De sources concordantes, le maire de Ziguinchor reprocherait aussi à certains caciques du Pds d’œuvrer à le tenir à distance du président Wade. Est-ce fondé tout cela ? Ses proches décrivent un Abdoulaye Baldé à bout de souffle, fatigué des peaux de banane, des non-dits et des basses querelles dans le Pds. Lui le technocrate, qui n’aime tant que les dossiers et les projets, a découvert la face sombre de la politique. Ses soutiens dans le Pds se font rares aujourd’hui. Même s’il détient l’une des plus grandes régions du Sénégal, Abdoulaye Baldé n’est pas à l’abri des coups bas. Très proche de Souleymane Ndéné Ndiaye, le Premier ministre, qui n’avait pas hésité à «décapiter» la très rebelle Innocence Ntap Ndiaye qui lui contestait la région de Ziguinchor, Baldé ne se fait plus d’illusions sur la solidarité de parti. Autrefois très proche de Karim Wade, il s’est affranchi de ce dernier et a appris à se débrouiller tout seul. Un moment, il s’est même dit que ses relations avec le fils du président Wade s’étaient détériorées. De sources libérales, beaucoup dans le Parti auraient vu d’un mauvais œil sa proximité avec Karim Wade. A-t-on voulu lui faire payer sa montée en puissance ? Rien n’est moins sûr. Les Sénégalais l’auront remarqué : depuis quelques temps, ce n’est plus le Baldé au ton joyeux et à l’esprit ouvert qui fait face à eux. Alerté par ses hommes, le président Wade aurait, selon certaines confidences, fait observer lors du dernier Conseil des ministres une minute de silence à la mémoire des collaborateurs de Baldé disparus et demandé à ce que l’on apporte à leurs familles éplorées de l’argent. Mieux vaut tard que jamais. Mais le mal n’est-il pas déjà fait ? Baldé serait revenu sur son intention de démissionner. Mais, jusqu’à quand acceptera-t-il d’avaler des couleuvres ? Suivra-t-il les pas du démissionnaire Moustapha Guirassy ? Le président Wade, qui présente son discours à la Nation ce soir, se serait bien passé de telles patates chaudes.
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