Nous sommes à cinq mois des élections territoriales. En tant que Maire sortant de la Ville de Ziguinchor, êtes-vous candidat à votre propre succession ?
C’est un peu prématuré de répondre à cette question. Bien entendu, si on devait juger par mon bilan et par les aspirations des Ziguinchorois, je pourrais donner une réponse affirmative, mais nous sommes dans un parti politique qui a ses instances. Nous sommes aussi engagés au sein de la coalition de la mouvance présidentielle. Les critères sont en train d’être définis. Une fois que cela sera fait, les candidats seront désignés au sein des états-majors politiques. Par conséquent, me déclarer candidat ou non candidat à cet instant précis, pourrait être perçu comme discourtois vis-à-vis du Président de la Conférence des leaders de la mouvance présidentielle. Étant membre de cette Conférence, je préfère laisser le Président se prononcer d’abord.
Vous réaffirmez donc votre ancrage au sein de la coalition ?
Nous sommes des personnes de parole et engagées. J’ai toujours prôné la droiture et le respect de la parole donnée dans mon engagement politique. On m’a invité à rejoindre cette coalition, ce que j’ai fini par accepter. J’ai donné ma parole dès lors. Je participe à la Conférence des leaders. La plupart de nos responsables à la base participent aux instances de la coalition présidentielle. Nous réaffirmons donc notre ancrage dans la grande majorité présidentielle.
Le fait que Ziguinchor attire des appétits, vous effraie-t-il ?
Cela n’est pas nouveau ; Ziguinchor a toujours attiré des appétits. Je suis le cinquième Maire, mais si vous interrogez l’histoire politique de Ziguinchor, de tous ceux qui ont été Maire, il y a toujours eu un engouement autour des élections locales. Mais, la plupart de ceux qui se tiraillent et ceux qui aspirent à être Maire, avaient déjà été candidats en 2014, année à laquelle j’avais été réélu brillamment. Je rappelle que Ziguinchor compte 37 centres de vote et 247 bureaux de vote, et j’ai été plébiscité. Notre coalition avait remporté tous les 247 bureaux de vote. Aucun adversaire n’avait gagné un bureau de vote. Aujourd’hui, le Pastef se rajoute à la liste, et cela ne nous ébranle guère. Nous sommes vraiment sereins au sein de la majorité présidentielle. Nous attendons seulement la décision de la Conférence des leaders. Si nous sommes unis autour de l’essentiel, on peut aspirer remporter, à nouveau, cette Mairie et bien d’autres collectivités territoriales du département, sans aucune crainte.
Quels arguments avez-vous pour convaincre les populations pour vous reconduire ?
D’abord, je ne parlerai pas d’arguments, car lorsqu’on a été élu deux fois Maire et plébiscité en remportant tous les bureaux de vote, je pense qu’une relation de confiance mutuelle s’est déjà installée. Nous sommes donc beaucoup plus dans une logique de prouver que cette confiance était méritée et qu’elle a toujours sa raison d’être. Pour cela, nous entendons mettre en avant notre bilan salutaire et prometteur qui parle pour lui-même. Ceux qui se réveillent à Ziguinchor depuis mon élection se sont rendu compte que notre ville a beaucoup changé sur le plan des infrastructures mais aussi dans les domaines de la santé et de l’éducation.
Nous sommes aussi en train de poser énormément d’actes concrets en faveur de l’énergie et de l’assainissement. Je peux citer, par exemple, les avancées dans l’éclairage public, le ramassage des ordures, etc. Les populations voient quotidiennement leur vie changer positivement. Sans prétention aucune, je pense que je fais partie des Maires qui ont des bilans très positifs et qui sont très appréciés par les populations. Si vous vous promenez avec moi à Ziguinchor, vous verrez que notre action est largement appréciée. Pour vous dire, je n’aime même pas être entouré de gardes du corps, tellement j’aime le contact avec les populations qui me le rendent bien.
Par conséquent, j’ai espoir que nous sommes sur la bonne voie. Je suis donc parfaitement à l’aise aux côtés des habitants de Ziguinchor pour plaider en faveur de ma reconduction. Avoir le soutien du Chef de l’État, nous a permis de renforcer la position de la ville de Ziguinchor dans son programme d’équité territoriale.
Pensez-vous qu’un consensus est possible avec la multitude de candidatures au sein de Bby ?
