homme était parti dire à la RTS ?
Il faut le dire, dans des contextes de cette nature, se prononcer est souvent synonyme de verser dans la surenchère. N’est ce pas, c’est la justice qui doit parler et elle seule ?
Un ministre en charge de la promotion de la bonne gouvernance, y comprise la gouvernance des droits de la minorité, peut-il vraiment se permettre de verser dans la surenchère politicienne ?
Pour être simple, disons Latif était donc parti, à la RTS, pour dire aux sénégalais : le PDS a tort, l’Etat a raison.
Exactement comme le faisaient Serigne Mbacké Ndiaye, Aissata Tall Sall et autres.
Mais où est donc la rupture ?
Le journaliste Tidjane Barry, témoin privilégié de l’histoire politique récente sénégalaise, devrait rire sous cape, en se disant voila encore un officiel qui s’auto-invite au 20H pour ne rien dire.
Diable, pourquoi Latif ne s’est-il pas appliqué les règles de sagesse qu’il a conseillées aux libéraux. Latif dit aux libéraux : arrêter de « s’agiter » si vous n’avez rien à vous reprocher, la justice fera son travail et vous ne serez pas inquiétés.
Mais alors pourquoi l’Etat se met-il lui aussi à « s’agiter » s’il n’a rien à se reprocher ou à reprocher aux libéraux dans leurs dernières déclarations. Soit l’Etat reproche quelques choses aux libéraux dans leurs dernières déclarations, dans ce cas l’Etat n’a qu’à saisir la justice et la laisser faire son travail et arrêter les menaces, soit l’Etat n’a rien à reprocher aux libéraux dans leurs dernières déclarations, alors il faut les laisser « hâbler». C’est aussi simple que cela.
Entendons-nous bien, si au 20H, Latif avait dit aux sénégalais, que le gouvernement avait noté dans les dernières déclarations des libéraux des propos susceptibles de porter atteintes à la sécurité de l’Etat et il avait demandé au procureur d’ouvrir une information judiciaire contre leurs auteurs, on aurait compris.
Mais s’auto-inviter au 20H de la chaîne publique pour menacer, intimider et mettre en garde des opposants, des adultes, n’est pas trop loin des méthodes d’un Etat fasciste que Latif a toujours dénoncées et combattues.
Disons le très net, l’Etat n’est pas le conseillé politique de l’opposition. Et l’opposant n’est pas non plus sensé ignorer la loi.
Enfin, il faut le dire, comme la DIC d’alors de Abdoulaye Wade, la justice à ce rythme sera bientôt démystifiée.
En définitive si ce n’est le mythe de la puissance publique, l’Etat ne peut pas grand-chose contre les gens. Tout ce que l’Etat peut faire c’est les mettre en prison et croyez moi, il y en a beaucoup qui n’ont pas peur de la prison, et plus grave, quand on sait qu’on peut finir ses jours en prison, on n’a plus grand-chose à perdre.
Or les nouvelles autorités pour un oui ou un non, elles convoquent la justice, la prison, comme Wade avec sa fameuse DIC.
La justice doit rester un mythe pour le bien de ce pays. Abdoulaye Wade ne dira pas le contraire, lui qui a vu les sénégalais démystifié la puissance publique un certain 23 juin 2011.
Sadikh DIOP
Administrateur de l’observatoire de l’information et des médias