Les faits remontent à la nuit du 4 juillet dernier à Thiaroye. Cette nuit-là, la jeune fille dormait dans la chambre de sa grand-mère qui assure sa garde, lorsque, dit-elle, le septuagénaire y fit irruption, avant de la menacer pour ensuite entretenir des rapports intimes avec elle.
Dès le lendemain des faits, signale le procureur, la victime dénonce celui qui se trouve être le mari de sa propre grand-mère comme étant celui qui l’a violée.
Mais mis au parfum des démarches entreprises par sa petite fille adoptive, le vieil homme quitte la demeure familiale pour se réfugier chez son fils à la cité Comico, à Ouakam.
Face au tribunal, la jeune fille qui était debout à côté de son oncle a confirmé les déclarations qu’elle avait faites à l’enquête préliminaire, répétant que son grand père adoptif l’avait bel et bien violée.
Des allégations confortées par les déclarations de l’oncle de la victime qui avait décidé lui-même de porter l’affaire devant la justice. Il a indiqué que sa propre mère cherche à disculper le prévenu, son mari, lequel, dit-il, avait pris la fuite après les faits.
Interrogée à titre de témoin au tribunal, la grand-mère de la victime s’est en effet évertuée à blanchir son époux. Selon elle, la jeune fille n’a pas dit la vérité, car le sang trouvé sur son pagne était celui de ses règles et non celui d’un quelconque viol.
Selon elle, le jour des faits, elle était partie à Diamaguene pour les besoins d’un baptême et ce n’est qu’à son retour qu’elle a appris que son mari aurait violé sa petite fille.
Malgré tout, l’avocat de la partie civile n’a pas manqué d’accabler le vieil homme. Tout en le traitant de pervers, il a affirmé qu’il était coupable des faits de viol et de pédophilie commis sur la petite fille.
Le viol est incontestable et constant, a-t-il martelé, avant d’ajouter que le médecin de l’hôpital Roi Baudin de Guédiawaye a bien conclu dans son rapport que la jeune fille a perdu sa virginité avec une défloraison de l’hymen.
Il a sollicité 10 millions de francs CFA à titre de dommages intérêts pour sa cliente.
Par contre, l’avocat de la défense a plaidé la relaxe au bénéfice du doute. Il a en effet relevé des faits troublants. Le premier, c’est que la jeune fille venait de voir ses règles presque au moment même où elle accusait son grand père adoptive de l’avoir violée.
Ensuite dans la maison où les faits se seraient déroulés, il y a plusieurs jeunes garçons. Par conséquent, a-t-il estimé, personne ne peut affirmer avec certitude que c’est le prévenu qui a violé la jeune fill
L’avocat relève aussi que c’est l’oncle de la jeune fille, qui a toujours été contre le mariage entre sa mère et le mis en cause, qui a porté l’affaire devant la justice, dans le but, estime-t-il, de salir ce dernier et d’amener ainsi le couple à divorcer.
Le tribunal des flagrants délits de Dakar a mis l’affaire en délibéré pour le 14 octobre prochain.
APS