En politique, on ne sait jamais ce qui va se passer. Les candidatures sont là. C’est tout à fait normal. Au sein d’une démocratie, il appartient à chacun d’affirmer ses ambitions. Cependant, si nous voulons aller autour de l’essentiel et faire triompher les intérêts de la coalition, et surtout ceux des populations, chacun saura raison garder. Senghor disait qu’avoir de la culture, c’est aussi connaître ses capacités et ses limites.
Si chacun essaie d’analyser le pour et le contre et rester lucide en s’adossant sur nos acquis pour les renforcer, il n’y aura aucun problème. Les gens mettront de côté les égos. Ce qui peut nous donner la victoire, c’est d’être unis et surtout, de partager les responsabilités au sein des Conseils municipaux et du Conseil départemental. Tout le monde peut y voir son intérêt. Si chacun met en avant l’intérêt supérieur des populations et celui de la majorité à laquelle nous appartenons, un consensus sera possible.
Pensez-vous que le consensus, la confiance et la rigueur suffisent comme critères ?
Il n’y a jamais de critères suffisants dans ce genre d’exercices. Il faut que chacun fasse preuve de dépassement et mette en avant l’intérêt supérieur de la coalition. Si tout le monde s’en tient à cela et que chacun reconnaisse ses compétences, ses limites et ses faiblesses, nous pouvons aspirer à une victoire.
Quel commentaire faites-vous des échanges de propos aigre-doux entre vos militants et ceux de Doudou Kâ de l’Apr ?
D’abord, je le considère comme mon jeune frère et j’ai à cœur de travailler avec lui ainsi que tous les autres membres de notre coalition pour obtenir une victoire reluisante pour la majorité. Naturellement, dans la politique, il y aura toujours de petits accrochages entre jeunes partisans, mais le plus important, c’est de toujours garder le sens de la responsabilité. J’ai toujours prôné des rapports civilisés en politique.
Nous sommes dans un même camp et la sérénité devra toujours prévaloir. Et que tous se mettent à l’écoute de la Conférence des leaders. Cela aussi fait partie du respect qu’on doit au Président de la coalition. Personnellement, j’attendrai que son choix se fasse avant de me prononcer sur le fond de la question. J’ai toujours été pour le consensus, le dialogue, la fraternité, surtout en ce qui concerne le compagnonnage au sein d’une coalition.
Quels sont les secrets de votre compagnonnage avec Macky Sall ?
Il faut d’abord savoir que c’est le Chef de l’État qui a sollicité mon soutien. J’étais dans une dynamique de candidature à l’élection présidentielle, mais le président de la République m’a tendu la main. J’étais venu répondre sans condition, en mettant en avant les intérêts immédiats de la Nation. J’avais des ambitions présidentielles, mais j’étais avant tout un élu local. J’ai mis en avant les intérêts de ma région, ma ville. Ayant été dans l’opposition, j’ai vu les difficultés que j’éprouvais à réaliser certains projets ambitieux. J’ai fait un sacrifice personnel. Je me suis dit qu’il fallait se faire violence soi-même. J’ai donc accepté la main tendue du Président dans l’espoir de mieux servir ma région.
En partant, je m’étais dit que l’essentiel est qu’il m’aide à développer mon terroir pour soulager les populations ; ce que le Président a respecté. Et je tiens sincèrement à l’en remercier. Nous sommes en train de réaliser de nombreux projets à Ziguinchor. Beaucoup d’autres vont démarrer dans le domaine des infrastructures socioculturelles et sportives.
Dans le cadre de Promovilles, nous avons cinq km de voirie qui sont déjà réalisés. La ville de Ziguinchor a bénéficié de la deuxième plus grosse enveloppe du Programme d’appui aux communes et agglomérations du Sénégal (Pacasen), après Touba, avec plus de cinq milliards de FCfa. Ces fonds vont nous permettre de développer davantage la voirie. Je ne suis pas venu en mettant en avant mes intérêts personnels. J’ai occupé tous les postes stratégiques de ce pays. Je suis un Inspecteur général d’État (Ige). J’ai occupé les grandes fonctions régaliennes au Sénégal. J’ai été Secrétaire général de la Présidence, Ministre des Mines, de l’Industrie, de l’Agro-industrie et des Pme, Ministre d’État, Ministre des Forces armées. J’ai été Président de l’Association des Maires du Sénégal (Ams), et à ce jour, je reste membre du Bureau exécutif de l’Association internationale des Maires francophones. Je suis Député plusieurs fois réélu. Comprenez-donc qu’à ce stade de ma carrière, ce qui me motive à rester dans la politique, c’est le sentiment de vouloir servir mon pays.
