Etes-vous au courant que beaucoup de Sénégalais vous croient mort ?
Et ils ont raison de penser comme tel. Oui je suis mort depuis bien longtemps. Depuis 1990 plus exactement. Le Abdou Ndiaye danseur, celui qu’ils avaient connu s’envolant sous le rythme du ‘’ dikam ’’ ou du ‘’ borom keur neena deet ’’ (deux de ses anciennes danses) a rendu l’âme, grâce à Dieu. Cet homme est mort et il ne regrette pas sa mort. D’ailleurs, soyez certain qu’il ne renaitra jamais, car rien de qu’il faisait sur terre ne l’honorait. Je remercie Dieu d’avoir accepté cette mort et de laisser vivre à sa place celui que vous avez en face de vous.
Que regrettez-vous réellement ?
Je regrette tout. De la première à la dernière danse. Je regrette d’avoir, ne serait-ce une minute seulement, manqué d’adorer mon Créateur. Je regrette d’avoir laissé Satan m’embourber dans son étui de misères fortement enveloppé par un mirage de bonheur et de succès. Tant qu’on est dedans, on ne se rend pas compte qu’on est perdu. Il faut en sortir pour se rendre compte qu’on a été pêché in extrémis du déluge.
Comment vous vous êtes extirpé de cet étui, comme vous dites ?
Je ne me suis pas extirpé de cet étui, comme vous dites. C’est grâce à Dieu que j’ai été extirpé. En 1990, je revenais des Etats-Unis. Je venais d’honorer un contrat de plusieurs millions de francs. C’était un festival. Ironie du sort, j’ai tout de suite pensé faire un saut à Touba pour rendre visite à Serigne Mourtada Mbacké Ibn Serigne Touba et à mon marabout Serigne Thierno Diouf Lambaye. Lorsque je suis arrivé devant le Saint homme, j’ai dansé à souhait et ne tarissait pas d’éloges à son endroit. Il m’a regardé et puis il s’est attelé à me décrire ma vie. Et je me rappelle ses paroles comme si c’est aujourd’hui qu’elles m’ont été dites. « Ton chemin n’est pas celui que tu prends en ce moment. Ton destin est tracé. Dieu a voulu te faire connaitre au Sénégal et à travers le monde pour que tu serves d’exemple à bon nombre de gens. Tu es suffisamment connu. Maintenant, il est temps que tu te repentisses et que tu reviennes vers Dieu. Serigne Touba ne saurait se glorifier d’un disciple comme toi en ce moment. C’est le moment de reculer et de revenir dans le lot de ceux qui seront glorifiés par Dieu ». Dans la foulée, mon cœur a accepté. Je me suis rendu auprès de mon marabout. A ma grande surprise, c’est le même discours qu’il me tint. J’ai pleuré car je sentais que j’étais en train de vivre le tournant de ma vie. (Serigne Abdou Ndiaye arrête de parler subitement. Il prend sa tête entre les deux mains. Pensif, ses yeux deviennent rouges. Il reprend avec une voix grelottante). Quelques jours après, c’est Serigne Sidy Diène de la famille de Serigne Cheikh Issa Diène qui faisait résonner ce même discours dans mes oreilles.
Et votre vie est devenue…
Ma vie est devenue différente. J’ai laissé la danse, la musique et tous ceux avec qui je faisais cela. Je ne veux même plus en entendre parler. J’avais plusieurs privilèges. Même Mme Abdou Diouf avait fait de moi son fils. J’avais par devers moi beaucoup d’argent et en tout temps. Les Sénégalais m’adulaient. Ils me donnaient beaucoup d’argent. J’ai fait presque le tour du monde. J’ai accompagné Youssou Ndour en Europe, Ndiaga Mbaye, Khar Mbaye Madiaga , Ndèye Mbaye Djin Ma Djin Ma aussi dans ces pays européens. J’ai été aux Etats-Unis, à New Jersey, à New York, à Atlanta. J’ai aussi été en Italie… Je préfère Touba à toutes ces villes. Je préfère Serigne Touba à tous ces millions.
Est-ce qu’Abdou Ndiaye est toujours riche ?
Oui, Abdou Ndiaye est plus riche qu’avant. Il a Serigne Touba. Si, par richesse, vous entendez la paix intérieure, la tranquillité d’esprit, le plaisir de vivre pleinement la religion, oui je suis très riche, même si j’en redemande. Mais, si par richesse, vous faites allusion à l’aspect financier des choses, non. Il m’arrive des fois de ne pas avoir ma dépense quotidienne. Même les créances que certaines personnes me devaient du temps de l’ancienne vie, je les ai vomies. Je n’ai pas de villa comme celles qui se trouvent à Dakar. Je n’ai pas de véhicule. Mais rien de tout cela ne m’émeut.
Vos anciens amis…
Ils m’ont tous presque lâché. Il ne me reste que quelques-uns. C’est le cas de Lamane Mbaye et Cherif Aidara, par exemple. En revanche, j’ai rencontré d’autres personnes qui partagent avec moi les mêmes aspirations. J’ai été à la Mecque. Aujourd’hui, je suis à Touba. Je suis comblé. Il ne faut pas avoir pitié de moi. Je suis encore une fois comblé et je ne regrette pas d’avoir changé de vie en suivant les recommandations de Serigne Mourtadha..(Le muezzin de l’une des mosquées de Ndame appelle à la prière. Serigne Abdou Ndaiye interrompt l’entretien, se lève de sa chaise et s’en va).
