Des messages qui accablent
Selon des informations exclusives, Abdoulaye Daouda Diallo aurait personnellement incité Moustapha Bâ, alors Directeur de Cabinet du Président Macky Sall, à répondre à la première déclaration de ce dernier, concernant des irrégularités financières. Ces échanges, révélés par des sources proches du dossier, montreraient une pression subtile pour contrôler la narration autour des anomalies budgétaires dénoncées aujourd’hui par la Cour.
Cependant, depuis la chute politique de Moustapha Bâ, écarté de ses fonctions en 2023, dans un contexte de remaniement, Abdoulaye Daouda Diallo se retrouve seul sous les projecteurs. Les questions que Bâ devait initialement adresser à la Cour, restent en suspens et la balle semble désormais dans le camp de l’ancien ministre.
Pourquoi son silence est-il scruté ?
Le rapport de la Cour des Comptes cite indirectement des dysfonctionnements liés à des transferts opaques, des surfacturations et des dettes non autorisées, dont plusieurs dossiers étaient sous la tutelle d'Abdoulaye Daouda Diallo durant son mandat. Parmi les points sensibles :
- Les comptes de dépôt "CAP/Gouvernement (1 343 milliards FCfa), utilisés pour des remboursements de dettes bancaires hors procédures.
- Les exonérations fiscales non documentées (1 164 milliards FCfa), partiellement supervisées par son ministère.
Si Moustapha Bâ avait été perçu comme un « fusible » potentiel, son éviction force Diallo à sortir de l’ombre. Va-t-il assumer ses responsabilités ou se retrancher derrière l’argument de la « collégialité gouvernementale » ?
Les analystes sceptiques
Pour Pape Sarr, politologue à l’Université Cheikh-Anta-Diop, « l’omerta autour de ce rapport est stratégique. Abdoulaye Daouda Diallo sait qu’une réponse directe pourrait ouvrir la boîte de Pandore, impliquant d’autres acteurs encore en poste. Son silence protège un système, pas seulement un homme ».
D’autres, comme l’activiste Aïda Mbaye, soulignent l’urgence citoyenne : « Les Sénégalais méritent des comptes. Si Diallo ne répond pas, cela confirmera la culture de l’impunité que dénonce la Cour ».
Le timing est crucial : la publication prochaine des annexes détaillées du rapport, pourrait forcer sa main. La Cour a déjà annoncé des « déférés » pour les manquements graves, et Diallo, visé par plusieurs anomalies, pourrait être contraint de s’expliquer devant la justice.
Un test pour la redevabilité
Abdoulaye Daouda Diallo incarne désormais le dilemme de toute une classe politique : collaborer avec la Cour des Comptes pour restaurer une crédibilité érodée ou perpétuer un système opacité. Sa décision marquera un tournant dans la lutte contre la mal gouvernance au Sénégal.
La question n’est plus « va-t-il répondre ? » mais « peut-il encore se permettre de se taire ? ».
Leral La Rédaction
Selon des informations exclusives, Abdoulaye Daouda Diallo aurait personnellement incité Moustapha Bâ, alors Directeur de Cabinet du Président Macky Sall, à répondre à la première déclaration de ce dernier, concernant des irrégularités financières. Ces échanges, révélés par des sources proches du dossier, montreraient une pression subtile pour contrôler la narration autour des anomalies budgétaires dénoncées aujourd’hui par la Cour.
Cependant, depuis la chute politique de Moustapha Bâ, écarté de ses fonctions en 2023, dans un contexte de remaniement, Abdoulaye Daouda Diallo se retrouve seul sous les projecteurs. Les questions que Bâ devait initialement adresser à la Cour, restent en suspens et la balle semble désormais dans le camp de l’ancien ministre.
Pourquoi son silence est-il scruté ?
Le rapport de la Cour des Comptes cite indirectement des dysfonctionnements liés à des transferts opaques, des surfacturations et des dettes non autorisées, dont plusieurs dossiers étaient sous la tutelle d'Abdoulaye Daouda Diallo durant son mandat. Parmi les points sensibles :
- Les comptes de dépôt "CAP/Gouvernement (1 343 milliards FCfa), utilisés pour des remboursements de dettes bancaires hors procédures.
- Les exonérations fiscales non documentées (1 164 milliards FCfa), partiellement supervisées par son ministère.
Si Moustapha Bâ avait été perçu comme un « fusible » potentiel, son éviction force Diallo à sortir de l’ombre. Va-t-il assumer ses responsabilités ou se retrancher derrière l’argument de la « collégialité gouvernementale » ?
Les analystes sceptiques
Pour Pape Sarr, politologue à l’Université Cheikh-Anta-Diop, « l’omerta autour de ce rapport est stratégique. Abdoulaye Daouda Diallo sait qu’une réponse directe pourrait ouvrir la boîte de Pandore, impliquant d’autres acteurs encore en poste. Son silence protège un système, pas seulement un homme ».
D’autres, comme l’activiste Aïda Mbaye, soulignent l’urgence citoyenne : « Les Sénégalais méritent des comptes. Si Diallo ne répond pas, cela confirmera la culture de l’impunité que dénonce la Cour ».
Le timing est crucial : la publication prochaine des annexes détaillées du rapport, pourrait forcer sa main. La Cour a déjà annoncé des « déférés » pour les manquements graves, et Diallo, visé par plusieurs anomalies, pourrait être contraint de s’expliquer devant la justice.
Un test pour la redevabilité
Abdoulaye Daouda Diallo incarne désormais le dilemme de toute une classe politique : collaborer avec la Cour des Comptes pour restaurer une crédibilité érodée ou perpétuer un système opacité. Sa décision marquera un tournant dans la lutte contre la mal gouvernance au Sénégal.
La question n’est plus « va-t-il répondre ? » mais « peut-il encore se permettre de se taire ? ».
Leral La Rédaction