La quête du pouvoir personnel ne m’a pas amené auprès du Président, même s’il faut reconnaître que je ne suis pas seul dans notre parti. Nous avons donné notre parole. C’était un gentleman agreement, mais il y a eu des frustrations ressenties par des cadres de notre parti que je peux comprendre. Les formations politiques qui se retrouvent, aujourd’hui, autour de la table du Conseil des Ministres ou dans les grandes directions, n’ont pas plus de poids politique que nous. Nous aurions effectivement apprécié que nos efforts soient mieux reconnus. Quand nous voyons des membres de cette alliance nous attaquer dans la presse sans aucune retenue, comme si l’on cherchait à nous retenir dans une coalition pour nous fragiliser finalement, certaines questions soulevées en interne me paraissent légitimes et totalement fondées.
Le moment venu, je m’en ouvrirai au Président de notre coalition, qui a toujours fait preuve d’une grande attention à mon égard. Pour ceux qui l’ignorent, rappelons que lors des dernières élections, la coalition dirigée par notre parti avait remporté au même titre que le Pds, deux départements. Nous avons remporté une dizaine de Mairies. Nous avons 957 Conseillers municipaux et départementaux.
Autre illustration, à l’occasion des élections législatives de 2017, sur les 47 coalitions et listes en compétition, la coalition dirigée par notre parti est sortie 5e, juste après Bby, la coalition Sopi, la coalition Taxawu Sénégal et le Pur. Nous avons participé à la victoire de Macky Sall à l’élection présidentielle. Vous voyez donc que nous ne sommes pas un parti « yobaléma » (rires). Une attention particulière devrait leur être accordée, pour éviter qu’ils voient comme une injustice le fait que des formations politiques de moindre poids électoral soient responsabilisés à leur détriment.
Comment se porte l’Ucs ?
Notre parti se porte très bien. Certes, lorsque j’ai décidé de collaborer avec le Chef de l’État, nous avons connu quelques défections. Heureusement, avec le temps, ils sont pratiquement tous revenus en comprenant les fondements de ma décision. Mieux, d’autres militants de valeurs sont venus nous rejoindre, parfois quittant même des partis très influents. Nous sommes un grand parti, qui plus est membre de l’Internationale démocratique centriste.
Propos recueillis par Babacar Dione
C’est un peu prématuré de répondre à cette question. Bien entendu, si on devait juger par mon bilan et par les aspirations des Ziguinchorois, je pourrais donner une réponse affirmative, mais nous sommes dans un parti politique qui a ses instances. Nous sommes aussi engagés au sein de la coalition de la mouvance présidentielle. Les critères sont en train d’être définis. Une fois que cela sera fait, les candidats seront désignés au sein des états-majors politiques. Par conséquent, me déclarer candidat ou non candidat à cet instant précis, pourrait être perçu comme discourtois vis-à-vis du Président de la Conférence des leaders de la mouvance présidentielle. Étant membre de cette Conférence, je préfère laisser le Président se prononcer d’abord.
Vous réaffirmez donc votre ancrage au sein de la coalition ?
Nous sommes des personnes de parole et engagées. J’ai toujours prôné la droiture et le respect de la parole donnée dans mon engagement politique. On m’a invité à rejoindre cette coalition, ce que j’ai fini par accepter. J’ai donné ma parole dès lors. Je participe à la Conférence des leaders. La plupart de nos responsables à la base participent aux instances de la coalition présidentielle. Nous réaffirmons donc notre ancrage dans la grande majorité présidentielle.
Le fait que Ziguinchor attire des appétits, vous effraie-t-il ?
Cela n’est pas nouveau ; Ziguinchor a toujours attiré des appétits. Je suis le cinquième Maire, mais si vous interrogez l’histoire politique de Ziguinchor, de tous ceux qui ont été Maire, il y a toujours eu un engouement autour des élections locales. Mais, la plupart de ceux qui se tiraillent et ceux qui aspirent à être Maire, avaient déjà été candidats en 2014, année à laquelle j’avais été réélu brillamment. Je rappelle que Ziguinchor compte 37 centres de vote et 247 bureaux de vote, et j’ai été plébiscité. Notre coalition avait remporté tous les 247 bureaux de vote. Aucun adversaire n’avait gagné un bureau de vote. Aujourd’hui, le Pastef se rajoute à la liste, et cela ne nous ébranle guère. Nous sommes vraiment sereins au sein de la majorité présidentielle. Nous attendons seulement la décision de la Conférence des leaders. Si nous sommes unis autour de l’essentiel, on peut aspirer remporter, à nouveau, cette Mairie et bien d’autres collectivités territoriales du département, sans aucune crainte.
