Par Alex Lo
Un atterrissage forcé d’un avion, le déploiement d’une canonnière et le non-respect des décisions du Comité des Droits de l’Homme de l’ONU et d’un tribunal régional africain – Il pas surprenant que rien ne soit publié sur l’affaire d’extradition américaine visant l’envoyé vénézuélien Alex Saab dans la presse grand public de langue anglaise.
Depuis juin de l’année dernière, l’envoyé spécial du Venezuela, Alex Saab, se bat contre une procédure d’extradition vers les États-Unis alors qu’il est détenu tout en souffrant d’un cancer sans avoir accès à des soins médicaux dans la nation insulaire du Cap-Vert, au large des côtes de l’Afrique de l’Ouest. Sous la pression apparente des États-Unis, les pays africains voisins ont refusé de fournir une autorisation d’atterrissage à son avion et l’ont contraint à faire escale sur l’archipel où il a été arrêté.
Homme de confiance et réputé pour mener à bien ses missions par le président Nicolas Maduro, il était en route pour Téhéran, apparemment pour échanger de l’or du Venezuela contre de l’essence iranienne. Les deux pays font l’objet de lourdes et paralysantes sanctions américaines unilatérales.
Les États-Unis ont accusé M. Saab de blanchiment d’argent. La semaine dernière, le Comité des Droits de l’Homme des Nations Unies a rendu une décision exigeant que l’extradition de M. Saab soit suspendue et qu’il puisse avoir accès à des soins médicaux appropriés. Cette décision fait elle-même suite à une autre décision rendue par la Cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, basée au Nigeria, rendue en mars, ordonnant sa libération.
Aucun traité d’extradition n’est en place entre la République du Cap-Vert et les États-Unis. Au lieu de cela, le Cap-Vert prétend qu’il répondait à une Notice d’arrestation d’Interpol, mais cette Notice n’a été publiée qu’après l’arrestation de M. Saab. Un tribunal du Cap-Vert a rendu une décision approuvant le fait que M. Saab pouvait être extradé ; ordonnance contre laquelle un appel a été déposé par l’équipe juridique de M. Saab. Depuis décembre, la marine américaine a positionné le croiseur USS San Jacinto au large de l’État insulaire, apparemment en réponse à la menace du Venezuela de venir sauver M. Saab. Mais cela ressemble plus à de l’intimidation pour s’assurer que le Cap-Vert ne prenne peur et libère Saab.
Lorsque le mois dernier, la Biélorussie a procédé à l’atterrissage forcé d’un vol Ryanair dans sa capitale Minsk pour arrêter le journaliste dissident Roman Protasevich, l’Occident s’est indigné. Un grand nombre de personnes pensaient que c’était là un acte sans précédent.
Mais certains médias grand public ont rappelé un précédent lorsque les États-Unis, avec l’aide d’alliés européens, ont forcé l’avion officiel du président bolivien de l’époque, Evo Morales, à atterrir à Vienne en juillet 2013 parce que les services de renseignement américains soupçonnaient, à tort, qu’il transportait Edward Snowden. Le lanceur d’alerte américain a quitté Hong Kong et est arrivé à Moscou pendant que M. Morales était en visite en Russie.
Mais peu de groupes de médias ont évoqué l’atterrissage forcé de l’avion de M. Saab, pourquoi ? Chaque fois que les États-Unis accusent un autre pays d’avoir fait quelque chose de terrible, vous pouvez être sûr qu’il a déjà fait bien pire. Nous avons ici l’extradition comme politique étrangère : Julian Assange, Meng Wanzhou et maintenant Alex Saab. Pendant tout ce temps, les États-Unis se sont efforcés de détruire le fondateur de WikiLeaks, Huawei et le régime de Maduro.
Source : https://www.lasnews.info/affaire-alex-saab-le-plus...