La mort par balle de l’étudiant Bassirou Faye, le 14 août 2014 dernier, avait suscité une levée de boucliers dans toutes les sphères de la société sénégalaise. Que ce soit au sein de l’université, dans le mouvement syndical ou chez les organisations de défense des droits humains, une revendication a essaimé pendant plusieurs jours : la démission du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, et de celui l’Intérieur, en l’occurrence Mary Teuw Niane et Abdoulaye Daouda Diallo.
Aux avant-postes de ces revendications, les étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) eux-mêmes. Ces derniers avaient posé la démission des deux ministres en question comme préalable à leur réponse à l’appel du président de la République, Macky Sall, dans le cadre des concertations sur la crise universitaire aussitôt entamées avec les acteurs de l’enseignement supérieur.
Aux premières loges dans cette dynamique visant à faire sauter Niane et Diallo, les étudiants ont reçu le soutien précieux et même protecteur des enseignants du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES), ces derniers ayant reçu également le renfort de leurs camarades de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis.
Au cours d’une conférence de presse tenue à l’Ugb juste après les incidents du jeudi 14 août, la Commission sociale de l’Université Gaston Berger (CSUGB), après avoir réclamé la démission des ministres susmentionnés et demandé que toute la lumière soit faite sur cette affaire, avait promis de "mener le combat en collaboration avec les étudiants de l'UCAD et toutes les universités du Sénégal pour régler les problèmes de l’université et surtout des bourses qui persistent."
Après le SAES et la CSUGB, c’était au tour de la commission "Orientations et Stratégies" du Mouvement du 23 juin de s'inviter dans ce combat. Exigeant le départ des ministres Mary Teuw Niane et Abdoulaye Daouda Diallo, Abdourahmane Sow et ses camarades étaient même allés plus loin en estimant que "le premier responsable de ce crime n’est personne d’autre que le président de la République, Macky Sall".
Consensus
Jamais en reste dans ce type de dossier où il y a mort d’homme, les principales organisations de défense des droits humains ont aussi fait entendre leur voix. Pour Amnesty International et son secrétaire exécutif, "le ministre de l’Enseignement supérieur ainsi que son collègue de l’Intérieur n’ont pas réussi leurs missions et doivent par conséquent démissionner de leurs stations". Selon Seydi Gassama, "Mary Teuw Niane est un ministre qui a atteint ses limites, qui est incapable de dialoguer, de bâtir autour de lui des consensus et qui a décidé de terroriser les étudiants pour imposer ses réformes."
C’est pourquoi, avait-il ajouté dans une déclaration rendue publique, "il faut trouver quelqu’un de consensuel, qui a une ouverture d’esprit, qui sait dialoguer pour que les réformes réussissent." Dans le même sillage, le Cercle des intellectuels soufis dirigé par Serigne Fallou Dieng était également monté au créneau pour condamner ce qu’il avait considéré comme un "crime de répression sanguinaire."
Hors du pays, des Sénégalais de la diaspora s’étaient également levés pour réclamer la tête des deux ministres.
Quarante jours plus tard, la tempête semble être passée, les indignations oubliées, et Mary Teuw Niane et Abdoulaye Daouda sont encore accrochés à leurs postes respectifs, après avoir tremblé de toutes leurs certitudes. Avec la bénédiction du président de la République désireux de ne pas chambouler encore une fois une équipe gouvernementale trop souvent retouchée.
Si Abdoulaye Daouda Diallo se fait très discret depuis ce jeudi noir du 14 août 2014, mais prenant quand même le temps d’être présent lors de la crise de l’Ébola, Mary Teuw Niane, lui, semble avoir repris ses discours et rencontres. Comme celle de jeudi au Cices avec les cadres de l’Alliance pour la République. "Le Président m’a fait confiance pour réaliser sa vision", a-t-il d’ailleurs répondu à une militante du parti présidentiel. Celle-ci l’avait justement interpellé sur le principe de sa démission...