Quels arguments avez-vous pour convaincre les populations pour vous reconduire ?
D’abord, je ne parlerai pas d’arguments, car lorsqu’on a été élu deux fois Maire et plébiscité en remportant tous les bureaux de vote, je pense qu’une relation de confiance mutuelle s’est déjà installée. Nous sommes donc beaucoup plus dans une logique de prouver que cette confiance était méritée et qu’elle a toujours sa raison d’être. Pour cela, nous entendons mettre en avant notre bilan salutaire et prometteur qui parle pour lui-même. Ceux qui se réveillent à Ziguinchor depuis mon élection se sont rendu compte que notre ville a beaucoup changé sur le plan des infrastructures mais aussi dans les domaines de la santé et de l’éducation.
Nous sommes aussi en train de poser énormément d’actes concrets en faveur de l’énergie et de l’assainissement. Je peux citer, par exemple, les avancées dans l’éclairage public, le ramassage des ordures, etc. Les populations voient quotidiennement leur vie changer positivement. Sans prétention aucune, je pense que je fais partie des Maires qui ont des bilans très positifs et qui sont très appréciés par les populations. Si vous vous promenez avec moi à Ziguinchor, vous verrez que notre action est largement appréciée. Pour vous dire, je n’aime même pas être entouré de gardes du corps, tellement j’aime le contact avec les populations qui me le rendent bien.
Par conséquent, j’ai espoir que nous sommes sur la bonne voie. Je suis donc parfaitement à l’aise aux côtés des habitants de Ziguinchor pour plaider en faveur de ma reconduction. Avoir le soutien du Chef de l’État, nous a permis de renforcer la position de la ville de Ziguinchor dans son programme d’équité territoriale.
Pensez-vous qu’un consensus est possible avec la multitude de candidatures au sein de Bby ?
En politique, on ne sait jamais ce qui va se passer. Les candidatures sont là. C’est tout à fait normal. Au sein d’une démocratie, il appartient à chacun d’affirmer ses ambitions. Cependant, si nous voulons aller autour de l’essentiel et faire triompher les intérêts de la coalition, et surtout ceux des populations, chacun saura raison garder. Senghor disait qu’avoir de la culture, c’est aussi connaître ses capacités et ses limites.
Si chacun essaie d’analyser le pour et le contre et rester lucide en s’adossant sur nos acquis pour les renforcer, il n’y aura aucun problème. Les gens mettront de côté les égos. Ce qui peut nous donner la victoire, c’est d’être unis et surtout, de partager les responsabilités au sein des Conseils municipaux et du Conseil départemental. Tout le monde peut y voir son intérêt. Si chacun met en avant l’intérêt supérieur des populations et celui de la majorité à laquelle nous appartenons, un consensus sera possible.
Pensez-vous que le consensus, la confiance et la rigueur suffisent comme critères ?
Il n’y a jamais de critères suffisants dans ce genre d’exercices. Il faut que chacun fasse preuve de dépassement et mette en avant l’intérêt supérieur de la coalition. Si tout le monde s’en tient à cela et que chacun reconnaisse ses compétences, ses limites et ses faiblesses, nous pouvons aspirer à une victoire.
Quel commentaire faites-vous des échanges de propos aigre-doux entre vos militants et ceux de Doudou Kâ de l’Apr ?
D’abord, je le considère comme mon jeune frère et j’ai à cœur de travailler avec lui ainsi que tous les autres membres de notre coalition pour obtenir une victoire reluisante pour la majorité. Naturellement, dans la politique, il y aura toujours de petits accrochages entre jeunes partisans, mais le plus important, c’est de toujours garder le sens de la responsabilité. J’ai toujours prôné des rapports civilisés en politique.
Nous sommes dans un même camp et la sérénité devra toujours prévaloir. Et que tous se mettent à l’écoute de la Conférence des leaders. Cela aussi fait partie du respect qu’on doit au Président de la coalition. Personnellement, j’attendrai que son choix se fasse avant de me prononcer sur le fond de la question. J’ai toujours été pour le consensus, le dialogue, la fraternité, surtout en ce qui concerne le compagnonnage au sein d’une coalition.
Quels sont les secrets de votre compagnonnage avec Macky Sall ?