Seneweb
Et ils ont raison de penser comme tel. Oui je suis mort depuis bien longtemps. Depuis 1990 plus exactement. Le Abdou Ndiaye danseur, celui qu’ils avaient connu s’envolant sous le rythme du ‘’ dikam ’’ ou du ‘’ borom keur neena deet ’’ (deux de ses anciennes danses) a rendu l’âme, grâce à Dieu. Cet homme est mort et il ne regrette pas sa mort. D’ailleurs, soyez certain qu’il ne renaitra jamais, car rien de qu’il faisait sur terre ne l’honorait. Je remercie Dieu d’avoir accepté cette mort et de laisser vivre à sa place celui que vous avez en face de vous.
Que regrettez-vous réellement ?
Je regrette tout. De la première à la dernière danse. Je regrette d’avoir, ne serait-ce une minute seulement, manqué d’adorer mon Créateur. Je regrette d’avoir laissé Satan m’embourber dans son étui de misères fortement enveloppé par un mirage de bonheur et de succès. Tant qu’on est dedans, on ne se rend pas compte qu’on est perdu. Il faut en sortir pour se rendre compte qu’on a été pêché in extrémis du déluge.
Comment vous vous êtes extirpé de cet étui, comme vous dites ?
Je ne me suis pas extirpé de cet étui, comme vous dites. C’est grâce à Dieu que j’ai été extirpé. En 1990, je revenais des Etats-Unis. Je venais d’honorer un contrat de plusieurs millions de francs. C’était un festival. Ironie du sort, j’ai tout de suite pensé faire un saut à Touba pour rendre visite à Serigne Mourtada Mbacké Ibn Serigne Touba et à mon marabout Serigne Thierno Diouf Lambaye. Lorsque je suis arrivé devant le Saint homme, j’ai dansé à souhait et ne tarissait pas d’éloges à son endroit. Il m’a regardé et puis il s’est attelé à me décrire ma vie. Et je me rappelle ses paroles comme si c’est aujourd’hui qu’elles m’ont été dites. « Ton chemin n’est pas celui que tu prends en ce moment. Ton destin est tracé. Dieu a voulu te faire connaitre au Sénégal et à travers le monde pour que tu serves d’exemple à bon nombre de gens. Tu es suffisamment connu. Maintenant, il est temps que tu te repentisses et que tu reviennes vers Dieu. Serigne Touba ne saurait se glorifier d’un disciple comme toi en ce moment. C’est le moment de reculer et de revenir dans le lot de ceux qui seront glorifiés par Dieu ». Dans la foulée, mon cœur a accepté. Je me suis rendu auprès de mon marabout. A ma grande surprise, c’est le même discours qu’il me tint. J’ai pleuré car je sentais que j’étais en train de vivre le tournant de ma vie. (Serigne Abdou Ndiaye arrête de parler subitement. Il prend sa tête entre les deux mains. Pensif, ses yeux deviennent rouges. Il reprend avec une voix grelottante). Quelques jours après, c’est Serigne Sidy Diène de la famille de Serigne Cheikh Issa Diène qui faisait résonner ce même discours dans mes oreilles.
Et votre vie est devenue…
Ma vie est devenue différente. J’ai laissé la danse, la musique et tous ceux avec qui je faisais cela. Je ne veux même plus en entendre parler. J’avais plusieurs privilèges. Même Mme Abdou Diouf avait fait de moi son fils. J’avais par devers moi beaucoup d’argent et en tout temps. Les Sénégalais m’adulaient. Ils me donnaient beaucoup d’argent. J’ai fait presque le tour du monde. J’ai accompagné Youssou Ndour en Europe, Ndiaga Mbaye, Khar Mbaye Madiaga , Ndèye Mbaye Djin Ma Djin Ma aussi dans ces pays européens. J’ai été aux Etats-Unis, à New Jersey, à New York, à Atlanta. J’ai aussi été en Italie… Je préfère Touba à toutes ces villes. Je préfère Serigne Touba à tous ces millions.
Est-ce qu’Abdou Ndiaye est toujours riche ?
Oui, Abdou Ndiaye est plus riche qu’avant. Il a Serigne Touba. Si, par richesse, vous entendez la paix intérieure, la tranquillité d’esprit, le plaisir de vivre pleinement la religion, oui je suis très riche, même si j’en redemande. Mais, si par richesse, vous faites allusion à l’aspect financier des choses, non. Il m’arrive des fois de ne pas avoir ma dépense quotidienne. Même les créances que certaines personnes me devaient du temps de l’ancienne vie, je les ai vomies. Je n’ai pas de villa comme celles qui se trouvent à Dakar. Je n’ai pas de véhicule. Mais rien de tout cela ne m’émeut.
Vos anciens amis…
Ils m’ont tous presque lâché. Il ne me reste que quelques-uns. C’est le cas de Lamane Mbaye et Cherif Aidara, par exemple. En revanche, j’ai rencontré d’autres personnes qui partagent avec moi les mêmes aspirations. J’ai été à la Mecque. Aujourd’hui, je suis à Touba. Je suis comblé. Il ne faut pas avoir pitié de moi. Je suis encore une fois comblé et je ne regrette pas d’avoir changé de vie en suivant les recommandations de Serigne Mourtadha..(Le muezzin de l’une des mosquées de Ndame appelle à la prière. Serigne Abdou Ndaiye interrompt l’entretien, se lève de sa chaise et s’en va).
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