Des secteurs influents du mouvement étudiant, mais surtout le Syndicat autonome des enseignants du supérieur (SAES), avaient conditionné toute reprise des cours à l’Université Cheikh Anta Diop au limogeage des ministres incriminés et/ou une résolution judiciaire acceptable de l’affaire Bassirou Faye. En sont-ils toujours convaincus ?
EnQuête
Aux avant-postes de ces revendications, les étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) eux-mêmes. Ces derniers avaient posé la démission des deux ministres en question comme préalable à leur réponse à l’appel du président de la République, Macky Sall, dans le cadre des concertations sur la crise universitaire aussitôt entamées avec les acteurs de l’enseignement supérieur.
Aux premières loges dans cette dynamique visant à faire sauter Niane et Diallo, les étudiants ont reçu le soutien précieux et même protecteur des enseignants du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES), ces derniers ayant reçu également le renfort de leurs camarades de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis.
Au cours d’une conférence de presse tenue à l’Ugb juste après les incidents du jeudi 14 août, la Commission sociale de l’Université Gaston Berger (CSUGB), après avoir réclamé la démission des ministres susmentionnés et demandé que toute la lumière soit faite sur cette affaire, avait promis de "mener le combat en collaboration avec les étudiants de l'UCAD et toutes les universités du Sénégal pour régler les problèmes de l’université et surtout des bourses qui persistent."
Après le SAES et la CSUGB, c’était au tour de la commission "Orientations et Stratégies" du Mouvement du 23 juin de s'inviter dans ce combat. Exigeant le départ des ministres Mary Teuw Niane et Abdoulaye Daouda Diallo, Abdourahmane Sow et ses camarades étaient même allés plus loin en estimant que "le premier responsable de ce crime n’est personne d’autre que le président de la République, Macky Sall".
Consensus
Jamais en reste dans ce type de dossier où il y a mort d’homme, les principales organisations de défense des droits humains ont aussi fait entendre leur voix. Pour Amnesty International et son secrétaire exécutif, "le ministre de l’Enseignement supérieur ainsi que son collègue de l’Intérieur n’ont pas réussi leurs missions et doivent par conséquent démissionner de leurs stations". Selon Seydi Gassama, "Mary Teuw Niane est un ministre qui a atteint ses limites, qui est incapable de dialoguer, de bâtir autour de lui des consensus et qui a décidé de terroriser les étudiants pour imposer ses réformes."
C’est pourquoi, avait-il ajouté dans une déclaration rendue publique, "il faut trouver quelqu’un de consensuel, qui a une ouverture d’esprit, qui sait dialoguer pour que les réformes réussissent." Dans le même sillage, le Cercle des intellectuels soufis dirigé par Serigne Fallou Dieng était également monté au créneau pour condamner ce qu’il avait considéré comme un "crime de répression sanguinaire."
Hors du pays, des Sénégalais de la diaspora s’étaient également levés pour réclamer la tête des deux ministres.
Quarante jours plus tard, la tempête semble être passée, les indignations oubliées, et Mary Teuw Niane et Abdoulaye Daouda sont encore accrochés à leurs postes respectifs, après avoir tremblé de toutes leurs certitudes. Avec la bénédiction du président de la République désireux de ne pas chambouler encore une fois une équipe gouvernementale trop souvent retouchée.
Si Abdoulaye Daouda Diallo se fait très discret depuis ce jeudi noir du 14 août 2014, mais prenant quand même le temps d’être présent lors de la crise de l’Ébola, Mary Teuw Niane, lui, semble avoir repris ses discours et rencontres. Comme celle de jeudi au Cices avec les cadres de l’Alliance pour la République. "Le Président m’a fait confiance pour réaliser sa vision", a-t-il d’ailleurs répondu à une militante du parti présidentiel. Celle-ci l’avait justement interpellé sur le principe de sa démission...
Des secteurs influents du mouvement étudiant, mais surtout le Syndicat autonome des enseignants du supérieur (SAES), avaient conditionné toute reprise des cours à l’Université Cheikh Anta Diop au limogeage des ministres incriminés et/ou une résolution judiciaire acceptable de l’affaire Bassirou Faye. En sont-ils toujours convaincus ?
EnQuête