Il faut d’abord savoir que c’est le Chef de l’État qui a sollicité mon soutien. J’étais dans une dynamique de candidature à l’élection présidentielle, mais le président de la République m’a tendu la main. J’étais venu répondre sans condition, en mettant en avant les intérêts immédiats de la Nation. J’avais des ambitions présidentielles, mais j’étais avant tout un élu local. J’ai mis en avant les intérêts de ma région, ma ville. Ayant été dans l’opposition, j’ai vu les difficultés que j’éprouvais à réaliser certains projets ambitieux. J’ai fait un sacrifice personnel. Je me suis dit qu’il fallait se faire violence soi-même. J’ai donc accepté la main tendue du Président dans l’espoir de mieux servir ma région.
En partant, je m’étais dit que l’essentiel est qu’il m’aide à développer mon terroir pour soulager les populations ; ce que le Président a respecté. Et je tiens sincèrement à l’en remercier. Nous sommes en train de réaliser de nombreux projets à Ziguinchor. Beaucoup d’autres vont démarrer dans le domaine des infrastructures socioculturelles et sportives.
Dans le cadre de Promovilles, nous avons cinq km de voirie qui sont déjà réalisés. La ville de Ziguinchor a bénéficié de la deuxième plus grosse enveloppe du Programme d’appui aux communes et agglomérations du Sénégal (Pacasen), après Touba, avec plus de cinq milliards de FCfa. Ces fonds vont nous permettre de développer davantage la voirie. Je ne suis pas venu en mettant en avant mes intérêts personnels. J’ai occupé tous les postes stratégiques de ce pays. Je suis un Inspecteur général d’État (Ige). J’ai occupé les grandes fonctions régaliennes au Sénégal. J’ai été Secrétaire général de la Présidence, Ministre des Mines, de l’Industrie, de l’Agro-industrie et des Pme, Ministre d’État, Ministre des Forces armées. J’ai été Président de l’Association des Maires du Sénégal (Ams), et à ce jour, je reste membre du Bureau exécutif de l’Association internationale des Maires francophones. Je suis Député plusieurs fois réélu. Comprenez-donc qu’à ce stade de ma carrière, ce qui me motive à rester dans la politique, c’est le sentiment de vouloir servir mon pays.
La quête du pouvoir personnel ne m’a pas amené auprès du Président, même s’il faut reconnaître que je ne suis pas seul dans notre parti. Nous avons donné notre parole. C’était un gentleman agreement, mais il y a eu des frustrations ressenties par des cadres de notre parti que je peux comprendre. Les formations politiques qui se retrouvent, aujourd’hui, autour de la table du Conseil des Ministres ou dans les grandes directions, n’ont pas plus de poids politique que nous. Nous aurions effectivement apprécié que nos efforts soient mieux reconnus. Quand nous voyons des membres de cette alliance nous attaquer dans la presse sans aucune retenue, comme si l’on cherchait à nous retenir dans une coalition pour nous fragiliser finalement, certaines questions soulevées en interne me paraissent légitimes et totalement fondées.
Le moment venu, je m’en ouvrirai au Président de notre coalition, qui a toujours fait preuve d’une grande attention à mon égard. Pour ceux qui l’ignorent, rappelons que lors des dernières élections, la coalition dirigée par notre parti avait remporté au même titre que le Pds, deux départements. Nous avons remporté une dizaine de Mairies. Nous avons 957 Conseillers municipaux et départementaux.
Autre illustration, à l’occasion des élections législatives de 2017, sur les 47 coalitions et listes en compétition, la coalition dirigée par notre parti est sortie 5e, juste après Bby, la coalition Sopi, la coalition Taxawu Sénégal et le Pur. Nous avons participé à la victoire de Macky Sall à l’élection présidentielle. Vous voyez donc que nous ne sommes pas un parti « yobaléma » (rires). Une attention particulière devrait leur être accordée, pour éviter qu’ils voient comme une injustice le fait que des formations politiques de moindre poids électoral soient responsabilisés à leur détriment.
Comment se porte l’Ucs ?
Notre parti se porte très bien. Certes, lorsque j’ai décidé de collaborer avec le Chef de l’État, nous avons connu quelques défections. Heureusement, avec le temps, ils sont pratiquement tous revenus en comprenant les fondements de ma décision. Mieux, d’autres militants de valeurs sont venus nous rejoindre, parfois quittant même des partis très influents. Nous sommes un grand parti, qui plus est membre de l’Internationale démocratique centriste.
Propos recueillis par Babacar Dione